Sauvons l’hôpital public

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Vendredi dernier pour la 36è fois, des citoyens se sont réunis devant l’hôpital de Draguignan pour manifester leur préoccupation face à la casse de l’hôpital public et au silence assourdissant des pouvoirs public.Voici le Verbatim de la prise de parole et … rendez-vous vendredi prochain (8juillet) toujours pour la même raison.

Hôpital de Draguignan Collectif Urgence aux Urgences
Prise de parole du 01 juillet 2022.

Bonsoir à toutes et à Tous,
Alors ce soir, nous nous retrouvons pour la 36 e semaine. La direction de l’hôpital l’a annoncé : Les urgences de nuit sont fermées à partir du 04 juillet de 18h30, sauf urgences vitales et maternité.

Cette situation nous désole mais ne nous surprend pas. Nous ne pouvons que constater l’échec de l’ARS. Un peu d’histoire : Fin octobre, la fermeture nocturne des urgences avait été annoncée pour 5 semaines. Après une brève réouverture 2 nuits par semaine au printemps, voilà que l’on referme tout, et dès 18h30 au lieu de 20h30. Le tout alors que l’été amène les estivants en nombre, et que le COVID repart à la hausse.

Si nous en sommes là, ce n’est pas de la faute de ce collectif qui a formulé des propositions dès le mois de novembre, propositions qui ont été méprisées. On voit où nous ont mené les feuilles de route de route de l’ARS et les « réunions du mardi » qui devaient conduire à des embauches. Nulle part !

La décision de fermeture des urgences se cumule avec la fermeture de lits en psychiatrie, fermetures en chirurgie

Cette situation est la même dans tout notre secteur d’activité. Tout le monde sait que l’hôpital est à l’os aujourd’hui, et qu’à ce stade, on ne voit pas comment on va fonctionner cet été. On est au bord de l’effondrement. Tous les secteurs sont dans un état dramatique : les EHPAD, la psychiatrie, l’action sociale, les services d’urgences et tous les autres. On peut craindre pour la santé des habitants et des touristes.

La situation se dégrade de semaine en semaine, et nous sommes que fin juin ! Dans ce contexte, il y a des établissements, avec l’accord d’ARS, qui forment des infirmières pour partir en SMUR à la place des médecins. Cela existe dans certains départements comme l’Orne, la Mayenne ou la Vendée.

Alors que la situation était prévisible, le président de la République a commandé une mission Flash dont le rapport a été rendu hier. Ses préconisations ne nous rassurent pas.

En effet, quelles sont-elles ?

Recommandation N° 23 / 41 : trier les patients qui doivent en tout premier lieu appeler le 15. Les services de SMUR ont déjà alerté : le 15 ne pourra pas prendre en charge la totalité des appels, on manque tout simplement de monde pour les recevoir.

Recommandation N°24/41 : Ce rapport autorise des fermetures partielles sans prendre en compte les besoins de la population. C’est un aveu d’impuissance.

Recommandation 22/41.: les médecins Urgentistes SMUR seront remplacés par un binôme infirmier Ambulancier . Il y a d’excellents infirmiers et infirmières, mais ils n’ont pas la même formation que les urgentistes !

La presse nationale ou régionale fait état de situations inadmissibles :

On a vu ces derniers jours, dans les Deux-Sèvres, un enfant de 4 ans gravement blessé, devant être opéré en urgence, attendre plus de 3h00 avant de trouver une place et 5h00 avant d’être pris en charge. Dans la région PACA, une patiente hospitalisée à Aubagne ces derniers jours, dans une maternité de niveau 1, avec une grossesse compliquée et devant accoucher d’un grand prématuré dans une maternité de niveau 3, n’avait aucune place de disponible de Montpellier à Nice. Aucune place disponible sur tout le bassin méditerranéen pour un grand prématuré… Il a fallu attendre 3 jours pour qu’elle ait une place… à Lyon.

C’est véritable un scandale d’état !!! On arrive à une situation de chaos quotidien, tellement intenable que cela crée de fortes tensions entre patients et professionnels, ou entre professionnels eux-mêmes. Nous voyons des colères qui s’orientent entre tous ceux qui subissent cette situation, mais pas assez contre ceux qui organisent la casse et qui ne répondent pas à nos revendications.

C’est pourquoi, il nous faut continuer à dénoncer cette situation dont la dégradation s’accélère, avec l’aspect « tri des patients » qui est insupportable. Dans ce cadre-là, notre responsabilité, c’est d’abord et avant tout, d’honorer les revendications des professionnels et notamment des revendications, notamment de la CGT, qui peuvent se mettre en place immédiatement :

– réintégration des 15000 soignants suspendus

– Titularisation immédiate des 250 000 contractuels de la fonction publique hospitalière, il faut les titulariser tout de suite

– Augmentation des salaires du point d’indice de 10% , bien au-delà des 3, 5 % annoncés par le gouvernement.

– Revalorisation des indemnités pour travail de nuit, week-end, jours fériés… Ces mesures- là peuvent se prendre dans l’heure !

– un plan de formation et de recrutement massif. Sans réponse à nos revendications, la situation ne va faire qu’empirer !

ARRÊTONS LA GESTION COMPTABLE DE l’HÔPITAL ! Pour donner envie de venir travailler à l’Hôpital et notamment à Draguignan, il faut une véritable politique de santé publique fondée sur les besoins, qui garantisse l’accueil de tous les patients, d’où qu’ils viennent. Le droit universel aux soins est une valeur essentielle du serment d’Hippocrate, des principes de la sécurité sociale et de l’Hôpital public !

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