Pierres

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Khaled Al-Asaad a été récemment décapité par l’Etat Islamique sur la grande place du marché de Palmyre après avoir été torturé pendant un mois. Il avait 81 ans.
Surnommé M. Palmyre par les Bédouins, cet éminent archéologue a consacré 45 ans de sa vie aux fouilles et à la restauration de la cité antique syrienne. Au point d’appeler sa fille Zénobie, du nom de la reine mythique de Palmyre.
Savant éclairé, érudit respecté, Khaled Al-Assad  défendait la diversité culturelle de la Syrie, son patrimoine millénaire et la laïcité de l’Etat. Grâce à lui, 400 statues et bustes antiques ont pu être évacués à Damas. Il a préféré sauver ces témoignages d’un passé multiculturel plutôt que sa propre vie qu’il savait menacée. Lui-même issu d’un père arménien et d’une mère en partie kurde, il représentait ce que la civilisation  offre de meilleur aux humains : la culture qui permet de s’ouvrir à l’autre, de s’enrichir par la connaissance et d’oeuvrer pour la paix. En Syrie comme ailleurs et même… dans le Var.
C’est le message que les pierres ocres de Palmyre délivrent au monde. Al-Assad le savait.
Danièle MASSE

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