Plus facilement joignable que les autres car régulièrement sur le terrain, Valérie Gomez-Bassac la députée du Var a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions.
VGB : Nous y sommes ! Pour moi, comme pour tous les français c’est une liberté retrouvée de pouvoir se déplacer, retrouver les siens, et pouvoir reprendre une activité presque normale. Presque, parce que l’épidémie n’est pas totalement derrière nous et que nous devons encore maintenir les gestes barrière. Je me félicite que le gouvernement ait adopté une démarche progressive dans sa gestion de sa crise et de son déconfinement. La priorité des priorités, c’était et c’est toujours d’assurer la santé des français. À une situation exceptionnelle, le gouvernement a apporté une réponse exceptionnelle. Néanmoins, nous devons nous assurer que le tissu économique soit maintenu, car ce sont les emplois des français qui sont en jeu. Nous y avons travaillé pendant tout le confinement et j’ai accompagné de nombreuses entreprises pour cela. Il y a encore pas mal de travail sur le sujet, notamment sur les jeunes entreprises qui n’ont pas pu ouvrir pendant le confinement, mais nous avons déjà apporté des réponses historiques face à la crise. Le déconfinement se poursuit, mais le travail aussi.
VGB : Cela montre surtout que nous avons eu raison d’accorder notre confiance à Ursula von der Leyen, qu’elle a pleinement pris ses marques et qu’elle réussit là où beaucoup ont échoué. Pour autant, ne nous reposons pas sur ce premier acquis, les quatre frugaux tirent la couverture vers eux, sans voir qu’ils se menacent eux-mêmes ainsi. Je plaide pour aller plus loin que ce soutien financier. Il nous faut faire de l’Europe une terre d’opportunités. Cela passe par une harmonisation du droit des affaires. Toutes les planètes sont alignées, et les économistes soulignent que cela permettra d’avoir une économie non seulement plus résiliente face aux chocs, mais qu’elle permettrait une augmentation sensible du revenu disponible par habitant. C’est pourquoi je plaide pour une harmonisation du droit européen des affaires.
VGB : La viticulture fait pas seulement partie de notre patrimoine culturel, c’est aussi un poumon d’oxygène pour l’économie du centre-var. Nous devons protéger ce porte-étendard, car ce sont autant d’emplois qui sont menacés et je le refuse pour mon territoire. La viticulture fait face à une triple menace : diplomatique, par l’augmentation des droits de douane aux États-Unis d’Amérique, économique, par la crise que nous vivons climatique, avec les aléas qui nous touchent malheureusement chaque année depuis que je suis en mandat et qui pouvaient être plus épars auparavant. Le gouvernement tâche de répondre à chacune de ces menaces soit par des moyens d’actions propres, à l’échelle nationale, soit par une action européenne concertée. C’est là encore un vrai levier pour nous développer. Maintenant, je suis dans mon rôle de députée et de membre du Groupe d’études Vin, Vigne et Œnologie de l’Assemblée nationale et j’attends beaucoup de l’action publique. Le Gouvernement est à l’écoute et j’en suis heureuse.
Tv83.info : Le 18 mai dernier, il y a eu d’importants dégâts chez les maraîchers et les viticulteurs du cœur du Var. La modernisation du régime public d’indemnisation des catastrophes naturelles, (inchangé depuis 1982) ne s’impose-t-elle pas, face aux nombreuses insuffisances du régime. Où en est ce projet de réforme ?
VGB : Le risque de catastrophe naturelle, en France, n’a pas toujours fait l’objet d’un système d’indemnisation spécifique. En effet, avant la loi du 13 juillet 1982, les conséquences des catastrophes naturelles étaient considérées comme « techniquement inassurables ». L’assurance privée ne prenait alors en charge qu’une toute petite partie des dommages subis.
du système et le considèrent le plus souvent comme injuste.
La deuxième difficulté tient au fait que le régime a un effet déresponsabilisant sur les assurés et incite peu aux efforts de prévention. Cependant, depuis 1982, le climat a bien évolué. En effet, nous faisons face à un changement climatique inédit allant dans le sens d’un réchauffement. À l’heure où l’impact du réchauffement climatique, sur l’augmentation et l’intensification des évènements naturels ne fait plus aucun doute, il est nécessaire de faire évoluer le régime, afin de l’adapter au climat de demain. Cette adaptation doit nécessairement passer par une révision du système en termes de prévention des risques, afin d’assurer sa pérennité financière.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé une réforme; le retard actuelle de la réforme consécutif à la crise du Covid-19, témoigne également de la complexité de la refonte du régime. J’espère que la réforme du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles avance rapidement.
Tv83.info : Une dernière question si vous le permettez
SpaceX, la société aérospatiale du milliardaire Elon Musk, est entrée samedi dans l’histoire de l’exploration spatiale, en devenant la première compagnie privée à envoyer des astronautes dans l’espace. Vous avez salué cette réussite sur Twitter. Parlez-nous de ce qui vous intéresse dans ce projet complètement fou ?
VGB : L’espace, ce n’est pas seulement un rêve d’enfant, c’est une réalité très pratique. Ça nous permet des avancées au quotidien : galileo (le gps européen), les télécommunications, les prévisions climatiques et météorologiques. Ce sont de gros investissements mais qui ont des répercussions très pratiques dans notre vie du quotidien. Je souhaite que cet exploit marque le renouveau d’une recherche spatiale au service du bien commun, que ce soit la lutte contre le réchauffement climatique, le nettoyage de notre orbite ou encore la protection contre les éventuels astéroïdes qui seraient en mesure de nous menacer.