Tandis que Macron s’affaire avec la pré-épidémie qui s’étend à nos frontières et progresse en France, le phénomène très médiatisé a opportunément « évacué » les mobilisations sociales et leur prolongement à l’assemblée avec le recours au 49-3 qui met fin au débat parlementaire…Rien que ça !!
Alors qu’ils ont la majorité ! C’est dire le mépris de la représentation nationale et leur aveu de dépendance aux intérêts du capital et des fonds de pension qui sont à l’origine du projet de retraites à point qu’ils veulent nous imposer alors que 67% des Français n’en veulent pas .
Un projet en forme de liquidation de l’ensemble de notre système de protection sociale dont on s’aperçoit qu’il est le meilleur, dans les pays occidentaux -à commencer par les États-Unis- en ces temps où le virus et les soins préventifs et curatifs qu’il engendre coûtent « un bras » à ceux dont la couverture sociale est faible, voire inexistante.
Ce coup de force du pouvoir est mal vécu à l’intérieur même de sa « majorité » qui s’effrite au fil des jours et des sondages qui confirment le désamour au sein de LREM et la colère populaire qui pourrait bien -et ce ne serait que logique- se traduire par un vote sanction des candidats qui ne brillent pas par leur engagement dans les luttes sociales.
Ils sont à contre-courant des mobilisations très larges, loin d’avoir renoncé à leur objectif d’obtenir le retrait de cette contre-réforme très impopulaire car, chacun ou presque l’a compris, le montant de nos retraites va, assurément baisser puisqu’ils ne sont pas foutu de nous démontrer le contraire ! Mais on sait qu’on cotisera plus longtemps et qu’on partira plus tard. Où est le progrès ? En même temps que les profits s’accumulent.
Le principal enjeu des municipales n’est-il pas de sanctionner la dégradation de nos conditions de vie et de se donner des élus qui s’attaquent en priorité et à tous les niveaux, à tout ce qui aggrave les injustices sociales pour réduire les inégalités et à tout ce qui pollue notre environnement pas seulement local mais la planète en général et toutes les espèces vivantes qui l’habitent. « Penser global et agir local… »comme disait Edgar Morin.
À Toulon, le grand favori ne s’est pas beaucoup manifesté en tant qu’ardent défenseur de notre système de retraite et de protection sociale, c’est le moins qu’on puisse dire. Plutôt comme un excellent partenaire des multinationales qui aménagent et gèrent la ville. « Toulon est fière d’attirer les capitaux privés »...n’est-ce pas ? Lesquels, comme chacun sait, ne viennent pas pour les beaux yeux du maire et l’amour de « sa » ville mais pour y faire des affaires en faveur de leurs actionnaires. Le maire les comprend si bien…qu’il a toute leur confiance !
L’enquête très documentée du Monde diplomatique l’aura quelque peu contrarié sinon ébranlé, on le saura bientôt. On est bien face à un système à déverrouiller totalement. Aller plus à droite nous ramènerait 25 ans en arrière.
Le logement social, le mal logement, les loyers chers, les quartiers populaires « oubliés » à la périphérie de la ville avec leur taux de chômage et de pauvreté, deux à trois fois supérieurs à la moyenne, ne sont pas les objectifs premiers à droite et à l’extrême-droite. Mais ils sont passionnés d’écologie, le mot « durable » et « transition écologique » n’ont jamais été aussi employés. On court toujours après les engagements de la Cop21, même les gros pollueurs et financeurs jurent de leurs bonnes intentions.
À Toulon on ne fait pas payer les compagnies privées qui polluent, on les aide financièrement à s’équiper pour un peu moins polluer! Depuis le temps qu’elles savent qu’elles polluent ? Est-ce qu’elles partagent leurs profits ?
Pour l’heure le « patron » feint d’ignorer le regard de deux journalistes toulonnais dans un mensuel national des plus sérieux. Il n’apprécie pas leur analyse et leurs découvertes de pratiques graves et condamnables plutôt très étayées. Il les comparent à « des ragots de caniveau »..
Qu’importe, il continue d’avoir… bonne presse, comme tous les jours de chaque mois. À titre d’exemple, on ne compte plus les pages qui ont été consacrées à « ses » réalisations, bien après le délai de six mois où, théoriquement, les sortants ne doivent pas faire la promotion des réalisations municipales. Ici la légalité est très extensible…
Ce 5 mars, la « une » et la 3 du principal quotidien sont consacrées « au bus propres prêts à prendre la route » et nous sommes en pleine campagne, à 10 jours du 1er tour. Titre étalé sur les 6 colonnes, tant qu’à faire. Les bus sont arrivés, donc c’est de l’info. Oui mais ça ressemble fort à une coïncidence pas forcément fortuite… ils ne seront en service que dans deux mois ?
H.Falco n’était pas à la présentation ! La belle affaire, son adjoint à la mairie et à TPM a fait les présentations. De qui se moque-t-on ?
Et ça permet aussi de reparler du renouvellement de la flotte de bus fournie à Véolia-Transdev (qui n’est pas nommé et qui gère aussi le service de l’eau privatisé dans les années 80), des bus électriques ou au gaz naturel qui réduiront les pollutions. Peut-être mais beaucoup moins que le tramway. En 2005, on le sait, H.Falco a changé son fusil d’épaule en renonçant au tramway, une fois faites les expropriations, par crainte de perdre les élections suivantes en raison des travaux que le tramway exigeait ! Quel gâchis et quel prétexte ?
Si une telle publicité ne fait pas partie de la campagne électorale de H.Falco autant nous dire que le Faron n’est plus au-dessus de la rade et que Félix Mayol n’est pas né à Toulon!
Le grand quotidien ne va tout de même pas contrarier le grand favori qui ne s’immisce pas dans les choix du quotidien lequel donne la parole à tout le monde, c’est bien connu.
Comme disait Coluche : « on est tous égaux…mais certains plus que d’autres »
René Fredon