Retrait du diméthoate : nous sommes dans une impasse !

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Le 29 mars dernier, après que l’ANSES ait décidé de son interdiction en France, Stéphane Le Foll annonçait avoir saisi la Commission européenne sur l’utilisation du diméthoate en usage cerise. La Coordination Rurale pointe aujourd’hui du doigt les nombreuses approximations avancées par le ministre de l’Agriculture et l’absence d’alternatives satisfaisantes.

Communiqué du Gouvernement : des propos inexacts
Initialement, en 2013, l’EFSA (European Food Safety Authority) renvoyait à une réévaluation de l’homologation de cet insecticide pour l’usage betterave, et non pour celui de la cerise ; à aucun moment elle ne concluait à la nécessité de supprimer le produit. Quant aux données de toxicité demandées, elles sont actuellement en cours d’évaluation par l’Italie qui rendra ses conclusions en juillet 2018.
Contrairement aux propos avancés par le Ministre dans son communiqué, la Coordination Rurale rappelle qu’il n’existe aucune alternative à l’usage de cet insecticide contre Drosophila suzukii sur cerisier. Et alors que 24 spécialités y sont présentées comme des alternatives au diméthoate, la Coordination Rurale tient à préciser que la liste proposée comprend des spécialités non homologuées pour l’usage cerise !

Des pertes très importantes sont à prévoir
Alors que les pertes directes liées à la non-commercialisation des fruits ont été chiffrées à 20 millions d’euros en 2013, nul doute qu’elles seront encore plus importantes cette année. Du fait de l’hiver doux favorable à la propagation de la Drosophila suzukii et de l’interdiction du diméthoate, l’infestation sera certainement plus importante que les années précédentes.

Une nouvelle filière en danger : nous avons les moyens d’agir !
La Coordination Rurale estime l’imposture du ministère de l’Agriculture inadmissible, laissant croire à la société civile que les producteurs ont des alternatives alors qu’elles n’existent pas et demande l’application de l’article 53 du Règlement (CE) 1107/2009, qui permet à tout État membre de délivrer une autorisation de mise sur le marché pour un usage dès lors qu’il n’y a pas d’alternative et qu’il s’agit d’un enjeu fondamental pour la filière.

Si l’État ne révisait pas sa position, alors la Coordination Rurale le considérera responsable et réclamera à l’État français dédommagement intégral du préjudice subi par l’ensemble des entreprises de la filière cerise dans son intégralité, amont et aval.

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