Qui pour faire réélire Hubert Falco à Toulon ?

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Sébastien Bedini

TRIBUNE : Qui pour faire réélire Hubert Falco à Toulon ? par Sébastien Bedini

Je dois reconnaître modestement qu’ils sont nombreux, chacun dans leur éphémère boutique prépare leur petite tambouille pour les prochaines municipales à Toulon.

Dans sept mois, les Toulonnaises et les Toulonnais auront à s’exprimer pour renouveler les élus qui auront la lourde tâche de conduire l’avenir de notre métropole et de notre ville.

Voici qu’après 18 ans de mandat Hubert Falco peut encore hélas dormir tranquille pour aller vers un quatrième mandat. En cause, l’éparpillement du camp des progressistes, écologistes, socialistes, communistes, centristes. En effet, chacune de ses formations se dirige donc vers des candidatures émiettées.

C’est à se demander à qui profite le crime ?
Individuellement, ils semblent tous avoir intérêt à faire gagner Hubert Falco dès le premier tour. Quitte pour certain à ne plus avoir d’élus, la stratégie de la terre brûlée.
Certains à la gauche de la gauche sûrement pour avoir le plaisir une fois encore de se compter élections après élections grappiller quelques suffrages afin d’affaiblir une démarche collective et pour ne surtout pas prendre le pouvoir et changer concrètement la vie des Toulonnaises et des Toulonnais.
D’autres, forts des résultats des dernières élections européennes ne touchent plus terre et y voient leur moment de gloire. Mais les municipales, ce ne sont pas les européennes et proposer à chaque conseil de tracer des pistes cyclables ne fait pas une politique écolo pour notre ville.
D’autres, cherchant un « espace citoyen » pour se refaire une santé électorale avec une stratégie de l’effacement sans véritablement se remettre en cause. Une totale inconnue investie par une instance parisienne sans consulter l’élue d’opposition sortante, sans débat, sans vote militant pour un parti de gauche dit de gouvernement qui donne des leçons de démocratie matin, midi et soir c’est le comble du comble. Un dernier baroud d’honneur avant de peut-être disparaître complètement de la scène.
Il y a urgence à mettre fin à une stratégie folle au détriment de l’avenir des Toulonnaises et des Toulonnais et plus largement pour les habitants de notre métropole.
Rassembler à l’image de ce qui se passe de l’autre côté de la rade du côté de la Seyne-sur-Mer depuis 2008.

Qui pour rassembler ?
Il y a bien la démarche intéressante d’une jeune femme courageuse qui a la volonté d’y aller et de fédérer sur un projet métropolitain et municipal face à Hubert Falco. Une ex-camarade comme j’aime à l’appeler que je connais depuis 15 ans. Cécile Muschotti ex-communiste, ex-socialiste et aujourd’hui élue de la nation députée LREM engagée sur les questions écologiques, proposant de créer un défenseur de l’environnement sur le modèle du défenseur des droits, favorable au tramway, soucieuse du développement économique de ce territoire, féministe engagée. La même qui n’hésite pas à aller chercher des crédits pour la rénovation du commissariat central de notre ville et à obtenir des moyens de police supplémentaires en tambourinant à la porte de Christophe Castaner. Une candidate à mes yeux crédible, bienveillante et dynamique ça change du paysage actuel.
Certains la dépeignent comme arriviste, sans conviction passant du communisme au macronisme, sans scrupule capable de défendre n’importe quoi. Voilà pour la rancœur chez les plus aigris ceux qu’ils l’ont côtoyée, elle a été élue députée de la nation et eux non ; il y a sans doute chez eux de la jalousie et de l’amertume au point de refuser de la saluer dans la rue, ou d’aller balancer dans la presse nationale la nature d’un tatouage hypothétique qu’elle aurait sur la cheville.
Pourra-t-elle rassembler ? Je l’espère pour Toulon et plus largement pour sa métropole. Elle peut compter sur moi.

Hubert Falco la pierre angulaire du conservatisme :
Beaucoup dans le microcosme politique l’affuble de sobriquet, j’ai pour lui une forme de respect sur sa longévité à garder le pouvoir élu pour la première fois en 1971 avec les communistes à Pignans. Il a régné sur le Var tel un monarque, tour à tour maire, député, président du conseil général, membre du gouvernement, sénateur, président d’intercommunalité…
Sans lui ici la droite se déchirerait, il arrive à concilier les plus radicaux et la droite sociale sur un territoire où l’extrême droite est forte. Il séduit aussi à gauche par défaut de combattant.

Qu’est ce qu’il le pousse à rester au pouvoir ? Si vous avez la réponse
Avec lui, je ne partage que peu de choses sur les idées, je n’aime pas ses méthodes, son exercice du pouvoir autocratique, le dialogue avec lui est quasi voire impossible quand vous êtes son opposant, il a pour moi une vision de court terme.
Il a ses certitudes et regarde Toulon avec les yeux du passé restés au XXème siècle à travers le rétroviseur pignantais. Toulon serait alors un très gros village où l’on y refait ses ruelles et ses places. Sans jamais chercher à bousculer son électorat pour garder le pouvoir telle est sa modeste ambition.

À la tête d’un destin commun de 500 000 habitants comme président de la métropole quel manque de courage sur les grands projets, le développement économique, les transports… Sans doute à l’image de son passage à la tête du conseil général entre 1994 et 2002.

Le RN :
En embuscade, le rassemblement national non pas celui que nous connaissons ici, pas l’excessif, l’outrancier…. Pas celui adepte des dérapages sur les migrants, le lobby LGBT ou encore sur les subventions à la culture en conseil municipal.  Une stratégie nouvelle bien plus subtile et dangereuse.

Fort de leurs résultats électoraux aux dernières européennes, le leader naturel du RN A. Navarrane l’élu frontiste canal historique version JM. Le Pen ce proche de B. Gollnisch ne devrait pas conduire la liste à Toulon, la direction du RN lui préfèrerait un assureur toulonnais ayant pignon sur rue. Un candidat « soft » bien plus propre sur lui sur le modèle d’un Mariani ou d’un Rivière transfuge des LR pour récupérer la ville avec pour ambition ultime une coalition des droites comme le théorise Marion Marechal Le Pen.

Pour les progressistes, il est temps de se réveiller et de se rassembler pour passer à autre chose ici et maintenant.

Sébastien BEDINI

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