Dimanche 5 mai à 18h en l’Eglise Saint-Paul du Mourillon à Toulon aura lieu un grand concert interprété par le Chœur Mare Nostrum et l’Ensemble Instrumental dirigé par Marie-Christine Forget. Avec la soprano Charlotte Dellion, la mezzo Madeleine Webb, le ténor Franck Asparte et le baryton Laurent Arcaro.
Un chef-d’œuvre universel
Anton Dvorak (1841-1904) était un compositeur tchèque de tradition catholique, très tôt marqué par l’architecture baroque de sa Bohême natale. Enfant doté d’une jolie voix de soprano, peu après organiste sensible et doué, il composa de grandes pages de musique sacrée dont un Requiem, un Te Deum, l’oratorio Sainte Ludmila, mais aussi un Stabat Mater qui détermina sa renommée internationale (et dont Janacek dirigea la première exécution à Brno, qui eut lieu en 1882, deux ans après la création de l’œuvre à Prague sous la direction d’Adolf Cech). La partition lui permit même d’obtenir le titre de docteur honoris causa de l’Université de Cambridge !
Une partition marquée par la douleur
Sans vouloir trop solliciter l’anecdote, on rappellera que Dvorak entreprit la composition de son Stabat à une époque (1875-1877) où il perdit trois de ses enfants et fit sien le texte écrit au XIIIe siècle par Jacopo da Todi.
« Debout, la Mère douloureuse près de la croix était en larmes devant son Fils suspendu.
Dans son âme qui gémissait, toute brisée, endolorie, le glaive était enfoncé.
Qu’elle était triste et affligée, la Mère entre toutes bénie, la Mère du Fils unique !
Qu’elle avait mal, qu’elle souffrait, la tendre Mère, en contemplant son Fils tourmenté ! »
Suppliante mais jamais complaisante, la partition de Dvorak fait la part belle aux voix, avec un orchestre qui accompagne la douleur sans jamais s’arroger le premier plan. Elle est développée aux dimensions du Requiem du même Dvorak et on peut dire que c’est une des plus belles partitions du XIX° siècle musical. On peut d’ailleurs apprécier cette musique sans pour autant être croyant car c’est avant tout une œuvre d’art qui est en soi une forme de prière laïque, une recherche de la transcendance. Cette œuvre est un hommage à toutes les mères qui ont souffert devant la maladie ou la mort d’un enfant. Mais bien sûr les croyants y puiseront à la source de leur foi. Bref c’est un moment de bonheur que propose Marie-Christine Forget, musicienne accomplie, remarquable chef de chœur et chef d’orchestre dont le talent s’est toujours mis au service de la qualité musicale à travers les moyens qui lui ont été impartis.
Infos 06 09 14 18 53 et www.choeurmarenostrum.fr
Église Saint-Paul du Mourillon Toulon dimanche 5 mai 18h Stabat Mater de Dvorak pour soli chœur et orchestre direction Marie-Christine Forget.
Jean-François Principiano
3 photos
1 vidéo https://www.youtube.com/watch?v=h1m4a0c6VUU