Saint-Maximin : Bach et Mozart bien entourés.

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Concert solidaire à Saint-Maximin.

Dimanche 3 mars 16h à Saint-Maximin en la belle basilique, un des joyaux du Var, René-Pierre Faedda conduira l’Ensemble Instrumental de Toulon et du Var et le chœur Kallisté (Régine Gasparini) dans un riche programme (Mozart, Bach, Durante et Rheinberger.) Ce concert est organisé par le Lions club  en faveur de l’association« des enfants vivent un rêve ». L’enfance défavorisée.

Un  Mozart mélancolique
La Symphonie concertante pour violon et alto est une œuvre pleine de charme. Elle demande deux solistes de haut lignage pour un dialogue à la fois impertinent et tendre. (C. Ladrette violon et C Lapeyre alto). C’est en 1779 à 23 ans que Mozart va composer cette partition, après son retour d’une tournée en Europe, notamment à Paris.  Par qui cette symphonie a-t-elle été commandée ? Mystère ! On suppose toutefois qu’elle a été écrite à l’intention des musiciens et de l’orchestre de la cour de Mannheim. Mozart est déjà au faîte de son art, et encore un homme plein de vie, un épicurien. Toute la musique de cette période porte la joie en elle. La symphonie concertante va surprendre. Par son ambition et sa durée, l’ouvrage s’écarte résolument du mode divertissement. L’expression douloureuse de l’andante est tout à fait inhabituelle.  Même s’il faudrait mieux dire  « mélancolique » Tant il est vrai que l’atmosphère annonce bien plus qu’un saut vers les œuvres très élaborées et géniales de la maturité, les grands concertos pour piano, les symphonies ultimes, le Requiem. Car, par sa modernité cette musique regarde vers le romantisme qui approche. Mozart visionnaire ? Qui en doutait ?

Un Bach lumineux
La Suite en si mineur pour flûte offre à l’auditeur mélomane le bonheur de découvrir un Bach plein de  lumière. Des quatre suites, la deuxième pour flûte et cordes en quatre parties avec continuo est certainement la plus populaire. Elle  met l’accent sur l’élément concertant: les instruments à corde et la basse continue dialoguent avec la flûte traversière. Le caractère lumineux attribué à la flûte par l’esprit baroque est observé dans le mode mineur et on note l’absence de la gavotte, cette danse joyeuse. L’ouverture, commence par une introduction vigoureuse puis  une partie centrale en forme de fugue, au rythme rapide, et un final indiqué «lentement». À l’ouverture succèdent six brefs mouvements de danses: le premier est le rondeau qui, avec ses variations du thème, témoigne de sa véritable origine qui est celle de la chanson populaire à refrain. La sarabande, au rythme lent, incarne cette «gravité majestueuse» typique. La première bourrée est basée sur un ostinato de la basse, tandis que la deuxième met en valeur la flûte qui, comme dans la partie centrale de la polonaise, brille par des vocalises rapides. La polonaise n’a rien à voir avec le folklore polonais, car elle se développe avec gravité puis englobe un «double» tout à fait livré à la virtuosité de la flûte, qui correspond à une variation en vocalises, où la basse reprend le thème de la polonaise. Le menuet se veut concis et sérieux. Comme la plupart des suites de Bach, la deuxième  se termine sur un final très gai, étincelant et souple. Cette badinerie, véritable tube du classique au rythme animé, exprime la joie et l’allégresse, grâce à la flûte et ses nombreux trilles. C’est la jeune virtuose Lou Faedda qui interprétera la partie soliste de cette page célèbre.

Deux découvertes
Les deux œuvres chorales proposées ensuite, le Magnificat de Francesco Durante et le Stabat Mater de Josef Rheinberger sont des pages très  belles mais moins connues. Mention spéciale pour le Stabat Mater de Rheinberger (1839-1901) qui date de 1881 et qui s’apparente par son style puissant à cette esthétique fin de siècle. En quatre parties, il se concentre sur la douleur d’une  mère qui découvre le corps de son fils supplicié. C’est toute la douleur du monde qui est traduite ici, sans complaisance ni ostentation. (vidéo) Ce concert généreux mérite donc  le déplacement dimanche 3 mars 16h à Saint Maximin.  La participation de 10€ apportera un peu de bonheur à l’enfance défavorisée du département grâce à l’initiative heureuse du Lions Club. A ne pas manquer donc.

Jean François Principiano

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