Plus de 70 personnes ont répondu présent à l’invitation du Conservatoire du littoral souhaitant annoncer ce mercredi 18 avril 2018 au matin la réouverture des sentiers à La Croix Valmer. Emmené par un agent du Parc national de Port-Cros, l’auditoire se composait d’élus (Bernard Jobert maire de La Croix Valmer, Roland Bruno maire de Ramatuelle Vincent Morisse président de l’intercommunalité, Muriel Lecca-Berger conseillère au Département), de représentants d’institutions (O.N.F., Conservatoire du littoral…), d’associations (Sauvegarde des forêts varoises, Notre Village, ASSCV, Club des Ambassadeurs…), de journalistes et de bénévoles. Leur point commun réside dans leur participation dans la réhabilitation du site incendié l’été 2017. Le groupe s’est déplacé depuis Gigaro jusqu’aux Pins Blancs puis direction le Cap Lardier avec retour au vieux sémaphore, avec des arrêts fréquents pour observer et comprendre les actions entreprises par l’O.N.F., le Conservatoire du littoral, le Parc national de Port-Cros, le CEN PACA, soutenus par les communes de La Croix Valmer, Ramatuelle à travers leurs services.
Un parcours jonché d’explications techniques
Les actions réalisées ont été montrées sur site par un des agents du Parc, Pierre Lacosse, sous la bienveillance de son directeur Marc Duncombe: coupes de 2600 arbres calcinés, réfection du sentier, pose de fascines pour lutter contre l’érosion des sols, nettoyage des déchets mis à nu par les incendies, installations de ganivelles, casse-pattes pour sécuriser, « coupe à blanc » d’une pinède de pins d’Alep pour faciliter la régénération. « Cette coupe est expérimentale. Elle représente 2 ha sur les 450 du site » explique explique Philippe Gondolo chargé de mission au Conservatoire du littoral PACA. « Notre priorité » explique Sophie Séjalon déléguée adjointe du Conservatoire, « reste la sécurité. Les sentiers sont ouverts, il n’y a plus de restriction, mais le visiteur doit rester respectueux et marcher sur les sentiers. Le hors sentier les exposerait à un accident qui peut être mortel. Aussi, l’environnement fragile ne doit pas être foulé pour favoriser la repousse et se consolider. » Enfin et non des moindres, les équipes du CEN PACA du Parc national annoncent un suivi scientifique de la faune et de la flore pour observer leur évolution après incendie.
L’équilibre naturel : un mythe ?
Les premiers résultats sont visibles (nettoyage et repousses d’arbustes) mais la reconstruction des paysages est encore longue. Les partenaires restent soudés pour accompagner la nature et vigilants sur le risque d’invasion d’espèces envahissantes comme le mimosa. Le souhait de tous est de ne pas intervenir dans la reconstitution végétale et animale, « de laisser faire la nature tout en veillant au bon équilibre des espèces » explique Sophie Séjalon directrice adjointe du Conservatoire du littoral. Ce mercredi matin, le chardon est très présent. Indigène, il est en pleine expansion sur le site et est le parfait exemple d’espèces qui ne doivent pas troubler la quiétude des autres. Le Conservatoire et le Parc annoncent qu' »un plan de gestion est à l’étude. Il consiste à observer sur les 10 années à venir les évolutions des éco-systèmes et définir des actions de préservation des espèces endémiques. » C’est une première en France. Des chantiers de bénévoles devraient être organisés dans ce sens.
Une importante mobilisation
Un autre volet émergeait tout au long du circuit : l’importante mobilisation des donateurs et bénévoles que les institutions souhaitaient remercier. Marquant un soutien précieux, elles ont permis de financer une partie des actions entreprises et de les mener à bien. Plus de 300 personnes ont nettoyé les sites du Lardier et Taillat récupérant ainsi 6 tonnes de déchets. L’appel à dons « Ensemble, restaurer les caps Taillat et Lardier » abrité sur le site du Conservatoire du littoral a totalisé plus de 67 000€. L’état a subventionné à hauteur de 165 000€. Des soirées caritatives, une tombola, une mise aux enchères de photo, des dons d’associations ont permis de récolter des fonds supplémentaires (38 370€), sans oublier les mécènes et particuliers qui ont eux-aussi donné de leur porte-monnaie.
