Municipales 2020 : La REM réactive sa posture anti-RN

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Stéphane Guerini, le délégué général de LREM était dans le Var samedi 1er février où il a brandi la menace que constitue le RN -ce dont nul ne doute- laissant percer la stratégie du « nous sommes les meilleurs rassembleurs contre le RN et ses candidats »!

On devrait plutôt dire que la politique de Macron entretient les mécontents dont une partie vote en faveur du parti d’extrême-droite soit en toute connaissance de cause soit par dépit, ne voyant pas quelle perspective nationaliste, identitaire, donc raciste et ultra-conservatrice, porte cette formation solidaire de Trump et de tous les nationalistes en Europe et dans le monde.

Au fait, ou donc le RN cherche-il des alliances si ce n’est à droite… comme la LREM ? Voilà qui devrait interroger celles et ceux qui font mine de le tenir pour un opposant au libéralisme qu’il veut encore plus affirmé.

Guerini était donc à Cuers et à Saint-Raphaël pour « faire barrage au RN » (?) à défaut d’espérer le succès de ses propres candidats, dans un contexte de contestation sociale, loin de se dissiper, avec comme enjeu rien moins que la survie ou la fin de notre système de retraite par répartition !

Un combat social d’ampleur historique et civilisationnel, majoritairement soutenu par les Français(es) alors que le Conseil d’Etat vient de donner un avis défavorable des plus sévères au gouvernement qui donne l’impression de n’en avoir que faire… À moins que la voix du peuple ne s’exprime encore plus fort ?

Faisant de nécessité vertu la LREM qui n’a investi qu’une députée sur six dans le Var (à Toulon) et n’a pas de sortant, va donc jouer les mouches du coche et soutenir les candidats LR, surtout ceux qui n’auront pas l’étiquette trop voyante, de manière directe ou plus discrète. Le délégué général se devait d’adopter une attitude si possible « offensive », le RN servant d’épouvantail tout désigné qui sert, en fait, de faire-valoir.

Des trois mairies conquises en 2014 dans le Var (Fréjus, Cogolin, Le Luc) le bilan n’est pas à l’euphorie : Fréjus n’est pas la citadelle imprenable dont l’appareil du RN rêve, Cogolin a vu démissionner son maire, M.E Lansade, en délicatesse avec son ex-parti, au Luc, trois maires se sont succédé et les clans essaient de passer inaperçus.

Le gouvernement a bien essayé de manipuler les sigles dans les communes de plus de 9 000 habitants, en créant un « Divers centre » pour le distinguer de « Divers droite », comme il y a « Divers gauche ». Mais le Conseil d’État n’a pas accepté et le ministre de l’Intérieur a dû obtempérer. Le pouvoir accumule les revers.

Il a perdu Villani à Paris qu’il a exclu, d’autres députés ont quitté le navire et voilà que Griveaux vient de sortir une idée géniale pour séduire les couches moyennes de Paris : il propose de donner 100 000 euros aux familles qui voudront acheter un logement !

Du jamais vu ! Il étalera la dépense publique sur la mandature et passera par un organisme qui recevra des fonds publics et abondera le réservoir en allant sur les marchés financiers. Faut bien faire vivre les banques, non ?

Encore un qui n’aura pas ouvert le rapport de la fondation Abbé Pierre sur le mal-logement sous toutes ses formes. Inutile de le lui conseiller. Le droit au logement pour tous, il n’en a que faire. Si vous êtes solvables ça va, on vous donne de l’argent. Sinon on ne va pas en gaspiller pour loger les autres « qui nous coûtent un pognon de dingue« .

On ne peut mieux symboliser la philosophie politique de ce gouvernement et le fiasco social qu’il organise. Pour les actionnaires du CAC 40 ça va… Et même très bien !

Quant à Édouard Philippe, il se lance dans la bataille électorale au Havre dont il a été maire. C’est que ça craint pour la droite locale au pouvoir depuis 20 ans. Le premier ministre se dévoue  pour sauver les meubles mais pas pour gérer la ville : il a fait savoir qu’il reviendrait à Matignon si, gagnant, le chef de l’Etat le rappelait à son poste !

Voilà une précision qui ne passe guère chez les Havrais : un maire virtuel qui ne restera pas ? Juste pour faire campagne ! C’est dire s’il y a panique à bord.

Même cas de figure à La Garde avec JL Masson, toutes proportions gardées qui, une première fois, avait laissé son fauteuil pour celui de député. Mais il continuait de téléguider le maire qui n’appréciait guère cette tutelle permanente. Il remet ça mais contrairement à E. Philippe, il jure ses grands dieux qu’il renoncera à être député.

Faut-il qu’ils aient peur ?

René Fredon

 

 

 

 

 

 

 

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