Régionales : après le choc, le sursaut … Le plus dur reste à faire

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Le second tour des élections régionales s’est traduit par un coup d’arrêt à la poussée de l’extrême-droite qui pouvait envisager la conquête de plusieurs régions dont celle de Paca. Cela ne s’est pas produit. Tant mieux dira-t-on, à droite comme à gauche.

Mais cette « victoire » électorale ne saurait masquer le haut niveau historique atteint, au premier tour, par le FN, devenant le premier parti de France. Poussée confirmée au second tour par un nouvel apport de voix, grâce à une progression du nombre de votants qui ont été majoritairement favorables aux autres candidats de droite ou de gauche. Ils l’ont emporté partout tout en ne faisant pas le plein de leurs électorats respectifs !

Inutile de dire que, à un an et demi de l’élection présidentielle, cette situation prend des allures de séisme politique dont il est vain de minimiser l’ampleur.

D’ailleurs cela se traduit déjà par de grands mouvements au sein des formations gouvernementales (PS et LR) qui sont les grandes perdantes tout en ayant sauvé les meubles. Mais aussi de toutes les autres : FdG, EELV, UDI…quant à leur stratégie et à leur analyse des causes de ce bouleversement qui a redistribué les cartes pour la période qui s’ouvre.

Le premier ministre qui conduit la politique gouvernementale donc la réforme territoriale, a déjà fait savoir qu’il était exclu de changer de cap ! Ce qui ne l’empêche pas de dire qu’il avait compris le message des urnes, comme le disent les leaders de LR et leurs nouveaux élus à la tête des régions.

Il va leur être difficile de faire l’unanimité dans leurs formations. Dès lundi la n°2 des LR, NKM se retrouvait sur un siège éjectable, la primaire interne s’annonce assez mouvementée.
Comment récupérer l’électorat syphonné par le FN, en se droitisant davantage ?

Car le FN est fondamentalement un parti de droite, de droite extrême qui porte des valeurs aux antipodes de celles de la gauche. Il incarne l’Ordre, la réaction, le conservatisme, le populisme le plus détestable. Sa popularité il la doit en grande partie à l’abandon des engagements pris par le gouvernement socialiste  qui assume son tournant libéral, tout autant qu’à une droite qu’il juge trop molle et discréditée par les affaires en tous genres.

Au PS, les frondeurs qui l’avaient mise en sourdine ces derniers temps, vont remonter au créneau pour exiger un aggiornamento de la politique du gouvernement qui a produit de tels résultats électoraux. Valls a juste trouvé qu’il était temps de changer le nom du PS plutôt que sa politique libérale qu’il réaffirme avec délectation, rêvant d’une recomposition tournée vers le centre droit.

A la gauche de la gauche (FdG-EELV…) on est bien obligé de constater que la stratégie a échoué puisque les déçus des politiques d’austérité successives ne se sont pas portés vers eux mais sont restés chez eux ou, pour une partie, n’ont pas été effrayés par un vote d’extrême-droite qu’ils ne perçoivent pas comme tel.

Cette banalisation est lourde de dangers pour notre démocratie. Elle a sa source dans les politiques de régressions sociales infligées depuis trente ans, particulièrement ressenties par les catégories les plus vulnérables victimes du chômage, des bas salaires et retraites, vivant dans la précarité sans en voir le bout.

Changer de cap, remettre en question les choix économiques, sociaux, la politique extérieure, refonder la République pour reconstruire du commun et redonner espoir à un peuple qui en a grand besoin. Dans les actes quotidiens, pas seulement dans les professions de foi et les discours pré-électoraux.

Des voix s’élèvent pour porter ce débat, comme celle du PCF, mais elles trouvent porte close dans les « grands »médias » où les « experts » ne remettent jamais en cause les dogmes libéraux comme si nous étions enfermés dans leur logique infernale qui nous est vendue comme incontournable, les plus « courageux » étant ceux qui s’en revendiquent et ne craignent pas de saigner davantage le peuple pour servir les puissants et leurs intérêts égoïstes.

Le plus large rassemblement de toutes les victimes est plus que jamais nécessaire et urgent, d’abord pour refuser les conséquences désastreuses qu’on supporte jusqu’aux reculs de civilisation, ensuite en clarifiant leurs causes et du coup les enjeux politiques, sociaux et environnementaux.

Le contexte est certes plus difficile avec des exécutifs régionaux où, comme en PACA, il n’y aura aucune opposition de gauche, droite et FN face à face ! Ce qui est déjà le cas au conseil départemmental. Aucune de ces deux formations ne porte la remise en cause du système capitaliste. Pas plus que le PS ne porte les changements attendus par le peuple de gauche, ce qui rend assez contradictoires les alliances à géométrie variable plus défensives que constructives.

C’est ce cycle qu’il va falloir briser pour retrouver clarté et cohérence, confiance et dynamisme. Pour que les aspirations à la justice et au progrès social, à la liberté, à la tolérance que garantit la laïcité…triomphent de tous les sectarismes, les semeurs de division, les porteurs de haine, les démagogues qui entendent confisquer le patriotisme, le sentiment national confondu avec le nationalisme étroit.

Comment redonner confiance dans la politique ? Tel n’est pas le moindre défi dans une situation marquée par un rejet de tous ceux qui en font profession et qui sont perçus comme plus intéressés par l’exercice du pouvoir que par la capacité à gérer dans l’intérêt de tous. C’est bien entendu excessif et trop globalisant mais ce sentiment tend à se développer. Il conduit à la résignation, à l’exaspération, à la récupération.

La pensée humaniste et progressiste s’est asséchée au profit du discours sécuritaire, identitaire, inégalitaire banalisé en « bon sens ». Le moment est venu de reprendre l’offensive aussi sur le terrain idéologique et culturel. Et d’en débattre largement et librement.

René Fredon

2 COMMENTS

  1. Bonjour A tous la seul Façon de faire barrage au Front National cette extrême droite dangereuse c’est de choisir
    -Le R.P.R (Rassemblement Populaire et Républicain) fondé le 09/08/2014 et enregistré au journal officiel le 23/08/2014 a pour but d’exprimer les valeurs du gaullisme et de les faire connaitre à la nouvelle génération.

    Indépendance nationale
    Etat fort et dirigé (institutions de la Vème République)
    Association du capital et du travail (3ème voie sociale, ni libéralisme, ni socialisme)
    Le rassemblement au delà des clivages politiquesl’objectif premier de présenter des candidats à des élections mais à défendre l’héritage du R.P.R fondé en 1976 et de dénoncer toute tentative de récupération contre nature de cet héritage.
    Grégory Lamothe
    président RPR

  2. http://www.rassemblement-populaire-republicain.net/ Le R.P.R (Rassemblement Populaire et Républicain) fondé le 09/08/2014 et enregistré au journal officiel le 23/08/2014 a pour but d’exprimer les valeurs du gaullisme et de les faire connaitre à la nouvelle génération.

    Indépendance nationale
    Etat fort et dirigé (institutions de la Vème République)
    Association du capital et du travail (3ème voie sociale, ni libéralisme, ni socialisme)
    Le rassemblement au delà des clivages politiques
    C’est la seule façon de Faire barrage au front national
    Grégory lamothe
    président du RPR

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