Une proposition de loi liberticide des LR, signée JL Masson et G. Lévy

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PROPOSITION DE LOI visant à rendre non identifiables les forces de l’ordre
lors de la diffusion d’images dans l’espace médiatique,

présentée par Mesdames et Messieurs
Éric CIOTTI, Gérard CHERPION, Geneviève LEVY, Valérie BAZIN-MALGRAS,Bernard REYNÈS, Bérengère POLETTI, Jean-Louis MASSON, Josiane CORNELOUP, Marc LEFUR, Ian BOUCARD, Annie GENEVARD, Jean-Claude BOUCHET, Valérie BOYER, EmmanuelleANTHOINE, Gérard MENUEL, Raphaël SCHELLENBERGER, Olivier DASSAULT, Olivier MARLEIX, Bernard PERRUT, Michèle TABAROT, Pierre-Henri DUMONT, Michel VIALAY, Thibault BAZIN ,Patrick HETZEL, Jean-Marie SERMIER, Gilles LURTON, Didier QUENTIN, Jean-Pierre DOOR, Julien AUBERT,

Enregistrée le 26 mai 2020, cette initiative en dit long sur la surenchère sécuritaire à laquelle se livrent les LR-ce qui ne surprendra guère- qui trouvent sans doute qu’il n’y a rien de plus urgent que de « rendre non identifiables les forces de l’ordre ». Ainsi pourront-elles, dans la discrétion, se permettre d’outrepasser les règles qui régissent leur action sans qu’aucune image ne puisse témoigner des circonstances !

C’est justement ce qui embrase les États-Unis : la mort en direct -ou plutôt le meurtre- d’un citoyen noir, Georges Loyd, diffusée dans le monde, tellement ces images parlent d’elles-mêmes et ne laissent aucune place au doute.

Coïncidence, diront les signataires qui visent la situation en France où les « bavures » qui n’en sont pas toujours, ne devraient pas être révélées selon la conscience « démocratique et républicaine » des auteurs de cette proposition liberticide.

L’État d’urgence ne leur suffit pas à réduire les libertés des citoyens, leurs droits de réunions et de rassemblement et à donner tous les pouvoirs au gouvernement qui voudrait bien incarner « l’union nationale » confondue avec la nécessité pour chacun de respecter les mêmes contraintes sanitaires.

Mais en plus, les LR voudraient qu’on (la presse, les citoyens…) ferme les yeux sur les actes et abus d’une minorité de policiers qui dépassent largement leurs attributions. Mais ce n’est pas rendre service, ni à la police, ni à la démocratie, que de baillonner l’information. Elle est massivement orientée par le pouvoir qui monopolise les écrans et par les propriétaires de la presse qui pilonne en faveur des idées conservatrices et des intérêts qui s’y rattachent.

Tout est dans l’exposé des motifs (1)
… »Les forces de l’ordre interviennent…dans un contexte de tensions importantes« …(c’est même pour ça qu’elles existent) contexte « lié à une défiance envers l’autorité publique et associé à une augmentation de la violence quotidienne… » Tiens, tiens, mais pourquoi donc ? Pour le plaisir de contester, l’esprit de contradiction ??? On ne le saura pas.

La violence sociale qui s’accentue, ces élus ne la voient pas, ils ne vivent pas dans le même monde mais ils sont très conscients que leur propre confort ne saurait être remis en cause.  Or, le contexte économique et social est en train de faire des ravages mais pas chez les parvenus et les très riches. Revenir au monde d’avant leur va très bien. Mais, verbalement, ils prétendront le contraire. C’est ça qui crée la défiance !

« Le policier bashing se développe dangereusement... » Il ne s’agit pas d’être, par principe, contre la police, on l’a vu lors de la manifestation monstre après l’attentat de Charlie-hebdo. Un hommage populaire lui a été rendu. Elle fait un travail tout ce qu’il y a de difficile et c’est un sentiment très majoritaire.

Faut-il nier que des policiers, très minoritaires, fassent preuve de zèle ou de comportements racistes dans la manière dont ils traitent une population métissée -notamment- qui, bien que française, cumule des handicaps sociaux encore plus marqués et un regroupement ethnique qu’elle n’a pas choisi et qui suscite, chez certains, des réflexes sécuritaires souvent teintés de racisme. Et ça n’existe pas que dans la police.

Pour nos sécuritaires LR qui tiennent absolument à ne pas laisser le RN seul sur ce terrain pour éviter le « syphonnage » électoral, ils les flattent avec un discours qui rappelle celui du renard de la fable : « les policiers ne doivent pas se sentir menacés puisqu’ils sont tous exemplaires et irréprochables » par définition.

Donc assurons-leur notre solidarité totale, quoiqu’ils fassent nous disent les députés LR parmi lesquels les deux députés varois : Jean Louis Masson, candidat-maire à La Garde et Geneviève Lévy, adjointe à Toulon ? Pour eux, le mieux, c’est d’interdire toute diffusion d’images concernant les policiers ou gendarmes, dans l’exercice de leurs fonctions. Astucieux, non ? Liberticide et pas du tout transparent, très dangereux pour la démocratie. Seule la hiérarchie aura compétence et communiquera ce qu’elle jugera bon de communiquer ?

La hiérarchie qui se retranche derrière les ordres reçus par la place Beauvau trouvera la proposition LR très bonne, surtout en ces temps d’état d’urgence, sanitaire pour l’instant mais   qui cache à peine la catastrophe sociale qui est déjà là, vu la gravité de la situation économique.

Cette proposition confirme la pression sécuritaire de l’extrême droite et d’une partie des LR, à laquelle le pouvoir des « marcheurs » -qui s’essoufflent et se divisent- donne de la consistance, tout en prétendant nous protéger des « extrêmes », alors qu’il amplifie la régression sociale et la répression policière comme on l’a vu avec les Gilets jaunes pendant près d’un an et contre le mouvement social qui prend de la consistance et ne lâchera plus les promesses présidentielles que ce soit sur l’hôpital et ses personnels, sur tous ces « oubliés » devenus « héros » le temps du confinement (caissières, livreurs, éboueurs, chauffeurs, paysans…etc)

Qu’on pense à Geneviève Legay 73 ans, militante d’ATTAC et de la CGT, manifestant à Nice, avec les GJ « bousculée » par un policier. Ce qui lui a valu une fracture du crâne après des semaines d’hospitalisation. Il a fallu plusieurs mois pour que le procureur revienne sur sa première décision dédouanant le policier. Les images, témoignages et enquêtes ont permis d’établir sa responsabilité et la méprise -ou le mensonge- du procureur.

Plus de 2 500 blessés chez les GJ, 24 ont été éborgnés, 5 la main arrachée au cours de l’année 2019. 1 500 chez les forces de police appelées à intervenir très vite pour refouler les manifestants tous considérés comme des casseurs et privés de leur droit de manifester pacifiquement.

Ce que tentent de faire « nos » députés « républicains » c’est de s’en prendre à la liberté d’informer. Comme si informer était un délit ? Ainsi que témoigner.

Aucune raison, à priori, d’exonérer qui que ce soit du principe de répondre de ses actes. Après, c’est la justice qui tranche, en toute indépendance. Comment, on serait témoin d’actes violents par des personnes portant un uniforme et l’on serait dissuadé de témoigner ? Au moment où l’on se sent dépourvus de toute intimité et envahis d’applications dont on ne mesure pas toutes les…implications.

Quoi de plus ressemblant à une dictature ?

René Fredon

(1)http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2992_proposition-loi

 

 

 

 

 

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