Il y a quelques jours un article faisait mention d’un centenaire engageant des poursuites vis-à-vis de l’État pour ne pas l’avoir protégé du STO qui l’avait obligé à travailler pour l’Allemagne nazi. Trouvant cela interrogatif je me dis que l’on pouvait penser que vu le grand âge du Monsieur, on pouvait en accuser ce grand âge, la vieillesse étant comme chacun sait (et moi le premier) un naufrage !
Sauf qu’un nouveau cas apparaît, et là je ne peux rester sans réactions du fait de l’argumentaire « on m’a obligé sous peine de représailles vis-à-vis de ma famille »
Alors oui, certes, cela peut s’entendre, MAIS combien de milliers de jeunes comme eux ont fuit ce STO, échappés, évadés qui ont pour beaucoup grossit les rangs des maquis et de la résistance dont le 80è anniversaire des débarquements de Provence et Normandie vient de mettre en avant le rôle éminent. Combien sont morts dans ces maquis (Vercors, Provence…)
On ne nous dit pas si ces contraints au STO ont fait des tentatives d’évasion ou mené des actions de sabotage sur leur lieu d’affectation… à priori, non !
Je dois donc à la mémoire de mon Père et de mon oncle cette réaction, l’un (mon père) sautant du wagon qui l’emmenait en Allemagne, en gare de Macon et rejoignant la résistance de Saône et Loire, l’autre (mon oncle son frère) cheminot réquisitionné et qui entra dans la résistance fer et sur le point d’être arrêté rejoignit aussi les maquis de Saône et Loire.
Alors il est parfois des situations ou la décence impose le silence.
Au fait les associations d’anciens résistants se porteront -elles partie civile pour réclamer des dommages et intérêt (ne serais ce que l’€ symbolique) à ces non combattants…collaborateurs de fait !
Jean-Paul Jambon
25 08 2024
Comme Jean-Paul Jambon, j’ai trouvé la démarche de ce respectable centenaire quelque peu décalée et sur le fond très discutable d’autant que c’est le gouvernement de Vichy qui exécutait avec zèle une demande nazie obligatoire. Très peu de jeunes y sont allés de leur plein gré, beaucoup -les réfractaires- sont passés dans la clandestinité, d’autres y sont partis travailler, parce qu’on ne leur demandait pas leur avis -ce qui n’en faisait pas des collaborateurs- un certain nombre s’est évadé d’Allemagne pour rejoindre les maquis.
Il ne faut pas oublier qu’après l’installation de Vichy et de ses milices françaises profascistes, le maréchal Pétain avait été acclamé par des millions de Français dans sa première tournée des villes en 1941.
Le STO est intervenu début 1943 et a finalement plutôt renforcé la Résistance. Mais cela n’enlève rien au gouvernement de Pétain-Laval qui s’était mis au service de l’Allemagne nazie dont il partageait les objectifs.
C’est ce qu’aujourd’hui l’extrême-droite s’efforce de contester en refaisant l’Histoire.