Toulon : Andrea Chénier de Giordano à l’Opéra

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Le lyrisme à l’état pur
Ouverture de saison « historique » les 11,13 et 15 octobre à l’Opéra de Toulon avec cette splendide œuvre d’Umberto Giordano, évoquant la vie et la mort du jeune poète Chénier pendant la grande terreur.

La Révolution dans tous ses états.
Andréa Chénier 1894, est sans doute, avec le Dialogue des Carmélites, une des plus grandes partitions qui prend pour ambiance historique la Révolution française. Très célèbre dans son pays d’origine, cette fresque musicale  n’a eu qu’un succès d’estime  en France peut être à cause de l’ambiguïté idéologique qui parcourt le  livret de Luigi Illica. Pourtant l’intrigue est d’un pur romantisme lyrique puisqu’elle évoque les derniers instants du poète dans une idylle amoureuse aux saveurs sacrificielles. Si au début nous somme dans les prémisses de l’événement, le dernier acte, avec la guillotine sur scène, nous conduit jusqu’aux grands moments dramatiques de la Terreur en 1794.

Une intrigue d’amour passionné.

Beaux-Arts de Carcassonne – Appel des dernières victimes de la terreur dans la prison de saint Lazare.7, 9 thermidor 1794 – Charles Louis MULLER

Lors d’une réception au château de Coigny durant le printemps 1789, André Chénier, jeune poète plein de promesses, fait la connaissance de Madeleine, la fille de la comtesse de Coigny. Les échos de la Révolution qui s’annonce viennent troubler l’atmosphère de cette fête. La seconde partie du drame se déroule en juin 1794. L’ancien domestique de la comtesse de Coigny, Gérard, est devenu un chef révolutionnaire. Cependant, il aime Madeleine, une aristocrate, et il devient fou de jalousie en découvrant la passion qu’elle partage avec André Chénier. Gérard hésite entre la vengeance et le désir de céder aux supplications de Madeleine, prête à tout pour sauver André qui a été arrêté. Malgré l’intervention de Gérard, le poète est condamné à mort. Madeleine parvient à soudoyer un gardien pour rejoindre son amant dans sa prison. Elle montera à ses côtés dans la charrette qui les conduira à la guillotine.

Une musique vériste
Comme chez Puccini ou Mascagni, la musique de Giordano recherche l’effet immédiat et l’émotion directe de la vie. La partition regorge de grands moments : « l’improviso », la romance du dernier acte, l’arioso de Gérard « Nemico della patria », l’air de la soprano « La Mamma morta (acte 3), lorsque partant du registre grave, la voix s’élève progressivement dans l’aigu pour atteindre les sommets du lyrisme le plus incandescent.  La richesse de la palette sonore s’épanouit en quantité de pages héroïques parcourues d’accents passionnés porteurs d’idéaux généreux. Le chant des miséreux (acte 1) ou celui de la vieille aveugle au troisième acte rattachent l’ouvrage au courant vériste. Les citations de chants révolutionnaires, dont la Marseillaise, sont nombreuses. L’écriture vocale parfaite met en valeur le trio soprano-ténor-baryton tandis que le final rappelle le dramatisme de Norma, la montée à l’échafaud.

Une distribution de haut lignage
À Toulon ou l’œuvre sera donnée trois fois, il a été fait appel à de grands chanteurs véristes du moment : Cellia Costea, Gustavo Porta, Devid Cecconi, Aurore Ugolin, Doris Lamprecht,  Wojtek Smilek et Carl Ghazarossian. Tous sous la direction musicale du chef Jurjen Hempel et dans la mise en scène de Nicola Berloffa. C’est une Coproduction  (pour mutualiser les frais) de la Fondazione Teatro Comunale di Modena, Fondazione Teatro Regio di Parma, Fondazione Teatri di Piacenza, Fondazione « I Teatri » di Reggio Emilia, Fondazione Ravenna Manifestazioni, et de  l’Opéra de Toulon.

Trois représentations Vendredi 11octobre 20h, dimanche 13 oct.14h30 et mardi  15.oct.  20h

Prix de 5 à 72 €  infos : 04 94 93 03 76

Jean-François Principiano

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