Maladie d’Alzheimer : 900 000 personnes sont touchées en France

0

La 23ème édition de la Journée Mondiale de la Maladie d’Alzheimer se déroulera mercredi prochain, 21 septembre et sera marquée par plusieurs manifestations, dont un forum médical, à l’Hôpital Sainte Musse, à Toulon.

La maladie d’Alzheimer est la maladie neuro-dégénérative la plus fréquente, celle, aussi, qui touche le plus de familles : 900 000 personnes sont concernées, à ce jour, selon l’INSERM, qui prévoit que plus d’1,3 millions de femmes et d’hommes seront atteints en 2020…

Cette année, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Toulon et ses partenaires, ont fait le choix d’organiser les manifestations, le même jour, et dans un lieu unique : l’Hôpital Sainte Musse à Toulon. Le public pourra assister dans un premier temps à un forum médical, sur l’origine de la maladie, qui abordera aussi des thématiques très concrètes comme la conduite automobile. Les participants seront invités, ensuite, à un ciné-débat, axé sur une approche plus philosophique.

Mercredi, également, à 14 heures, la Résidence-autonomie du Port Marchand recevra les résidents des trois autres établissements d’hébergement du CCAS, pour une animation intergénérationnelle, avec des élèves du collège Bon Accueil.

Forum médical et débat
De 17 h 15 à 20 heures, le public est invité à suivre un forum médical, consacré aux origines de la maladie, et aux difficultés rencontrées par les familles, quand un proche est atteint. Organisé par l’équipe de la Consultation Mémoire du CHITS, ce forum sera animé par les Docteurs Macia, Petitnicolas, Quiquempois et Thuillier, neurologues, les Docteurs Monge et Tourre, gériatres, et Mme Le Gall-Dubois, neuropsychologue.

De 20 h 15 à 21 h 45, les participants pourront ensuite assister à la projection de la conférence d’Eric Fiat, Maître de Conférence en philosophie à l’Université de Paris-Est-Marne la Vallée.

Les programmes sont disponibles sur : www.toulon.fr/ccas et www.ch-toulon.fr

En attendant un traitement efficace…
Le Dr Frédéric Macia, qui reçoit tous les jours des familles inquiètes pour un proche, ou un patient conscient d’un problème posé par une perte de mémoire, répond aux questions que chacun de nous peut un jour se poser…

  • Comment en parler à la personne concernée et qui est chargé de l’annonce ?
    L’annonce du diagnostic doit, bien sûr, être formulée par le médecin à l’issue de ses investigations. En soi, comme pour tout autre maladie, identifier la cause des difficultés qui s’emparent d’une personne et de son entourage permet de poser un nom sur la maladie et de proposer des soins et une prise en charge la plus adaptée. En même temps, nous devons avoir conscience que ce diagnostic véhicule des images angoissantes qui risquent de déstabiliser notre patient. Notre écoute et l’assurance que nous serons là pour lui assurer tous les moyens à notre disposition est la contrepartie de ce discours de vérité que nous lui devons même si il n’est pas bon à entendre.
  • Le diagnostic est-il posé rapidement ?
    Le diagnostic peut être facile et il est obtenu alors par le spécialiste qui se base sur une batterie de tests qu’il peut effectuer à son cabinet et sur quelques examens complémentaires pour s’assurer surtout que d’autres causes ne puissent pas interférer dans ses conclusions. Habituellement, on demande un bilan biologique pour vérifier l’absence de déficit en vitamine B12, folates et en hormones thyroïdiennes. Une imagerie cérébrale (scanner ou IRM) est réalisée à la fois pour rechercher une atrophie des hippocampes qui est une marque en faveur de la maladie d’Alzheimer mais surtout pour éliminer d’autres causes lésionnelles possibles (vasculaire, tumorale..).Parfois le diagnostic est plus compliqué et exige un bilan cognitif plus détaillé qui est alors effectué par une neuropsychologue. D’autres examens complémentaires peuvent s’imposer comme la ponction lombaire qui est réalisée en milieu hospitalier.
  • Quels sont les premiers signes qui doivent alerter ?
    La plainte mnésique est sans aucun doute le principal signe d’alerte de la Maladie d’Alzheimer. Cette inquiétude est surtout exprimée par l’entourage car la personne concernée, la plupart du temps, a tendance à minimiser ou même à nier son importance. Il s’agit alors avant tout d’oublis qui touchent les faits récents de la vie de tous les jours comme la rencontre qu’on a pu faire le matin, un événement important qui a eu lieu les jours précédents, ou le stationnement de la voiture par exemple…L’appauvrissement du langage est l’autre fait qui doit éveiller l’attention. On constate alors que la personne use avec outrance de périphrases ou de mots « passe partout » comme « truc » ou « chose » pour dénommer les mots du quotidien.D’autres manifestations comme l’altération du jugement ou du raisonnement, la perte d’orientation temporo-spatiale ou la modification du comportement peuvent être des modes d’entrée dans la maladie. Ces signes d’alerte sont le plus souvent considérés comme étant communs chez les personnes âgées, mais ils ne le sont plus quand ils s’intensifient ou se combinent pour interférer dans les taches journalières comme la cuisine ou la gestion du frigidaire.
  • Qui consulter en première intention ?
    L’inquiétude autours de la réalité d’une défaillance cognitive que cela soit dans le domaine de la mémoire du langage ou d’autres champs cognitifs doit être portée à la connaissance du médecin généraliste. C’est lui qui va pouvoir juger s’il faut la prendre en compte et évaluer l’impact de ces troubles chez une personne dont il connaît en principe l’état antérieur. Si les soupçons se confirment, il pourra alors faire appel à un spécialiste, gériatre ou neurologue, qui consulte dans des centres « Mémoire » ou en cabinet.
  • Comment s’organiser quand le diagnostic est posé ?
    Le diagnostic d’une Maladie d’Alzheimer et plus généralement d’un processus neurodégénératif permet de proposer des traitements spécifiques comme les anticholinestérasiques ou la mémantine qui améliorent ou stabilisent les fonctions cognitives. Il doit être accompagné de thérapeutiques non médicamenteuses. En fonction du stade de la maladie et des difficultés, les soignants vont alors pouvoir intervenir que cela soit des infirmiers, des neuropsychologues, des kinés, des orthophonistes des ergothérapeutes ou des psychomotriciens. Différentes structures sont maintenant organisées autour de plateaux techniques avec plusieurs intervenants comme c’est le cas avec les équipes spécialisées Alzheimer qui se déplacent à domicile ou avec les accueils de jours qui reçoivent les patients.
  • Où en est la recherche ?
    La recherche se heurte depuis des années aux approches médicamenteuses qui ont comme principal objectif de stopper le processus qui entraine la mort neuronale et par conséquent le dysfonctionnement cognitif. Il est possible que les médicaments soient instaurés trop tardivement et que la maladie, quand la plainte survient, soit déjà à un niveau d’avancement qui est difficilement maitrisable. C’est pour cette raison que la recherche tente d’isoler des marqueurs physiopathologiques de la maladie, faciles à détecter, fiables et peu onéreux qui attesteraient de sa présence bien avant les signes cliniques et qui permettraient d’initier le plus tôt possible des traitements neuroprotecteurs. On peut penser raisonnablement que dans un avenir proche on puisse avoir de nouveaux traitements qui ralentissent la maladie et des diagnostics plus précoces qui rendront ces traitements encore plus efficaces.
  • Le Var est-il bien placé dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer ?
    Il y a une volonté politique qui s’est manifestée dès le début des années 2000 pour lutter contre la Maladie d’Alzheimer et qui s’est concrétisée par l’application du plan Alzheimer qui se poursuit sous certaines formes encore aujourd’hui. Il a permis au Var comme à beaucoup d’autres départements de se doter de moyens. Il s’agit aussi bien d’aide au diagnostic avec l’ouverture de centre « Mémoire » comme celui que nous avons créé à l’hôpital Ste MUSSE il y a plusieurs années , que de bien d’autres structures pour venir en aide aux patients et à leurs familles comme la création des unités cognitivo-comportementales, des unités d’hospitalisation renforcées, des équipes spécialisées Alzheimer et le développement des accueils de jour et de bien d’autres structures… Ce maillage considérable de services sociaux et soignants à l’adresse de cette maladie s’est donc considérablement étoffé ces dernières années dans le Var et facilite grandement la prise en charge des patients « Alzheimer ».

N.F.

Crédit photo : http://ici.radio-canada.ca/emissions/decouverte/2012-2013/reportage.asp?idDoc=264682

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.