Le retour du grand siècle avec René Raybaud.
Cette pièce célèbre de Molière sera donnée mardi 6 octobre au Théâtre Galli par la troupe du Théâtre Poquelin composée de Fabrice Adment, Jean-Claude Barral, Martine Birukoff, Nathalie Defendente, Francis Dondi, Karen Garoutte, Jean-Michel Huet, Laetitia Louys et René Raybaud.
Avec la participation de Martine Decamp et des ballets dirigés par Isabelle Bouvier.
La comédie du grand siècle
C’est sans doute la pièce la plus représentative du siècle de Louis XIV et la plus appréciée, tous publics confondus de Molière. Comme le dit clairement René Raybaud « c’est un Molière réactualisé mais en habit de gala, un Molière fait pour le peuple de la rue. Ou l’auteur se moque de ces snobinards qui veulent jouer aux nobles parce qu’ils sont riches. . Un grand spectacle ou la splendeur des costumes d’époques se mêle, aux talents des interprètes.
Une intrigue à double fond.
Comme toujours chez Molière, l’apparente comédie dissimule une analyse subtile de la société de son temps que son talent universalise jusqu’à l’archétype.
Il parait que Louis XIV avait commandé à Molière cette comédie-ballet pour se moquer des mœurs turques, suite à l’affront d’un émissaire ottoman en l’honneur duquel le roi avait organisé une fastueuse réception. Cette «turquerie» de Molière, donnée à Chambord pour la première représentation, finit par tourner aussi au ridicule les grands bourgeois qui voulaient se prendre pour de grands aristocrates, ou les courtisans prêts à tout pour accéder aux honneurs… Ce n’est qu’à la seconde représentation, cinq jours plus tard, que le roi, décida finalement de féliciter Molière, la cour n’eut d’autre solution que de l’aimer aussi!
Des scènes cultes
On se délectera des scènes mémorables comme celle du philosophe et de Monsieur Jourdain et de cette fameuse réplique «Marquise vos yeux me font mourir d’amour». En fait Molière dépeint un personnage prisonnier d’une lubie. Cette « folie » le conduit à se construire un univers fermé qui n’a plus beaucoup de rapport avec le monde réel. En effet les événements extérieurs ne sont acceptés que s’ils viennent conforter sa vanité, s’ils lui présentent une image flatteuse de lui-même.
À l’inverse toute personne qui tendrait à lui rappeler sa situation réelle déclenche chez lui des colères farouches. M. Jourdain choisit petit à petit un univers autistique où il se complaît dans la sotte admiration de lui-même.
Cette contemplation narcissique lui ôte tout esprit critique et l’on comprend qu’il devienne le jouet d’autrui, tout particulièrement des gens les moins scrupuleux. Ce comportement est toujours actuel et notre société qui paraît si libre n’est que le reflet parfois de nos enfermements psychologiques.
Un beau moment de théâtre pour les petits et grands sans hésiter.
Le Bourgeois Gentilhomme d’après Molière adaptation et mise en scène de René Raybaud Mardi 8 octobre 20h30 Théâtre Georges-Galli 1, rue Raoul-Henry Sanary 04 94 88 53 90
Jean-François Principiano.
