Métropole : Budget adopté sur fond de réduction des dépenses publiques

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Le président a beau se tresser des lauriers pour « sa bonne gestion » à la tête de TPM élevée au rang de métropole, savoir qu’il peut compter sur la bienveillance des « ses » maires pas contrariants et d’une majorité politique confortable, il a du mal à évoquer la pente sur laquelle toutes les collectivités territoriales sont en train de glisser.

Il peut certes, compter sur 7,3 millions de plus de dotation que l’année dernière. De quoi se plaint-on ? Il a tout de même rappelé qu’en 5 ans l’État avait amputé les budgets de TPM de 38 millions d’euros. Il a même évoqué la circulaire qui donne au préfet l’initiative de réunir les maires et présidents d’agglomérations pour qu’ils respectent la loi de finances et ne dépassent pas le +1,2% d’augmentation de leurs dépenses de fonctionnement, ce qui ne correspond même pas à l’incidence de l’ancienneté et à celle des évolutions de carrière.

Malgré ça, ne faisons pas trop de bruit, attendons pour voir…C’est ce qu’il a répondu à Christian Barlo, adjoint communiste à La Seyne qui a secoué à deux reprises l’assemblée communautaire qui n’intervient, côté majorité, que pour aller dans le sens du président.

Une première fois sur la question des transports publics et de l’opportunité d’envisager la gratuité des transports de proximité et de revenir au choix du tramway, justement pour sa triple vocation écologique, économique et sociale. Une interrogation qui prend de l’ampleur.
Il proposait de faire un référendum populaire. Quelle incongruité ?

Une autre fois au sujet de l’asphyxie des collectivités, à travers la priorité donnée aux régions et aux métropoles, tout en étant très encadrées, au détriment notamment des départements et communes, vidés de leur substance. L’élu seynois suggérait que la métropole se positionne plus fortement et prenne l’initiative d’une pétition pour dénoncer cet engrenage des plus dangereux qui bafoue les principes républicains.

Il a eu droit à une écoute polie et à des réponses en forme de non-recevoir plus ou moins ironiques. « On a les plus bas tarifs de France » (Falco). Quant au tramway, ça l’agace, il a tranché, il n’y reviendra pas et si la nouvelle DUP tarde à venir, « c’est la faute aux opposants, ils n’ont qu’à s’incliner, j’applique mon programme » On connaît le discours, sauf que la DUP précédente était déjà en application (études, expropriations, travaux….) pour faire circuler un …tramway ! Qui a changé son fusil d’épaule ?

Il y avait dans l’assistance quelques militants écologistes du MART et de l’UDVN-FNE 83, soucieux de la pollution de l’air, qui avaient mis le masque protecteur. Ils étaient venus sensibiliser public, élus et personnels à la nécessité de mettre en place des transports en commun non polluants.

Guy Rebec, élu communautaire écologique, avait relayé l’une de leurs questions sur le futur TCSP : « serait-il non polluant, électrique ? » il n’a pas eu de réponse, si ce n’est dilatoire de la part de Yannick Chenevard, Mr. Transports qui lui a répondu qu’il serait aux normes. Encore faudrait-il les connaître et pour cela les mesurer. C’était justement l’objet d’une réunion en préfecture le 1er mars pour que soit mis en place un plan d’action pour diminuer les pollutions de l’air. Car les trois métropoles du sud sont concernées. Il s’agit précisément de savoir ce qu’il en est aujourd’hui par rapport aux normes en vigueur et quelles dispositions seront prises pour s’y conformer si tel n’est pas le cas. Et si la loi évolue vers plus de contraintes pour les émetteurs, comment s’y préparer ?

Ce n’était pas à l’ordre du jour mais il n’était pas inutile que ces questions soient évoquées, car l’énumération et l’adoption des 4 ou 5 pages de « budgets » annexes après le budget principal, n’étaient que de simples formalités ou presque. Donner des chiffres n’éclairerait pas le lecteur sur leur signification. D’autant que le président Falco a indiqué qu’il ne maîtrisait pas tous les paramètres, comme par exemple ce que les services fiscaux décideront en matière d’évolution des bases de la fiscalité.

Car si les élus métropolitains n’augmenteront pas les taux, rien ne dit que les impositions n’augmenteront pas. C’est donc un budget assez virtuel qui se veut « prudent » et « équilibré »…on ne sait jamais. Pourtant ne répète-t-il pas que « notre territoire est celui qui crée le plus d’emplois dans la région » ? Et pourtant les chômeurs y sont plus nombreux. Il est vrai qu’il entre encore plus de jeunes dans la vie active qu’il ne sort de retraités.

Ce n’est pas l’embellie quoiqu’on veuille nous le faire croire.

Pour sa part, le groupe Fn a fait entendre sa voix pour donner acte de la « situation financière confortable » grâce à la dotation plus élevée mais critique certaines dépenses et impôts qui auraient pû être réduits. Une attitude assez défensive et embarrassée.

Avec la suppression de la taxe d’habitation, encore partielle, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, la réforme de la fiscalité locale et nationale (baisse de l’Impôt sur les sociétés…et de celui sur la fortune), hausse de la CSG… et toutes les hausses de l’énergie, des transports et du reste, il suffit de compter pour mesurer l’évolution de notre pouvoir d’achat.

Macron et sa majorité ont décidé de frapper fort au porte-monnaie des plus modestes pour alléger les charges des plus riches. En toute équité.

À la métropole, on ne fait pas de politique, n’est-ce pas on gère ! Ce ne sont pas Bouygues, Vinci, Véolia, Pizzorno et quelques autres qui vont s’en plaindre. Les affaires tournent.

Est-ce que la pauvreté, les inégalités et le mal-logement reculent ? Qui peut croire que c’est avec moins de services publics qu’on peut y parvenir ?

Or, le budget communautaire traduit une réduction certaine de nos dépenses publiques. La majorité n’en est pas scandalisée. Elle fera avec.

René Fredon

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