Six Fours : L’estampe, un art multiple à découvrir

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Six-Fours Pôle Arts Plastiques
Maison du Patrimoine Le Brusc

Estampes contemporaines (gravure)
 Henri Baviera – Jullien-Clément – Michel Breil Jean-Jacques Lecoq – Marie-Marguerite Petetin – Félix Richard

Jusqu’au dimanche 23 avril 2017 Une rencontre avec les artistes est prévue pour le samedi 1er avril à 15h  

L’estampe, un art multiple à découvrir
« Qui n’a jamais tracé sur le sol ou sur un pan de mur, un trait, une quelconque figure née d’un geste instinctif, bref, laissé trace de sa présence sur une surface ? Sans doute est-ce bien là l’origine, l’acte premier qui a donné naissance à la gravure ».

Historique
- Taille d’épargne : au Ier siècle, en Extrême-Orient, apparaissent les premiers tampons en bois gravé, destinés à l’impression de motifs sur tissus. C’est à partir du XIVe siècle en Europe, époque à laquelle la fabrication du papier se développe, que les artistes gravent des planches de bois pour l’édition et la diffusion d’images pieuses, de cartes à jouer et de vignettes (images d’Epinal).

– Taille douce : dès le XVe siècle, les orfèvres toscans décorent leurs pièces d’argenterie, leurs armures, en les gravant. A la même époque, les artistes arabes pratiquent la gravure sur acier (damasquinage) sur les armes blanches et armes à feu. Au même moment, les artistes occidentaux ont l’idée d’utiliser leurs divers procédés dans le but d’imprimer leurs œuvres afin de les diffuser, donnant ainsi naissance aux premières estampes en taille douce.

– Lithographie : inventée à la fin du XVIIIe siècle à Munich par le praguois Senefelder, elle atteint son apogée avec Daumier et Toulouse Lautrec. Au début du XXe siècle, cette technique séduit de nombreux artistes, peintres essentiellement, tels que Picasso, Chagall, Dali, Miro, pour n’en citer que quelques-uns.

– Sérigraphie : c’est l’une des techniques les plus jeunes de l’estampe, malgré son origine, dans une version plus rudimentaire, qui remonte bien avant notre ère en Extrême-Orient, où elle était employée pour l’impression des tissus. La sérigraphie apparaît en Europe vers 1900, mais son véritable essor commence avec les artistes autour des années 50.

– Polychromies-relief : ce procédé a été mis au point par le peintre graveur Henri Baviera, dont les premiers essais ont eu lieu en 1965 à Saint-Paul de Vence.

– Procédé Goetz : c’est le peintre graveur Henri Goetz, dont un ouvrage a été publié en 1969, qui est à l’origine de ce procédé aujourd’hui bien connu.

NB : il existe aujourd’hui de nombreuses variantes techniques difficiles à répertorier, qui pour la plupart, sont inspirées des principes de bases déjà citées. Seule l’estampe numérique récemment apparue, présente une différence notable par son orientation technologique.

Techniques


– Taille d’épargne (technique de gravure sur bois ou xylographie) : le bois est gravé à la gouge et au canif en épargnant le dessin. Seules les parties en relief, une fois encrées au rouleau, s’imprimeront sur le papier au moyen d’une presse à épreuves ou presse typographique.

– Taille douce (technique de gravure sur métal) : son principe consiste, à l’inverse du bois, à imprimer les parties creusées, soit à l’outil, on grave avec une pointe d’acier, la pointe sèche, ou au burin, soit à l’acide (l’eau forte), on dessine à la pointe sur une plaque vernie. L’acide creusera dans les parties dénudées du vernis. L’encrage consiste ici à remplir les tailles et à essuyer la surface vierge de la plaque. L’aquatinte est l’une des extensions de ce procédé qui permet d’obtenir, au lieu de traits, des surfaces dans divers dégradés allant du gris au noir.

– Lithographie (technique de dessin sur pierre) : le dessin est exécuté, à l’encre ou au crayon gras, sur une pierre calcaire. Le travail est ensuite fixé par diverses opérations chimiques. Les parties blanches sont protégées de l’encre par l’eau de mouillage, selon un principe de répulsion de l’eau et du gras. L’encrage terminé, le papier recevra le transfert du dessin par un passage sous presse.

– Sérigraphie (technique de dessin sur tamis de soie) : le dessin est exécuté sur un écran de soie. Les parties non imprimables sont ensuite encollées, les zones libres laisseront passer l’encre lors du tirage. Après avoir étalé un cordon d’encre sur un côté de l’écran, l’imprimeur la tire sur toute la surface du dessin au moyen d’une racle en caoutchouc. L’encre passera au travers de l’écran selon le dessin, pour se déposer sur la feuille de papier placée en dessous.

– Procédé Goetz (technique au carborundum) : sur une plaque de métal ou de plexi, on étend une couche de vernis dur, résine synthétique ou rhodopas selon le sujet désiré, que l’on grave avec une pointe de pyrogravure pour les effets graphiques. On obtient des résultats voisins de l’aquatinte, grâce aux grains de carborundum appliqués et choisis selon la tonalité voulue. Fixés sur la plaque par le vernis, ils retiendront l’encre entre ses grains.

– Polychromie-relief (technique de relief en matières) : ce procédé permet d’obtenir avec une seule plaque et un seul passage sous presse, plusieurs couleurs et une matière en relief sur chaque épreuve. On enduit une plaque de métal ou autre d’une pâte synthétique travaillée en creux et reliefs, selon les formes et sujets qui différencieront les couleurs. Après durcissement de la pâte, un encrage en creux et en relief à la manière du bois gravé et de la taille douce, permet de moduler les couleurs à l’infini. Cette opération terminée, il suffit de passer une seule fois la plaque sous presse pour réaliser une épreuve en plusieurs couleurs et relief.

Point commun à toutes ces techniques : à l’exception des polychromies-relief, les estampes en couleur nécessitent la réalisation d’une planche par teinte, imprimée successivement sur chaque feuille de papier.

Petit vade-mecum de l’amateur

Ce que l’on nomme Justification des épreuves c’est l’identification, numérotation et signature par l’auteur des épreuves réalisées :

– Les épreuves d’état : réalisées par l’artiste pour juger de l’avancement de son travail, elles sont signées en bas à droite et portent à gauche la mention « 1er état » (ou 2ème état, etc.).

– Les épreuves d’essai : le travail de l’artiste est terminé, lui-même et son pressier recherchent les meilleures conditions de qualité du tirage. Elles portent en bas et à gauche la mention E.E. (Epreuve d’Essai.

– Les bons à tirer : ce sont les épreuves (3 généralement) que l’artiste aura retenu comme modèle pour le tirage définitif. Elles sont revêtues de la mention « Bon à tirer » suivie de la signature de l’artiste, parfois celle de l’éditeur. Elles sont destinées à l’éditeur, au pressier et à l’artiste.

– Les épreuves d’artiste : réservées à l’artiste pour sa collection personnelle ainsi qu’au dépôt légal de la Bibliothèque Nationale de l’Estampe, elles sont en principe de même qualité que le tirage définitif dont elles représentent environs 10 % du nombre total du tirage. Elles portent en bas et à gauche la mention E.A. (Epreuve d’Artiste), parfois suivie d’une numérotation en chiffres romains.

– Les épreuves hors commerce : lorsqu’elles existent, elles sont destinées aux collaborateurs de l’artiste, atelier et éditeur, mais demeurent hors du circuit commercial. Elles portent en bas à gauche la mention H.C. (Hors Commerce).

– Les épreuves dites « Spécimen » : ce sont des échantillons non signés d’une édition qui servent à sa présentation, afin d’éviter la manipulation des épreuves numérotées destinées à la vente . Un timbre sec ou un tampon les signale comme « Spécimen ».

– Les épreuves du tirage : ce sont les épreuves commercialisées. Leur numérotation, en bas à gauche, est constituée de deux chiffres séparés par une barre. Le premier indique le numéro d’ordre du tirage, le second le nombre total d’épreuves. Chaque tirage est signé par l’artiste au crayon gris, en bas à droite.

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