TPM s’indigne et se plie aux ultimatums de l’État

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Seuls les élus communistes de La Seyne ont voté contre la délibération

Il ne suffit pas de faire le procès d’une mise au pas des collectivités locales que Macron a décidé de museler en leur ôtant toute liberté de voter librement leur budget. Encore faut-il se montrer cohérent et refuser le chantage.

Car chantage il y a : le gouvernement leur dit de limiter leurs dépenses de fonctionnement (à +1,35% de l’année précédente) sous peine d’être pénalisées par des réductions de la dotation globale de fonctionnement.

Hubert Falco a eu beau jeu de rappeler que les subventions de l’État n’ont cessé de diminuer ces dernières années lorsque TPM n’était pas encore officiellement une « métropole ». Il en était fier, pourtant, de cette promotion qui visait à concentrer encore plus les pouvoirs au détriment des communes et des départements. Sous le prétexte de réduire la dépense publique et d’être des élus plus efficaces, appliquant les directives centrales.

C’était la garantie d’un meilleur financement et la condition d’un développement de l’aire toulonnaise coincée entre Marseille et Nice. Refrain immuable doublé de statistiques économiques vantant la dynamique du Var.

Changement de discours : « jamais les collectivités territoriales n’ont été aussi difficiles à gérer », on s’insurgerait presque mais on va quand même signer, de peur des représailles ! Pourtant, l’incertitude la plus grande règne sur la compensation de la taxe d’habitation qui doit être supprimée, Hubert Falco enfonce le clou : rien ne va plus.

On a même entendu parler de « combat, d’insurrection » de la part d’élus LR en force dans l’assemblée communautaire. Les municipales approchent.

Mais aucun n’a rappelé les cadeaux faits aux entreprises, la suppression de l’ISF, les niches ficales…l’assistance aux plus riches qui est estimée autour des 150 milliards par an, sans compter l’évasion fiscale -cadeaux qui ne datent pas de Macron- mais qui sont portés à des niveaux jamais atteints.

Et l’on entend dire par le titulaire de l’Élysée que l’assistanat des plus pauvres « nous coûte un pognon de dingue…et ils sont toujours plus nombreux »!!

Il a fallu l’intervention de Christian Barlo, adjoint communiste à La Seyne (1) pour rester pleinement cohérent avec le constat de l’escalade des mauvais coups portés aux catégories sociales les plus modestes, aux collectivités territoriales, des privatisations à marche forcée, comme toutes les « réformes » visant à en finir avec ce qui reste de notre modèle social, au nom de la « modernité » du « renouveau », du libéralisme assumé que partage l’immense majorité des élus de TPM. Et qui traverse en Europe la plus grande crise de confiance jamais observée.

Christian Barlo a rappelé que lors de la conférence nationale des territoires, en juillet 2017, Macron avait annoncé clairement la couleur : »il n’y aura pas de baisses brutales mais les collectivités locales devront baisser leurs dépenses de fonctionnement…Ce « contrat » pervers qui place les collectivités sous tutelle du Préfet, nous avons mandat pour y faire obstacle ! Pas de nous y plier ? si nous signons,  l’autonomie constitutionnelle des collectivités locales est  finie ?..

Sommes-nous à ce point  une chambre d’enregistrement d’une monarchie présidentielle ?
Devons-nous constater à huis clos la perte de nos prérogatives locales ?
Devons-nous accepter  le déclin de notre autonomie et l’extinction de notre rôle social de proximité sans  broncher ? »

Fortes paroles qui n’auront pas ébranlé le sens du compromis des maires, tous vice-présidents de la communauté, ni les autres élus qui auront trouvé un os électoral à ronger tout en restant assez sages pour ne pas déclencher les foudres de Jupiter.

C’est que, si on reprenait les programmes de Fillon et de Lemaire, on s’apercevrait qu’ils n’étaient pas en reste avec celui de Macron qui a gagné. Il a confié à Le Maire l’économie. Après son échec à la Présientielle celui-ci avait rejoint l’équipe de campagne de Macron puis adhéré à LERM. Les convictions politiques étaient déjà si proches…Comme celles d’Édouard Philippe, proche de Juppé, choisi au poste de premier ministre.

En vérité, dans le Var beaucoup de ces élus qui cumulent de nombreux mandats se demandent s’ils vont les conserver vu l’état de décomposition des LR et l’orientation prise par Wauquiez qui court après le RN lui-même ouvert aux alliances avec la droite.

C’est dire si l’on se comprend dans la grande famille des libéraux.

René Fredon

(1)http://www.barloc.wahost.org/pcfseyne/intervention-au-conseil-metrolitain-sur-le-pacte-dit-de-confiance-etat-collectivites-locales/

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