Régionales en Paca: Ils auront tout fait pour faire gagner le RN.

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Sébastien Bedini

Dans quelques semaines, auront lieu les élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. La campagne se soldera-t-elle par l’élection du Rassemblement National à la tête de notre Région ? Les sondages se suivent et hélas ils se ressemblent.

Certains aiment jouer au bowling avec l’échiquier politique, quitte à être l’apprenti sorcier pour se faire réélire en 2022 sur la petite musique de « c’est moi ou le chaos ». La confusion profite au RN et le lot de déclarations gouvernementales n’arrange vraiment rien : fusion de listes LR/ LREM pour le Premier Ministre, annonce de retour de candidature pour la secrétaire d’État Sophie Cluzel, elle-même candidate désignée par la majorité présidentielle, puis annonce de retrait, puis de refusion. À la fin, plus personne n’y comprend rien. C’est la grande valse des étiquettes. Il y a des portes qui claquent, des barons locaux qui rendent leur carte et qui s’empressent de faire des déclarations offusquées dans les médias pour avoir été traités de malfaisant.

Encore que, sur ce dernier point, on pourrait quand même être tenté d’être d’accord avec Christian Jacob mais peut-être pas pour les mêmes raisons.

Enfin, il y a la liste « Notre Région d’Abord ». Dans le Var, je dois sincèrement vous avouer que je cherche encore ce que l’on peut appeler « des marcheurs ». Sans doute y-en-a-t-il dans les autres départements. Mais ici, ça ressemble surtout à une bonne vieille liste de notables de droite qui sont pour la plupart déjà élus. Certains élus de droite qui n’ont d’ailleurs pas démérité dans leurs mandats antérieurs et qui malgré cela, n’ont pas été retenus dans le casting ironisent en off disant que c’est une liste de compétence… Ambiance ! Ambiance ! Mais ces élus de droite mis à l’écart, pour qui vont-ils aller voter ?

Mariani, c’est l’extrême droite new-look, la droite populaire. Pas l’ombre d’un Le Pen à l’horizon pour noircir le tableau. En apparence du moins… Déjà candidat pour la droite dite « Républicaine » en 2010, il avait échoué face au socialiste Michel Vauzelle. L’ancien maire de Valréas aurait, selon le volatil du mercredi, trouvé refuge dans un Airbnb à Avignon pour justifier de sa domiciliation et être candidat dans notre belle région. À l’époque, il était déjà si peu assidu dans son mandat régional entre 2004 et 2010, au point que son siège dans l’hémicycle régional s’était retrouvé sur le célèbre site d’enchère Ebay. L’appel de la Syrie, sans doute.

Il tient ici sa revanche, quasiment assuré de remporter la Région dans les sondages. Il fait campagne sur la thématique de la sécurité qui n’est, de toute évidence, pas une compétence régionale mais qui est pourtant bel et bien une préoccupation de nos concitoyens dans ces mêmes études.

Comme disait Georges Marchais : « C’était peut-être pas votre question, oui mais c’est ma réponse ! ».  Au fond, la région ils s’en tapent, ils cherchent juste une jolie vitrine pour leur candidate en vue de la présidentielle de 2022.

Et alors à gauche ? Ils ont fait la peau à la France Insoumise ! Un consortium EELV, PS, Génération-S, PCF, MUP, etc… s’est rassemblé sous la bannière du Rassemblement Écologique et Social. Pour les connaisseurs, ça sent un peu l’alliance de l’olivier mais sans le charisme et la notoriété de Michel Vauzelle. Cet attelage bon troisième dans les sondages avec une triangulaire au second tour assure à coup sûr la victoire de la liste d’extrême droite.

Se maintenir ou se retirer, telle est la question?
Jean-Laurent Félizia annonce pour le moment qu’il ne se retirera pas, un grand classique me direz-vous. La gauche et les écologistes vont-ils une nouvelle fois se faire Hara-kiri comme en 2015 et laisser seule la droite et les marcheurs compatibles face à l’extrême-droite ?  Ou au contraire rester en lice, au risque de contribuer involontairement à l’élection de l’extrême droite dans l’espoir qu’après le chaos viendra le printemps et la renaissance?

Le tableau est posé, à l’aube des vacances d’été, les électeurs auront à se prononcer pour l’avenir de notre Région. En espérant que la tentation d’évasion et de liberté de nos concitoyens pour profiter des beaux jours, ajouté à cela l’écœurement des carambouilles électorales ne profiteront pas à l’abstention.

Car le 1er juillet pour la fête des terrasses, on risque bien de se retrouver mais avec la gueule de bois sans avoir bu une goutte de rosé de Provence.

Sébastien BEDINI

 

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