Et dire qu’il est président de la plus grande puissance du monde ! De quoi frémir. Après la Corée du Nord, suspectée de menacer les E-U, le voilà qui impose à l’Iran et à ses partenaires économiques des sanctions, rompt l’accord sur le nucléaire (civil) iranien et menace ce pays d’une guerre…rapide, précise-t-il, « tellement nous sommes supérieurs » ! rapporte l’AFP de ce jeudi.
Il avait déjà enclenché le processus, ces derniers jours, puis s’était ravisé au tout dernier moment, « dix minutes avant le passage à l’acte » reconnaît-il parce qu’il avait estimé que des civils pourraient être frappés !!
Pour ce qui est d’être « frappé », il a sa dose. Apparemment ses partenaires européens, du même bord politique, plus « libéraux » les uns que les autres feignent de déplorer les excès du candidat à sa succession, en campagne permanente, cherchant à séduire les plus conservateurs qui aiment ses mouvements de menton et ses propos indignes d’un président.
Mais ils ne mouftent pas, ils soupirent même quand Trump les somment de se ranger sous sa bannière. Ils vont se congratuler à la première occasion : poignée de mains appuyée face aux caméras, tape sur l’épaule, sourires de complices que rien ne peut atteindre, allusions tellement discrètes à quelques désaccords mineurs si on en croit le silence des uns et des autres devant le spectacle grotesque de ce pantin qui rappelle d’autres rodomontades qui ont très mal finies.
Une émission de la 5, cette semaine avait titré « Iran-E-U, ils veulent la guerre ! » Non, il n’y en a qu’un qui la cherche et fait tout pour la provoquer : Trump ! Avec une morgue incroyable. Imaginons que ce soit l’Iran qui tienne des propos belliqueux à l’égard des E-U ?
Quel concert de condamnations entendrions-nous dans les capitales occidentales ! Non pas que l’Iran soit un modèle politique et démocratique séduisant mais il ne provoque personne et tient sa parole concernant l’accord que la France et l’Europe notamment disent ne pas remettre en cause.
Évidemment, face au cynisme de Trump prenant la terre entière à témoin, les Iraniens préviennent les Européens que s’ils devaient s’affranchir des engagements pris à Vienne, ils ne pourraient pas, seuls, sauver l’accord -dénoncé par Trump- sur son programme nucléaire.
Le ton monte, ce que cherche Trump qui n’a que faire de la toute fraîche déclaration de l’ONU appelant au dialogue et à la modération.
Trump ne se contente pas d’humilier et d’étouffer économiquement l’Iran, il le pousse à sortir de l’accord de Vienne (1) auquel il s’est jusqu’à présent tenu, pour justifier son intervention militaire face à une puissance qui lui fait de l’ombre au Moyen-Orien, l’Arabie Saoudite et les pays du golfe sont tellement plus coopératifs.
Macron attend quoi pour condamner ce Diafoirus qui fait planer sur la planète l’ombre d’une guerre aux conséquences incalculables ? Certains se rassurent à bon compte : « mais non, il ne le fera pas, il veut juste montrer ses muscles et rassurer ses électeurs qui aiment entendre que les E-U sont toujours les plus forts…? Alors ils se taisent.
Si l’orage éclate ils le subiront comme tout le monde. Comme pour le climat, agissons, du local, au mondial. Ne comptons pas sur les pyromanes pour éteindre le feu. Il y a tellement d’intérêts privés en jeu !
René Fredon
crédit photo : paperwords.today
