L’action publique est toujours active, malgré le Covid-19 : tous les services sont mobilisés pour aider les plus fragiles
Mobilisation générale de tous les acteurs de la santé et de l’aide aux plus fragiles : l’Agence Régionale de Santé a tenu à faire le point sur les opérations en cours et à venir, vendredi après-midi, consciente de l’inquiétude du public et de la masse d’informations, parfois contradictoires, qui rythment notre quotidien.
Organisée par M. Sébastien Debeaumont, délégué départemental de l’ARS, cette réunion s’est déroulée en visio-conférence avec M. Jérôme Jumel, directeur général adjoint Citoyenneté et Solidarités Humaines au Conseil Départemental du Var, et en présence du Dr Philippe Carenco, médecin hygiéniste au Centre hospitalier de Hyères. Le Dr Carenco a d’ailleurs commencé par montrer aux journalistes présents comment utiliser du gel hydro-alcoolique, pour n’oublier ni le pouce, ni les ongles, ni les poignets… Un gel presque aussi rare que les masques.
Jérôme Jumel a rappelé que le Var comptait 125 EHPAD et pouvait accueillir 10 160 résidents. À ce jour, 36 ont au moins un cas de Covid-19 confirmé, ce qui fait au total 205 résidents touchés par le virus. Les salariés ne sont pas épargnés : 115 d’entre eux ont été testés positifs. Dans les résidences qui accueillent des personnes autonomes – 33 dans le Var, et 1631 places – 19 résidents, 3 salariés ont été testés positifs, dans trois établissements. On ne déplore aucun décès.
Équipes mobiles et recensement des ressources
À ce jour, on peut estimer que toutes les ressources sont mobilisées, depuis le déclenchement du Plan Bleu, au mois de mars : hot-lines, équipes mobiles, permanence pour les soins palliatifs, pour l’hospitalisation à domicile, écoute psychologique assurée par le CHITS, partenariat avec avec le SDIS …
Depuis le 21 mars, comme le soulignait M. Sébastien Debeaumont, l’approvisionnement en masques est assuré pour les soignants de ville, les soignants en EHPAD, avec des dotations supplémentaires en cas de besoin, mais aussi les aides à domicile. Ces protections seront étendues aux personnels des résidences autonomes et des aux agents du Département. Il faut y ajouter le renfort de la Réserve sanitaire, qui compte parmi ses membres un sapeur-pompier professionnel, chargé des ressources humaines, un partenariat avec Pôle Emploi…et de la bonne volonté, à tous les niveaux.
Enfin, le Département a distribué des tablettes dans les EHPAD pour maintenir un lien entre les résidents et les familles. Ce rapport avec les résidents a été longuement expliqué par le Dr Carenco, car il n’est pas toujours facile de préserver la santé, sans renoncer à l’humanité …
L’aide sociale à l’enfance en difficulté
Il y a, dans cette pandémie, des effets collatéraux, qu’il faut aussi gérer en urgence : c’est le cas des services de l’aide sociale à l’enfance qui voient les signalements augmenter, et les hébergements surchargés, alors que les effectifs sont réduits, et qu’il n’y a plus le « sas de décompression » de l’école et du sport… Des structures d’accueil ont été montées en urgence à La Crau, à Sanary … Des enfants plus exposés aux violences familiales, avec le confinement.
Enfin, s’y ajoute le cas des mineurs non accompagnés : ils ne sont plus que 1 à 2 par semaine à arriver dans le département qui en compte près de 500. L’hôtel n’est pas la solution adaptée pour ces jeunes migrants, c’est au mieux, « une mise à l’abri immédiate » reconnaît Jerôme Jumel. Mais des mesures se protection sont appliquées : les mineurs qui deviennent majeurs ne sont plus mis à la rue …
La suite n’est pas encore écrite : elle va dépendre du respect des gestes barrière, lors du déconfinement et de notre comportement individuel.
Nicole Fau
