Roger Molinari Partir pour Compostelle

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Roger est un homme heureux. Coiffeur de son état. Poète par vocation. Randonneur par passion. (Il est membre du bureau des Randonneurs Hyérois). Humaniste par conviction. Écrivain par  pulsion.  Modeste  et profond c’est  aussi un authentique conteur.

Dans un petit livre intitulé Sur le chemin de Galice, il raconte avec émotion et sincérité son pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle du Puy en Velay jusqu’à Saint Jacques. 764 km du côté français par la vallée du Célé puis 760 km du côté espagnol par le  Camino francés. Une marche par étapes du 15 aout au 22 octobre qui a marqué sa vie.

Le pèlerinage aux sources.
Il décrit cette aventure minutieusement pas à pas, chemin faisant… D’abord les premières étapes sous le soleil puis les plus dures, vers la fin, lorsque la fatigue et le découragement poignent le pèlerin.

Accompagné de sa femme Marie-Jeanne, Roger poursuit son aventure  et le soir il écrit sur ses carnets ses impressions, ses émerveillements. « Le rouge et blanc du balisage nous conduit aujourd’hui sur les plateaux volcaniques de l’Aubrac entre mille et mille deux cents mètres d’altitude. Le paysage qui s’offre à nos yeux restera figé dans ma mémoire tant il parait austère et les villages traversés reflètent une intense solitude. »

Au cours des étapes il réfléchit aussi sur le sens de la vie : « Le paysage se noie dans la grisaille. Pour conserver l’esprit en éveil il convient d’aligner le rythme des pensées sur celui de nos pas qui éclaboussent. Cette gymnastique réflexe permet, une fois encore de sauvegarder un bon moral. Absorbé par la réflexion j’en arrive à conclure que marcher n’est plus un acte délibéré, progresser ne résulte plus d’un choix, mettre un pied devant l’autre n’implique pas plus la raison que la volonté. Cela dépend de l’instinct. Je marche instinctivement. D’ailleurs pour chacun d’entre nous, la question ne se pose même plus de savoir si oui ou non, en cet instant comme demain, nous allons avancer. C’est  devenu une évidence. Même les plus atteints ne remettent jamais en cause leur départ du lendemain. Ils s’adaptent à leur sort, le plus fragile soit-il assumant leurs souffrances sans douter.

Il conclut: Dans quelles conditions de vie actuelles imaginerait-on de rencontrer un tel mélange de courage et d’humilité ? C’est pourtant bien sur ce chemin que le prodige quotidien se réalise, offrant à tout homme l’opportunité d’accomplir son vœu. »

Le  retour sur soi
Roger Molinari accompagne son récit intérieur d’une grande quantité de photographies (paysage, sites, rencontres insolites). Des poèmes et des chansons rythment le texte. Tout cela dans un style d’une grande limpidité. Pour lui le pèlerinage à Saint Jacques, le champ des étoiles n’est pas une randonnée quelconque. C’est une démarche qui a un sens, un but, une motivation. Rappelons que le terme « pèlerin » désigne celui qui va per ager, « à travers champs », et devient, par conséquent, « étranger ». Etranger à son pays, à sa patrie, bien sûr, mais aussi à ses habitudes, à ses préoccupations quotidiennes. Ce carnet de  pèlerinage, c’est donc un temps de remise en cause, un moment de quête et de questionnement. Pourquoi suis-je sur Terre ? Quelle est ma place dans l’Univers ? Et, plus précisément, à l’endroit où je vis, et par rapport à mon entourage, que puis-je donner ? Comment rendre ce que j’ai reçu ? Comment réussir ma vie, le mieux possible ? Partir c’est revenir sur soi.

Cette vie est courte, à l’image d’un voyage. Les étapes décrites dans ce merveilleux livre  sont des « tranches » d’existence, modestes et profondes comme son auteur, et dont la destination finale symbolise sa plénitude.

Jean François Principiano

« Sur le Chemin de Galice » de Roger Molinari infos : molinari.roger@wanadoo.fr

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