Je vous avais annoncé que je prendrai la décision de la réouverture des écoles ce mardi.
Cette décision, j’ai souhaité ne la prendre qu’après une très large consultation des autorités de l’État, le Préfet et l’Inspecteur d’Académie, des élus de l’opposition et de la majorité, et chacun d’entre vous.
L’ARS a, également, été consultée pour les questions sanitaires ainsi que de nombreux membres du personnel médical.
Il est apparu, sur 3.000 réponses, que 30% des parents d’élèves souhaitaient la réouverture des écoles.
J’ai fini ces consultations par deux rencontres avec les directeurs de chaque école maternelle et élémentaire.
À ce jour, il apparaît très clairement que la réouverture des écoles n’est pas possible pour la date du 12 mai du fait de directives contradictoires et imprécises du gouvernement.
En effet, si l’on s’accorde sur le retour des enfants dans des conditions sanitaires strictes, il n’est pas envisageable de penser que tous les enfants peuvent revenir dans ces mêmes conditions à l’école.
Ainsi, le dispositif de retour à l’école n’est réaliste qu’avec l’accueil de 10 élèves maximum par classe. Tous les professionnels de l’éducation sont d’accord sur ce sujet.
Dans ce contexte, nous devons également faire face à l’impossibilité pour les plus jeunes enfants de respecter des mesures de protection sanitaire.
L’accueil des très jeunes enfants, 3 et 4 ans, avec l’interdiction de tout contact physique n’est pas imaginable.
Comment ces enfants vivront-ils le fait d’être rabroués en permanence alors que la pédagogie se fait largement à travers l’éveil des sens et le contact aux autres ?
Enfin, si tous les enseignants sont mobilisés pour donner des cours, comment les cours à distance vont pouvoir être poursuivis ? Qu’est-il prévu pour les 70% des enfants qui resteront à domicile ? Quel sera le contenu des cours ?
Ici encore que des interrogations de bon sens auxquelles nous n’avons pas de réponses adaptées à ce jour ?
En réalité, je demande au gouvernement un peu d’honnêteté et de nous dire clairement que le retour à l’école est dans les faits limité à quelques élèves par classe, et que l’enseignement à distance doit être le principe.
Ici encore, cette nouvelle valse d’hésitation, après l’histoire des masques, ne doit pas se répercuter sur une partie des parents qui vont se retrouver dans des situations économiques et humaines très difficiles.
C’est pourquoi la question de la réouverture des écoles sera revue lorsque tout sera, enfin, prêt et non pas dans la précipitation pour respecter une date fixée par le Président de la République.
En responsabilité et en étant bien conscient des impératifs existants et devant la nécessité de rescolariser de nombreux enfants, il a été décidé en accord avec l’ensemble des chefs d’établissement de poursuivre la discussion pour trouver des solutions adaptées, équitables, justes et protectrices de tous vos enfants.
Je suis persuadé qu’au niveau local et en bonne intelligence nous y parviendrons.
Plusieurs réunions sont prévues, dont la première jeudi en fin d’après-midi, avec comme perspective un report de l’ouverture des écoles pour la date du 18 mai.
Je vous tiendrai informés des évolutions que nous aurons obtenues.
Oui à la réouverture progressive et raisonnable des écoles, non pas à n’importe quelle condition.
Frédéric Masquelier
Maire de Saint-Raphaël