Salernes : la céramiste Dominique Stutz

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La forme et les couleurs La plasticienne expose jusqu’au 30 septembre ses dernières œuvres en céramique au beau musée Terra Rossa avenue des Launes à Salernes. Une bonne correspondance avec les journées européennes du patrimoine.

C’est dans une ancienne fabrique revisitée dans un esprit contemporain par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, que le musée Terra Rossa propose à côté de ses expositions permanentes (pièces archéologiques d’exception issues de fouilles locales, fabrication traditionnelle des tomettes et carrés, collection unique de plus de 2 000 carreaux décorés du Moyen-Age au XIXème siècle, créations des potiers du pays salernois), cette belle expo temporaire consacrée à a cette jeune créatrice.

Dominique Stutz a toujours été fascinée par les sciences et nourrie par les travaux de classification (planches d’aquarelles) des micro-organismes d’Ernst Haenckel, biologiste et philosophe allemand ainsi que par les travaux photos de Rob Kesseler qui a travaillé en étroite collaboration avec des scientifiques de la botanique.

Premier contact avec l’argile il y a une vingtaine d’années… une révélation, une évidence, la réponse à une attente ancrée et enfouie depuis son enfance.

Depuis elles ne se sont plus quittées, la céramique fait partie de son quotidien. L’appel de la terre se fait pressant et devient vital. Un nouveau projet de vie se dessine, elle démissionne de son activité professionnelle et se lance dans la grande aventure de la céramique. Une année de formation professionnelle de Créateur en Arts Céramiques à l’Institut Européen des Arts Céramiques de Guebwiller lui donnera les outils pour gagner en autonomie.

Son travail interpelle par la démarche artistique et également par le côté esthétique de ses œuvres. Elle a tenu, pour honorer la ville qui l’accueille, à utiliser la terre de Salernes à laquelle elle donne un nouvel éclat grâce à l’originalité et la beauté des pièces.

L’artiste évoque son parcours
« Ces projets  dit-elle, sont nés de ma fascination pour les micro-organismes vus au microscope électronique : multiplicité des structures, des formes, des surfaces, profusion de couleurs… Une histoire personnelle enfouie depuis longtemps trouve aujourd’hui son médium (l’argile) et son expression formelle. Chaque entité est un univers en gestation, une vie originelle, prémices de développement et d’évolution. Chacune d’elles fait partie d’un cycle de vie dans ses phases ininterrompues de germination, d’épanouissement, de maturité. Libérées et données à la vie…Cycle singulier et à la fois universel, avenir en devenir dans une dynamique de réjouissance et de célébration du vivant… » Une profession de foi à laquelle on adhère bien volontiers et qui s’ouvre aux regards des autres pour faire un bout de chemin ensemble. Le travail de l’argile a sans doute été un des premiers gestes culturels de l’humanité.

À voir jusqu’au 30 septembre à Salerne. Dominique Stutz est la lauréate du 2ème prix du concours international du Vallauris Institute of Arts VIA 2017.

Jean François Principiano

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