Communiqué de presse de FNE83
Les émissions polluantes des voitures diminuent mais celles des bateaux restaient constantes.
Pourtant, à partir de 2022 avec l’obligation d’utiliser le diesel marin à 0,1 % en soufre dans les ports, les émissions en oxydes d’azote des vieux ferries ont diminué de 20% environ. Mieux encore, la réduction des rejets des oxydes d’azote par les paquebots atteindrait 80% grâce à l’utilisation des scrubbers (laveurs des gaz de combustion).
Les évaluations des émissions sont homologuées à la construction du navire ou de changement d’équipement mais qu’en est-il réellement ?
Nous demandons des contrôles au port comme le prévoit la loi et en s’assurant que les dispositifs de réduction des polluants sont en fonctionnement.
Nous demandons des explications concernant ces extraordinaires avancées au profit de la santé publique dont pourraient se vanter les autorités. Cela n’a pas échappé à l’armateur Costa Croisières pour ouvrir 37 nouvelles escales au port de La Seyne et ce sans aucune étude d’impact.
À qui profite l’amélioration de la qualité de l’air ?
À qui doivent profiter les réductions des taux de polluants, les riverains ou les armateurs au regard de la loi qui énonce : “L’État et ses établissements publics, les collectivités territoriales ainsi que les personnes privées concourent à une action d’intérêt général qui consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les pollutions atmosphériques” ?
En 2025, on nous promet d’une part plus de paquebots de croisière donc, à priori, plus de pollution qu’en 2023-2024 et d’autre part, la connexion électrique des ferries pour pratiquement supprimer leurs émissions de polluants à quais.
Autrement dit, l’augmentation de pollution générée à La Seyne par celle des escales de paquebots au bénéfice d’un armateur sera-t-elle compensée par la réduction des émissions des ferries à Toulon qui devraient se connecter électriquement aux quais financés par les contribuables ?
À propos des déchets générés au port.
Un scrubber sert à laver les gaz de combustion de fuel à 3,5 % de taux d’oxydes de soufre à moins de 0,1 %. Ce faisant nul besoin de passer au diesel marin à 0,1 % plus cher que le fuel.
Au 1er mai 2025, tous les navires en Méditerranée seront en zone SECA (zone à faibles émissions de soufre) avec émissions à moins de 0,1 % d’oxydes de soufre en utilisant du diesel marin ou leurs scrubbers.
En pleine mer les scrubbers qui produisent des boues de lavage peuvent les rejeter directement dans la mer. La pollution qui était diffuse dans l’air, passe concentrée dans le sillage du navire.
La prochaine conférence mondiale sur les océans à Nice devrait s’en émouvoir surtout dans le cas de la Mer Méditerranée, quasiment fermée. Comme beaucoup de lignes maritimes passent non loin des côtes et de ports, les navires ne pourraient-ils pas faire escale et vidanger leurs déchets ?
Au port, les scrubbers ne peuvent rejeter leurs boues. Elles sont stockées à bord. Ces déchets classés dangereux doivent, selon lois et règlements, être traités au port avant appareillage ou traités au port suivant.
Les déchets des navires de Costa Croisières seront-il traités localement ou au port suivant de Savone en Italie ou de Marseille (Marseille n’est une destination que pour une croisière sur huit) ?
Quels sont les mesures internationales de contrôles ?