TER la privatisation s’accélère !

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L’information n’est pas nouvelle et fait partie de la stratégie du gouvernement Macron et de ses prédécesseurs de laisser se détériorer le réseau en organisant la pénurie des personnels d’entretien et d’exploitation, en fermant gares et lignes pour donner bonne conscience aux régions et leur permettre de décréter que le service public ne répond plus aux attentes des usagers et qu’il faut appeler la concurrence à l’aide !

Comme pour les ADP, la FDJ, les lignes TGV, la télé, France Télécom, Edf-GDF et tant d’autres, vite passez-moi ça au privé, il va se charger de faire gagner de l’argent aux gestionnaires qui n’ont qu’une boussole, qu’un objectif : les profits servis à leurs actionnaires. Avec pour variable d’ajustement : les effectifs.

À la veille de la grève du 5 décembre, partie de la SNCF et de la RATP pour cause de mise en cause gravissime de leurs acquis sociaux en matière notamment de retraites et de conditions de travail, voilà que des régions en remettent une couche et rappellent qu’elles vont pouvoir, elles-aussi, en appeler à la concurrence privée pour en finir plus vite avec le service public historique du transport ferroviaire, en France l’un des fleurons au monde pour sa technologie et le maillage de son réseau.

Si ce n’est pas de la provocation, ça y ressemble, au moment où l’on s’attend à une mobilisation exceptionnelle sur le sujet qui fédère salariés.es, jeunes et retraités.es de tout le territoire, pour l’absence totale de confiance que suscite un gouvernement qui veut bien dialoguer mais seulement si l’on accepte son projet.  Or, il est déjà perçu comme peu convaincant sur ce qui va en sortir, à force de régressions annoncées, d’intentions dévoilées d’en finir avec le système paritaire par répartition issu de la Résistance qui voulait offrir à chacun une vieillesse digne, par la solidarité de tous.

On a vu le 16 octobre avec l’accident survenu dans les Ardennes avec un TER où il n’y avait qu’un seul cheminot à bord jusqu’où pouvait aller cette politique de liquidation de notre service public, à commencer par les lignes les moins rentables, le « maître-mot » qui conduit à isoler nos territoires du mode de transport le plus rapide, le plus économique, le moins polluant et le plus sûr si l’on veut bien l’entretenir pour ne pas avoir à mettre des cars sur les routes quand on a un réseau de chemin de fer.

La Cour des comptes, pourtant sévère avec la gestion de  la SNCF, considère que le passage à la fin du monopole voulu par les gouvernements successifs, ne doit pas se faire dans la précipitation. Ce n’est pas autre chose. Elle trouve certaines régions -qui ont en charge la gestion de l’exploitation des TER-, comme  PACA,  trop pressées à livrer aux autres compagnies européennes la gestion de notre réseau régional.

La nôtre déjà engagée puisque plusieurs lignes dont Marseille-Nice pourraient circuler dès fin 2022 sous pavillon privé.

Cette procédure n’est qu’optionnelle jusqu’en 2023 mais deviendra obligatoire à cette date. Renault Muselier a pris de l’avance.

Au Royaume Uni, même le gouvernement, très conservateur, s’aperçoit de la faillite et de la pagaille qui ont suivi la privatisation du rail et se pose la question de renationaliser pour mieux répondre aux attentes des usagers !

Il va bien falloir changer de critères, si l’on veut agir sur l’un des secteurs les plus polluants -le transport routier- et prétendre réduire nos émissions de g.e.s ? Parmi d’autres obligations qu’imposent les engagements pris par les États qui ont le plus grand mal à respecter leurs objectifs et le calendrier.

Ainsi à La Seyne, la Chambre de commerce remet en service les rails qui reliaient le port de Brégançon à la gare de La Seyne qui a perdu, faute de liaison ferrée, le marché avec la Turquie transféré au port de Sète où les camions vont directement du bateau sur le train.

Il va falloir refaire la même chose au port de Toulon orienté vers la très haute plaisance (?) et l’aménagement de la zone portuaire.

Tout ça ne faisant qu’ajouter à la méfiance généralisée qu’inspire ce gouvernement qui va pouvoir mesurer ces prochains jours le niveau de mécontentement de sa politique.

René Fredon

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