Il y a cent ans dix ans l’invention de la TSF par l’Italien Guglielmo Marconi
À l’invitation du Relais socio culturel Peiresc, situé 31 Boulevard de Strasbourg, 83000 Toulon Jean François Principiano, dans le cadre du cycle Histoire de la Science et des techniques de l’Italie donnera une conférence mercredi 13 mars à 17h45 sur la vie et l’œuvre du physicien Marconi pionnier de la Radio qui reçut en 1909 le prix Nobel de physique pour l’ensemble de ses travaux sur les ondes électro magnétiques et les débuts de la TSF.
Un génie précoce
Marconi n’avait que 15 ans lorsqu’il entreprit ses premières recherches sur les conseils de son professeur de physique Augusto Righi à Bologne puis à Rome. Il supposa que les ondes pouvaient transporter un message à partir d’un émetteur et le convertir à l’arrivée par un récepteur grâce à une antenne. Utilisant la pile de Volta améliorée comme source, l’éclateur de Herz comme émetteur, l’Antenne de Popov pour capter l’onde et le cohéreur de Branly comme récepteur, il expérimente entre diverses distances son dispositif. Lorsqu’il veut augmenter la distance, tous les physiciens de l’époque lui prédisent un échec, car les ondes se projetant en ligne droite, à cause de la courbure de la terre doivent aller se perdre dans l’espace. Edison dira « Monsieur Marconi échouera toujours à utiliser les ondes porteuses car le message de l’onde disparaitra toujours dans l’espace infini. »
L’obstination de Marconi.
Mais Marconi au lieu de céder aux arguments de ses illustres maîtres persiste. En 1898 il envoie un message qui traverse les mers. On le prend pour un charlatan. Il recommence sous contrôle scientifique des deux côtés de l’atlantique. Est-ce possible ? Lui-même ne comprend pas pourquoi l’onde passe malgré la courbure de la terre. En 1901 après un voyage pour étudier le phénomène des aurores boréales en Norvège, il fait une seconde et formidable découverte, l’ionosphère. C’est une partie de l’atmosphère où les molécules sont ionisées par le rayonnement ultraviolet solaire. L’ionosphère terrestre est comprise entre environ 80 et 500 km d’altitude. En fait cette couche renvoie le signal selon un angle qui permet de le recevoir malgré la courbure et malgré la distance. Victoire totale ! En avril 1901, Marconi réalise une expérience entre la côte française et la Corse soit 175 km, après avoir obtenu de l’Autorité française le droit d’installer une station d’essai près de Nice.
Le 12 décembre 1901, il réalise les premiers essais transatlantiques entre l’Angleterre et Terre Neuve (lettre S transmise sur 312 KHz/961 m) ! En 1909 il reçoit le Prix Nobel de physique. C’est une nouvelle ère qui commence pour le monde.
Les rescapés du Titanic sauvés par le SOS
À partir de cette invention qu’il améliore sans cesse, Marconi équipera tous les bateaux du monde qui peuvent désormais communiquer entre eux et avec les ports. Le radio à bord des navires prendra le nom de Marconiste. Célébré par tous les marins le marconiste du Titanic lance un SOS historique dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 dans l’océan Atlantique Nord au large de Terre-Neuve peu de temps avant de couler. Le Carpathia se détournera après l’avoir reçu pour venir sauver les rescapés du naufrage du Titanic transis de froid dans les chaloupes.
Plus tard la radio se développera, les ondes transporteront de la voix, de la musique. La radio va changer le monde. Communiquer, rassurer, vaincre l’isolement, accompagner les expéditions lointaines. Dans les nuits froides les hommes sauront retrouver le courage et l’espoir grâce à la Radio. Pour différencier le signal de réception, Marconi modifie et classe les fréquences de l’onde. Nous sommes à l’aube de la MF, la fameuse modulation de fréquence. De son yacht l’Elettra au large de Gênes (entretemps Marconi a fait fortune) équipé en laboratoire, il déclenche l’éclairage de la ville de Sydney de l’autre côté du monde grâce à un signal radio (qui en italien veut dire rayon.)
Un mystique rosicrucien.
La conférence évoquera également un côté peu connu de Marconi. Son mysticisme rosicrucien. Flatté par le régime fasciste, sans pourtant adhérer et tout en poursuivant ses recherches, il développe une philosophie humaniste: l’égrégore. Se relier aux autres favorise la paix par compassion commune. Il pense et espère que la Radio, non seulement rapprochera les hommes, mais apportera la Paix. Il incite le Pape à bénir le monde sur les ondes…Il favorise l’équipement de la planète en petites radio permettant de vivre à l’unisson « cuore a cuore » … Il préconise une radio vaticane diffusant la parole de paix. Il meurt en 1937, honoré par toute l’Italie et le Monde, juste avant de voir ses espoirs contredit par l’horreur de la Seconde Guerre mondiale.
Relais Peiresc mercredi 13 mars 17h45 conférence par Jean-François Principiano Cycle La science italienne « Marconi au fil des ondes » entrée libre. Inscription obligatoire et information au 09 51 06 66 20 et 07 82 14 62 08.
