Toulon : Un tramway nommé désir

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Depuis 20 ans, Toulon a récolté 400 millions d’euros de taxes sur le dos des entreprises pour construire un tramway qui n’a jamais vu le jour.

Le tramway est un moyen le transport en commun le plus pratique : silencieux, électrique, sans à-coups, sans embouteillage et pour une très grande capacité de voyageurs.

Les gros bus de ville font bien dépassés à côté !

Mais c’était sans compter la nostalgie du maire de Toulon, Hubert Falco, qui a abandonné le projet de construction d’un tramway dans sa ville au profit d’un giga-bus bi-articulé de 24 mètres de long.

Qui a dit que les macronistes n’étaient pas réacs ?

Cette petite lubie coûte pourtant bien cher en temps et en argent.

En temps, parce que des travaux pour la construction du tram avaient débuté dès 2002 à grands coups de ponts SNCF, un passage sous l’autoroute de la ville, de petits parking relais et de toutes les expropriations nécessaires à ces aménagements.

En argent, parce que depuis 2002, le versement transports dû par les entreprises est passé de 1 à 1,75%, dégageant pour la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) un joli bénéfice de 22 millions d’euros par an, soit plus de 400 millions d’euros jusqu’à aujourd’hui.

Le Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) prévu a beaucoup moins à offrir que le tram : il ne peut accueillir que 120 passagers contre 320 par tram, il est plus large et il roule au carburant à une fréquence moindre.

Et alors que le maire s’est fendu d’un lapidaire « Le tramway * c’est dépassé » en 2006, déclenchant l’arrêt du projet, il s’est bien gardé de rabaisser le versement transport à 1%, comme le préconise pourtant l’article L2333-67 du Code général des collectivités territoriales.

Depuis 2016, cette taxe est de nouveau légitime à cause du projet de bus, et comme ce dernier ne sera pas opérationnel en totalité avant 2030, les pouvoirs publics vont pouvoir encore récupérer 200 millions d’euros.

Et comme les 400 millions initialement prévu pour le tram vont aller au bus, le BHNS aura coûté en définitive plus de 600 millions d’euros, le bus le plus cher de France !

Et cela sans compter les 40 millions d’euros du dernier appel à projet…

En attendant, la métropole de Toulon a une part de transports en commun inférieure à 10%, alors qu’elle est habituellement de 20% pour les communes de cette taille.

Quant à la communauté d’agglo, elle continue d’engranger sur le dos des entreprises locales et les usagers continuent de peiner dans les bouchons sans que rien ne change.

Heureusement que le collectif toulonnais Tramway et transports en commun, présidé par Jean-François Guyétand, se bat contre la gestion lamentable de ce projet !

*Le tramway de Besançon : un coût de 252 millions d’euros !

Jean-François Guyétand
Président collectif toulonnais Tramway et transports en commun,

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