Première phase concrète de la construction de la liste audacieuse et inédite que l’ensemble des forces de la gauche, de l’écologie, du progressisme, de la solidarité et de la contestation sociale a décidé de construire à Toulon : en titre donc, le nom de la liste !
Par consensus a été adoptée la charte qui met en œuvre, et c’est une première, de véritables principes démocratiques : tout habitant.e.s détient le pouvoir de décision quelle que soit sa nationalité. L’assemblée dispose du pouvoir d’initiative : les élus porteront ses décisions au conseil municipal, bénéficieront de son aide dans l’accomplissement de leur mission et répondront régulièrement à ses questions. Ajoutons à cela que les décisions seront prises, de préférence, par consensus ou au consentement et l’on mesure l’avancée démocratique de cette belle entreprise !
Une telle construction demande à la fois une volonté, un désir fort de jeter les bases, non pas simplement d’une opposition la plus cohérente et large possible face à une équipe sortante conservatrice, adossée à de puissantes multinationales qui gèrent, en réalité, la ville mais, plus encore, une vision de reconquête d’une ville en train de perdre son savoir-faire industriel et son caractère populaire en se donnant au tourisme de luxe.
Cette démarche va au-delà de l’élection elle-même qui peut ne pas être victorieuse tout en créant un nouveau rapport de forces annonciateur d’un mouvement populaire qui n’a que trop tardé à se concrétiser.
Depuis le 18 novembre, sa présentation à la salle de la Méditerranée a conforté ses initiateurs.(trices) dans l’élan qui se manifestait spontanément entre des participants.es de sensibilités diverses engagés le plus souvent sur un ou plusieurs fronts : politique, social, écologiste, solidaire, syndical, associatif… etc.
Il se dégage comme une force mobilisatrice qui veut relever les défis sociaux et écologistes qui se posent à l’échelle du monde et à celle la plus proche : la commune. Une volonté de ne plus subir les politiques d’austérité qui nous enferment dans le conservatisme et les impasses environnementales les plus gravissimes. N’est-ce pas le même combat ?
La démarche choisie : décidons nous-mêmes, avec les habitants, ce qui est bon pour eux. Ouvrons une autre perspective que le duel « droite classique – extrême-droite » qui avait réussi à s’emparer de la ville en 1995 à la suite d’une longue période de scandales et de meurtres qui ont entaché notre ville dès la fin des années 80.
Faisons que, par-delà le résultat que nous pouvons atteindre, la force politique – dans le vrai sens du terme- volonté du peuple (des habitant.es) et respect du mandat porté par les élus : – nous puissions le construire et le porter loin, au-delà du scrutin lui-même.
Cela demande de bien s’entendre sur ce sur quoi on se met d’accord, (notre programme) sur comment on le construit, comment chacun compte pour un, comment on élabore, comment on applique, on est transparent, on informe, on présente et on choisit les candidats, mis à égalité, ce qui constitue un exercice difficile compte tenu des attentes possibles.
Parmi toutes les configurations qui se dessinent dans les grandes villes, Toulon est sans doute celle -ou l’une de celles- qui réunit le plus grand arc de sensibilités politiques progressistes, au sens « encarté » ou pas, car personne n’exclut ou ne domine personne. Tout se passe par la recherche du consentement si ce n’est du consensus.
Et c’est de cette recherche méritoire de faire que chacun se sente à l’aise, dès lors qu’il partage les objectifs et les méthodes, que dépend le résultat de cet exercice de la démocratie qui n’est pas tombé du ciel mais qui innove et s’expérimente dans d’autres villes de France et d’Europe.
Il n’a pas été encore question de la tête de liste. Ce qui montre à quel point chacun tient à un maximum d’échanges préalables sur les critères des candidats de la liste et, s’il peut y avoir des supputations, le mode de désignation ne pourra que procéder de l’assemblée générale.
Évidemment, cette nouvelle expérience ne manquera pas de susciter quelques interrogations. Car le procédé est singulier, il rompt avec la tradition : un candidat se sent pousser des ailes, il monte sur le perchoir, il donne sa destination-programme et il choisit ses compagnons de route. Plus il a d’argent à sa disposition plus il peut espérer de visibilité.
La démocratie est un point très faible de toutes nos institutions : Falco (50 sièges), RN(6), Verts-PS (3). Comment n’y aurait-il pas de clientélisme avec de tels pouvoirs ?
Il y a dans cette liste « Toulon en commun », beaucoup de diversité et beaucoup de divergences à faire converger. Beaucoup de compétences. Et c’est une richesse. On ne se range pas derrière un ou des leaders : on élabore -avec les habitants -les plus nombreux possible-, le programme quartier par quartier, thématique par thématique, avant de l’adopter globalement et de le proposer aux électeurs(.ces).
La liste en est là : elle avance. Les réunions thématiques ont commencé, la ruche bourdonne, on peaufine les détails, on se convainc, on patine…un peu. Comment en serait-il autrement ? Ce qui est en jeu c’est ce que l’on peut faire pour le quotidien des populations, en général, et pour les plus fragiles en priorité.
Prenez la parole !
René Fredon