« Sanary sur mer : Capitale secrète de la littérature de langue allemande»
Du samedi 2 au samedi 9 octobre 2021, Sanary accueille le 23ème Forum Else Lasker-Schüler, un évènement exceptionnel d’envergure internationale, avec comme fil conducteur « Le paradis éphémère à Sanary- sur-Mer, capitale secrète de la littérature de langue allemande ». La Société internationale Else Lasker-Schüler, basée à Wuppertal, est la première association littéraire allemande à organiser un forum culturel en France, plus précisément à Sanary.
Ce forum sera entièrement dédié à des artistes, écrivains et intellectuels persécutés par le régime Nazi et dont l’histoire fait écho aux exilés qui, en se réfugiant à Sanary, ont pu sauver leur vie et leurs oeuvres que l’intolérance du gouvernement Hitlérien menaçait de faire disparaître.
Hajo Jahn, président de l’association Else Lasker-Schüler a choisi le prisme de cette magnifique artiste, poétesse et peintre, originaire de Wuppertal, pour faire « revenir le passé dans le présent. En résidant à Marseille, avant de partir pour la Palestine, Else Lasker-Schüler a fréquenté beaucoup d’artistes exilés à Sanary, et c’est le lien qui nous réunit aujourd’hui pour cet événement ».
Ce forum est l’aboutissement d’un an et demi de travail, entre l’association de Hajo Jahn et la Municipalité de Sanary qui avait à cœur d’accueillir, de partager ce projet et d’offrir les meilleures conditions pour mettre en valeur ce pan d’Histoire et contribuer ainsi au travail de Mémoire que la Ville accomplit par ailleurs à travers son Centre d’études et de recherche du patrimoine Sanaryen.
Qui était ELSE LASKER-SCHÜLER (1869-1945) ?
De son vrai nom Elisabeth Lasker-Schüler, la plus importante poète expressionniste, romancière et auteure de théâtre et artiste excentrique, était une artiste transfrontalière entre l’art et la vie, entre les sexes et les mondes politiques. Son travail a façonné l’avant-garde Allemande du début du XXe siècle, qui cherchait à se libérer des contraintes bourgeoises du XIXe siècle. Durant sa vie, elle s’est liée d’amitié avec des peintres comme Franz Marc, Oskar Kokoschka, Karl Schmidt-Rottluff, Kirchner ou encore Ernst-Ludwig Kirchner.
En abordant, notamment, les désirs érotiques et ceux des femmes dans sa poésie, Else Lasker-Schüler a brisé bien des tabous et a plaidé pour la libération des meurs jusqu’à ce qu’elle soit forcée de quitter l’Allemagne en 1933. Elle a produit certains des plus beaux poèmes de la littérature mondiale, trois pièces de théâtres, des lettres et de nombreux dessins. Plus de 400 compositeurs ont mis ses poèmes en musique, faisant d’elle la poète allemande la plus doublée.
Quels seront les thèmes abordés pendant ce forum ?
De nombreux temps forts viendront ponctuer cette semaine dont des conférences, des lectures-discussions, des spectacles multimédias, des concerts et deux pièces de théâtre (l’une évoquant Lion Feuchtwanger et son épouse Marta, l’autre parlant de Klaus Mann, le fils de Thomas Mann, tous ayant vécu en exil à Sanary). Ils aborderont des sujets qui, selon les organisateurs de Wuppertal, n´ont jamais été autant d´actualité : émigration, internement et l’antisémitisme. Enfin, l’exposition « Trauma Transit » à la Maison Flotte, présentera les dessins et quelques peintures d’Else Lasker-Schüler et d’autres artistes.
Les participants sont des artistes et auteurs français et allemands, tels que l’ancienne danseuse de Pina Bausch Chrystel Guillebeaud, Valérie Barkie, Cécile Wajsbrot, mais aussi Frido Mann, le petit-fils de Thomas Mann.
Partenaires :
Goethe-Institut de Marseille, Université d’Aix-Marseille, Centre des Arts Persécutés de Solingen, Centre Franco- Allemand de Provence, Villes de Sanary-sur-Mer en France, Bad Säckingen en Allemagne et Purkersdorf en Autriche.
Le Forum Else Lasker-Schüler est financé par le Département des affaires étrangères du Goethe Institut, le Groupe de travail des Sociétés littéraires, le « Fonds des citoyens franco-allemands », le gouvernement du district de Düsseldorf et la Fondation suisse Georges et Jenny Bloch.
> Forum parrainé par Armin Laschet, ministre-président de Rhénanie-du- Nord-Westphalie et commissaire aux relations culturelles entre la République fédérale d’Allemagne et la France.