Marianne Challenge de Leni Whitford

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Après la Petite Histoire du 14 juillet De la Célébration à la Contestation par Jean-François Principiano, cette année nous avons souhaité donner un coup de projecteur sur une jeune artiste que les Toulonnaises et les Toulonnais connaissent bien. Surtout ceux qui suivent le rugby car son mari n’est autre que le sémillant Tom Whitford, l’ancien joueur et entraineur du RCT qui a été le premier à nous aider à mettre en place l’opération Movember. Mais ce n’est pas la raison qui nous a convaincu de vous parler aujourd’hui de Leni son épouse. Il nous a suffi de visiter son exposition « Hommage aux soignants » pour comprendre que nous avions à faire à une artiste au sens plein de terme. Qu’elle soit l’épouse de Tom ne gâche rien, mais c’est bien son talent qui nous a séduit.
Il y a quelques mois, Leni Whitford a commencé à peindre des portraits mettant en scène des Mariannes… en parler le jour de notre fête nationale était donc naturel.

L’inspiration de cette série de tableaux lui est venue alors qu’elle tombait nez-à-nez avec une Marianne de 7 mètres de haut en rendant visite à sa famille. La vue de cette fresque l’a secouée et l’a renvoyée à l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, qui faisait déjà écho aux attentats survenus depuis 2015… Elle a imaginé des portraits de Mariannes incarnant un deuil collectif.

Elle a commencé en Février à travailler sur le premier tableau de la série, « Je suis Paris », faisant référence à l’attentat du Bataclan. Dès le mois d’avril, après que sa collection de « Portraits de soignants » ait été affichée en grand format dans le Hall de l’hôpital Sainte-musse à Toulon elle s’est dévouée d’avantage à ce nouveau projet artistique.

Devant les agrandissements de ses portraits de soignants et la réponse extrêmement positive du public et des médias, elle s’est lancée le défi de peindre des tableaux dans un format bien supérieur à ceux déjà réalisés. Ce sont sur des toiles de 150×100 qu’elle a choisi de continuer sa série de Mariannes commémoratives d’attentats terroristes. Elle a consacré tout son temps à la réalisation de ce projet marathonien afin de terminer ces portraits pour la date symbolique du 14 Juillet.

Ces 4 œuvres ainsi que ses portraits de soignants seront exposés au Casino Joa à la Seyne-sur-mer dès aujourd’hui, le jour de notre fête nationale.
Voici un aperçu de sa série de « Mariannes »

« Je suis Paris » Huile sur toile 80×80.
On y retrouve plusieurs clins d’œil au tableau d’Eugène Delacroix « La liberté guidant le peuple », le bonnet phrygien, l’étendard français, le sein droit visible et le ciel orageux. Cette Marianne représente l’étape du deuil qu’est la colère, Léni a souhaité lui donner de la force et du mouvement, la façade du Bataclan en arrière-plan est représentée dans sa version actuelle, seule les lettres de l’enseigne formant le mot ATAC sont visibles, en référence aux violences perpétrées en ce lieu.

 

« Je suis Nice »
Huile sur toile 150×100
Ce portrait est dédié à la tragédie de la promenade des anglais à Nice, le 14 Juillet 2016. Elle incarne l’étape du deuil qu’est la tristesse.
détails de « Je suis Nice »

 

« Je suis Charlie »
Huile sur toile 150×100
Ce tableau met en scène une Marianne au visage insolent, se tenant devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où l’on peut voir l’œuvre réalisée en l’hommage aux victimes par l’artiste urbain C215 en arrière plan

 

« Je suis enseignant(e) »
Huile sur toile 100×150.
À la place d’une Marianne avec bonnet et drapeau, Leni a choisi de représenter trois fillettes habillées aux couleurs de la nation. Le Collège où travaillait Samuel Paty est représenté en arrière-plan dans une version printanière d’avantage porteuse d’espoir dans l’éducation et les générations à venir.

Quelques photos de l’expo au Casino Joa à la Seyne-sur-mer

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