Non-évènement : Macron change quelques pions…pas sa politique libérale

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Dans l’actualité française ce n’est pas le remaniement gouvernemental qui passionne les Français.es. Macron reste toujours minoritaire à l’assemblée nationale et au Sénat mais les oppositions de droite et d’extrême-droite acquises au libéralisme et celles de gauche anti-libérales sont incompatibles sur l’alternative à un pouvoir au service du capital.

Cela au détriment de l’intérêt du peuple qui se serre la ceinture et subit toutes les régressions sociales à l’origine des colères et des inégalités aux proportions croissantes à commencer dans les quartiers populaires où, depuis longtemps, persiste une discrimination raciale à l’égard des populations françaises issues de pays ex-coloniaux dont la culture et la religion sont considérées comme une menace par toute la droite et l’extrême-droite.

Les contrôles, les fouilles, les embarquements, les gardes à vue et les violences policières y sont plus fréquents que partout ailleurs. Les enfants des cités y sont perçus comme des « sauvageons » inadaptables à la société (comme le disait très malencontreusement l’ex- ministre de gauche J-P Chevènement) et les jeunes idem, puisque ce sont les mêmes quelques années plus tard.

Selon le nom on n’est pas à égalité pour accéder ou pas à un logement, à un emploi, à une formation après une scolarité souvent plus difficile, pour des raisons essentiellement sociales. On reproche à ces familles de vivre en communauté ? Comme si elles avaient eu le choix !

Macron renvoie la crise des banlieues et les révoltes urbaines sur…les familles qui n’auraient pas d’autorité sur leurs enfants ! Une manière cynique de se dédouaner de ses responsabilités en matière d’égalité réelle des citoyens devant  l’école, la formation, l’emploi, la santé, le logement, les droits sociaux conquis…alors que la privatisation des services publics se fait contre les intérêts populaires au profit des marchands.

Le grand démagogue n’a pas voulu commenter la déclaration du DG de la police. Depuis la Nouvelle Calédonie (1), il vient, une fois de plus, s’auto-féliciter pour « le retour à l’ordre » après les révoltes urbaines. Il n’a pas évoqué la mort, à 17 ans, de Nahel de Nanterre, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle. Macron met en cause d’abord la responsabilité de la…famille pour mieux exonérer l’Etat d’une situation ancienne et persistante de délaissement des populations de nos cités dont le taux de pauvreté dépasse les 30% en moyenne. Il n’y a évidemment pas que dans les cités que la pauvreté fait des ravages et des sans domicile fixe ? Les inégalités, c’est dans le monde entier qu’elles progressent.

Autre exemple tout récent : après la mise en détention d’un policier de Marseille suite à un passage à tabac violent de quatre policiers de la BAC, sur plusieurs personnes « interpellées ». Des victimes ont porté plainte : un policier est en détention, les trois autres en examen.

L’affaire fait grand bruit chez une partie des policiers, pas seulement à Marseille, qui ont cessé le travail et/ou se sont mis en arrêt-maladie !

Leur patron, Frédéric Veaux, est monté au créneau samedi dernier pour apporter aux policiers mis en examen et, pour l’un mis en détention, le soutien de la part du ministre de l’intérieur et de lui-même ? Déclarant qu’« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison… »? Le syndicat de la magistrature, d’autres syndicats et toute la gauche s’en sont indignés. Macron n’a pas commenté les propos du DirGé. Courage, fuyons !

C’est d’autant plus grave que le directeur général parlait au nom du ministre de l’intérieur !
S’ajoutent à cette séquence politique intérieure les menaces qui pèsent sur le monde avec le durcissement de la guerre russe en Ukraine et de l’implication militaire des pays d’Europe autour de l’OTAN -qui décide- et répartit la fournitures des armes et matériels militaires dont les marchands se repaissent tandis que les peuples paient l’addition sans qu’aucune perspective de négociation ne se pointe à l’horizon !

Autre évènement à nos frontières : en Espagne se déroulaient ce dimanche  les élections légilatives en ESPAGNE. Les jours du gouvernement de gauche de Pedro Sanchez étaient comptés, si l’on suivait la plupart des médias. Le PP est bien arrivé en tête avec 136 sièges sur 350 (+47) à droite mais son allié d’extrême-droite Vox (33 sièges) en a perdu 19. De sorte qu’ils n’ont pas de majorité. Leur objectif n’a pas été atteint.

Le bloc de gauche a bien résisté, le PSOE passe de 28 à 31,7% des voix et gagne 2 sièges. 153 sièges avec Sumar, la gauche radicale et écologiste, il lui faut se tourner vers les indépendantistes catalans et basques pour conserver le pouvoir. Ils sont qualifiés d’ennemis de l’Espagne par l’extrême-droite qui recule. C’était une des inconnues, le résultat permet à la gauche d’espérer rester aux commandes, ce qui n’est pas acquis. Le bloc de droite représente 45,4%, celui de gauche 44%.

Comme en France, aucun bloc n’a la majorité, le pays, coupé en deux, est difficilement gouvernable. Avec cette différence : c’est que la droite classique a absorbé une partie de l’électorat d’extrême-droite. En France c’est le contraire. Cela n’en est que plus préoccupant.

Comment la gauche en France, en Espagne et ailleurs peut-elle espérer progresser si elle laisse supposer que le libéralisme peut changer de logique, prendre en compte les besoins populaires tout en préservant les exigences de profits des multinationales et de leurs actionnaires ?

Il n’y a que les peuples qui ont la réponse par leur prise de conscience et par leurs luttes au quotidien pour, certes, améliorer la condition des salariés mais pour s’attaquer à la racine de nos maux et ouvrir des perspectives de progrès social et sociétal pour tous, de paix et de coopérations entre pays, dans le respect de leur souveraineté.

René Fredon

(1) En Calédonie du 24 au 28 juillet Macron avait en vue, non pas les problèmes récurrents touchant au processus de décolonisation qui doit déboucher sur l’indépendance mais d’afficher la volonté de la France d’exister dans le pacifique comme une puissance qui en fait partie à travers la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie.
Rude aveu de faiblesse dans cette partie du monde sous l’influence des E-U et de la Chine qui s’y disputent les faveurs des pays émergents de taille moindre, dans tous les domaines : économique, politique, militaire, diplomatique…jusqu’à se proclamer « l’adversaire des deux impérialismes » ? Rien que ça ! Il peut jouer tous les rôles…sauf celui d’anti-libéral.
Pour le FNLKS (front de libération nationale kanak et socialiste) : « la France manque à ses devoirs et privilégie, à chaque instant crucial de notre histoire ses intérêts à court terme de « grande puissance » dans le pacifique… »

L’accord négocié depuis des mois entre les indépendantistes et le gouvernement porte sur 5 points prinicipaux : 1/ le droit à l’autodétermination 2/ le transfert des compétences 3/ le foncier 4/ l’évolution des institutions 5/ le dégel du corps électoral…

Macron s’est empressé de maintenir Sonia Backès, née à Nouméa, membre des LR calédoniens, à son poste de secrétaire d’Etat à la citoyenneté.

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