Une nouvelle arme contre l’accident vasculaire cérébral

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Il y a, en moyenne, 4 AVC par jour dans le Var, 7000 par an en région PACA. L’AVC est la première cause de handicap physique chez l’adulte. La « révolution » en 2015 est une nouvelle technique médicale, la thrombectomie, désormais utilisée dans le Var, avec un plateau technique dédié à l’hôpital Sainte-Anne, à Toulon, en synergie avec l’hôpital Sainte-Musse.

Brutal, imprévisible, l’accident vasculaire cérébral survient à n’importe quel moment de la journée… Il est 21 h. Mme M. termine un travail sur son ordinateur. Soudain, ses phrases deviennent incompréhensibles. L’ordinateur n’est pas en cause, mais sa main gauche qui ne suit plus les ordres du cerveau. Mme M. se lève et réalise que sa jambe gauche ne la soutient plus. A partir de ce moment, chaque minute compte. L’erreur fatale serait d’aller se coucher, en espérant que le repos efface cet étrange malaise… Une seule consigne utile : appeler le 15, décrire les symptômes et attendre l’ambulance.

Ces consignes ont été longuement rappelées jeudi après-midi, à l’hôpital Sainte-Musse, dans le cadre de la Journée mondiale des AVC. Cette conférence débat, à l’initiative du Dr Catherine Mallecourt Emberger, neurologue, a permis aux patients, et à leur entourage, de poser des questions sur « l’après AVC ». Entourée des soignants impliqués dans cette prise en charge spécifique – le Dr Sandrine Guinvarc’h, médecin rééducateur, le Dr Fabrice Larrazet, cardiologue – le Dr Mallecourt Emberger a répondu aux interrogations de ceux qui ont vécu cette angoissante expérience… Présente, également, l’association FranceAVC-83 créée en 2005 dans le Var, qui apporte un soutien moral aux patients et aux familles, et diffuse une information utile sur ces accidents cérébraux encore mal connus.

Mutualiser les compétences
L’AVC est une urgence absolue : c’est pourquoi, à Toulon, les deux hôpitaux de Sainte-Anne et de Sainte-Musse se partagent l’accueil des patients, une semaine sur deux. Pour ces hommes et ces femmes, la survie sans séquelles graves dépend de la rapidité du diagnostic et de la mise en place d’un traitement adapté. Car il existe deux types d’AVC : l’accident ischémique (85% des cas) quand un caillot vient obturer une artère, et l’accident hémorragique (15 % des cas). Dans les deux cas, il faut mettre en place un traitement le plus rapidement possible, déterminé par le scanner et l’IRM. L’information du public est donc un élément essentiel : vous ne réagirez plus de la même façon quand vous aurez compris qu’une simple faiblesse d’un membre, un perte transitoire de la vision, des difficultés pour parler, ou une chute inexpliquée sont autant de signes avant coureur de l’infarctus cérébral. Tout retard dans la prise en charge est une perte de chance.

Du nouveau dans le traitement
Dans sa présentation, le Dr Mallecourt Emberger a parlé de « révolution » en évoquant la thrombectomie, une technique nouvelle qui, pour des cas précis, fait mieux que la thrombolyse intraveineuse. Recommandée dans les 6 heures qui suivent l’accident, la thrombectomie s’adresse à des patients sélectionnés qui sont dirigés sur le plateau technique de l’HIA Sainte-Anne. Sous anesthésie générale, on va chercher le caillot responsable de l’AVC. Un patient par semaine, en moyenne, bénéficie de ce traitement.

Si l’hypertension artérielle multiplie les risques, surtout hémorragiques, l’arythmie cardiaque est responsable d’un AVC dans 30% des cas. Reste que 20% des AVC n’ont pas de cause avérée. L’âge n’est pas toujours en cause : 25% des patients touchés par un AVC ont moins de 65 ans.

Le cerveau humain a ses propres facteurs de résilience : grâce à sa plasticité, la récupération peut être spectaculaire. Il faut aussi faire confiance au facteur « temps » et rester vigilant pour soi et pour les autres…

N.F.

Association France-AVC 83 : 04 94 58 82 97

source image d’illustration : http://www.infirmiers.com/ressources-infirmieres/prevention-sante/accident-vasculaire-cerebral-prevenir-imprevisible.html

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