Sortons du capitalisme !

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Face aux défis environnementaux, humains, sociétaux…
Sortons du capitalisme !

Un autre monde est possible : il ne dépend que de nous d’en finir avec le dogme de l’argent-roi qui mutile nos vies, notre terre commune, en France et dans le monde.

Il y a encore beaucoup à faire pour que les victimes des politiques libérales perçoivent la responsabilité du système capitaliste qui règne en maître sur nos sociétés. Sinon ça se verrait dans les mobilisations populaires.

Des syndicats se montrent très consensuels et dans certaines formations politiques, théoriquement à gauche, une partie des militants se trouve à l’aise aux côtés de Macron. Ce n’est pas De Rugy qui nous démentira. Macron a fait son entrée en politique sous le gouvernement de Hollande dont la campagne tournait autour de « mon seul ennemi c’est la finance..! »

Lui, la finance il connaît. Quinze mois plus tard, on ne compte plus les régressions sociales, démocratiques, écologiques, les conflits d’intérêt, les scandales…Après la baisse des APL, c’est au tour des indemnités de chômage, des retraites…tout un symbole. Les premiers de cordée se frottent les mains, leurs dividendes augmentent.

Mais alors, comment faire évoluer une situation politique qui paraît fermée, avec une opposition de gauche très morcelée bien que donnant quelques signes de rapprochement et de ripostes communes ces derniers temps, du moins au parlement ?

La crise de la politique, la méfiance entre la droite et la gauche qui se sont succédées au pouvoir, arrimées au système capitaliste dont les promesses ne sont jamais tenues, sauf pour les riches, tout cela va dans le sens de l’abstention, de la résignation et alimente les populistes au pouvoir en Italie, en Hongrie, en Pologne, en Autriche, à un haut étiage en France et dans de nombreux autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède…

Un comble : Macron veut incarner le camp « progressiste » face aux « nationalistes » qui surfent sur l’impopularité des politiques d’austérité à l’échelle de l’Europe et sur son laxisme en matière de politique migratoire associée à la lutte contre le terrorisme ! Ils se servent mutuellement de faire-valoir.

Les obsédés du taux de profit peuvent dormir tranquilles, ni Macron, ni Le Pen et leurs pairs n’ont la moindre intention de sortir du capitalisme. Le RN admireTrump, l’ultra conservateur, suprématiste et belliqueux tandis que Macron se plie à ses exigences -nos entreprises doivent quitter l’Iran, c’est Trump qui l’exige- et nous restons sous ses ordres dans l’OTAN et sous la domination du dollar !

Beaucoup se demandent si l’on peut faire autrement, tout seuls en France, alors qu’on n’est pas au gouvernement ? C’est justement le noeud du problème. Car il bouche toute perspective de changement progressiste remettant clairement en cause le capitalisme incompatible avec les choix à opérer à l’échelle mondiale.

Raisonnement certes compréhensible mais très démobilisateur qui présuppose qu’il faut attendre que tous les pays à la fois se décident ensemble, un beau matin. Hypothèse invraisemblable. Il n’y aura pas plus de « beau matin » que de « grand soir ».

En revanche, identifier la cause stimule la résistance aux effets des politiques austéritaires sacrifiant la justice sociale, la transition écologique…et peut faire reculer le pouvoir très fragilisé en cette rentrée. Que l’action citoyenne consciente soit plus massive, plus déterminée, dans un pays développé et aux traditions de luttes, comme la France 7è puissance du monde, alors c’est tout le système qui se fissure stimulant les victimes dans tous les pays.

D’où l’action politique et l’utilité des partis, non pour diriger le mouvement social et populaire à vocation majoritaire mais pour l’unir et contribuer à son essor le plus large sur des contenus véritablement transformateurs. Donc mobilisateurs et susceptibles d’ébranler le pouvoir de l’argent, de le faire renoncer ponctuellement.

Tous les présidents de la République ont voulu se passer des partis. Ils se sont empressés de créer le leur, sous forme de « mouvements », de « rassemblements » placés sous leur contrôle, sans démocratie interne.

C’est ce qu’a fait Macron. La droite et l’extrême-droite aussi : personne n’est dupe.
La tentation existe à gauche de rassemblements plus flous qui ne mettent pas en cause le système capitaliste et ses critères de domination, d’exploitation de la planète et des hommes, de recherche exclusive du profit à court terme pour une minorité.Il faudrait remettre à plus tard la question d’emprunter la voie révolutionnaire qu’avait ouverte Marx en 1848, après la défaite sanglante du mouvement ouvrier en France.

Et si Marx avait raison ?
C’est une des interrogations du directeur de la prospective de Natixis, banque d’affaires de la Banque populaire, dans son tout récent livre avec Marie-Paule Virard intitulé : « Et si les salariés se révoltaient ? ». Qu’on se rassure, il n’est pas devenu marxiste mais pose un oeil dubitatif, en tant qu’économiste dans le système, sur un capitalisme qui ne tient pas ses promesses de croissance et de progrès : « les salariés sont exaspérés. Non seulement ils sont les grands perdants des bouleversements qui secouent la planète mais ils redoutent aussi d’être bientôt « débranchés » par un robot…Et s’ils finissaient par se révolter ? » (1)

Il invite les tenants du système à rectifier le tir, à en finir « avec les excès et les dérives…pour ouvrir la voie d’un nouvel âge du capitalisme… » Voeu pieux mais aveu tout de même du risque pour les assoiffés de profits de voir les perdants perdre patience et se lever en masse. C’est toujours leur hantise. Perdre leurs privilèges, le pouvoir de la richesse, l’attraction qu’ils exercent…un véritable cauchemar !

En 1848 dans le Manifeste du Parti communiste (2), Marx et Engels tentaient de les rassurer : « Le communisme n’enlève à personne le pouvoir de s’approprier des produits sociaux ; il n’ôte que le pouvoir de s’assujettir, par cette appropriation, le travail d’autrui. »

Ils sont très nombreux les intellectuels de toutes disciplines, à prendre Marx au sérieux, à mesurer la profondeur de la crise économique, politique, environnementale, financière…dans laquelle nous enfonce le capitalisme.

Le parti communiste français-qui a marqué l’histoire de notre pays- est en plein examen, sans concession, des causes de sa perte d’influence. Il entend remettre à plat la stratégie qui l’a affaiblie, ses responsabilités propres dans un certain contexte national et international. L’effondrement de l’URSS en constitue une donnée très importante qui a affecté tout le mouvement ouvrier comme celui des peuples hier colonisés, d’une indépendance toute relative aujourd’hui

À l’occasion de son 38è congrès en novembre prochain, il veut en tirer toutes les leçons en mettant la barre de ses ambitions à la hauteur des défis d’aujourd’hui et de demain pour la France comme pour le monde.

Et en remettant la notion de « communisme » à l’endroit et non comme la cause des dérives totalitaires qui ont marqué l’histoire de la première expérience socialiste qui avait fait trembler le monde et dont les apports ont été confondus avec les échecs et les méthodes en opposition avec l’idéal que portaient les révolutionnaires de 1917.

Les débats confirment la pertinence de la notion de « communisme pour le 21è siècle » à la fois comme « idéal éthique, visée historique et chemin de lutte, comme processus de transformation révolutionnaire et démocratique » entendu comme construction à partir des luttes « pour une abolition réussie du capitalisme »…comme le dit l’un des quatre textes(3) qui seront soumis au vote des adhérents, avant le congrès.

Il est animé par l’optimisme de la raison et de l’espérance : » l’humanité pourrait mettre un terme à toutes les dominations sociales et à toutes les formes de discrimination, pour une société d’égalité dans la différence, capable de transmettre la Terre aux générations futures, en respectant son intégrité, sa diversité, sa beauté. »

Des enjeux, une perspective à notre portée qui dépassent et de loin les seuls militants d’un seul parti mais concernent l’ensemble des progressistes et des victimes qui cherchent une issue politique à l’impasse dans laquelle on se trouve. Une issue bien concrète à portée de notre engagement collectif.

René Fredon

(1) https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/pour-leconomiste-patrick-artus-la-descente-en-gamme-des-emplois-est-impressionnante_2668168.html

(2) https://education.francetv.fr/matiere/philosophie/terminale/video/le-manifeste-du-parti-communiste-de-marx-et-engels

(3) https://manifestecommuniste2018.fr

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