Des livres et vous

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Antoine Blondin. Tours de France
1507-1Chroniques intégrales de L’Equipe, 1954-1982
Editions : Stéphanie Rysman – La Table ronde
944 pages. 34,5 €
ISBN : 9782710324232

Pour suivre l’édition 2016 du Tour de France, il n’y a rien de mieux ! Roi du titre incitatif et prince du jeu de mots Antoine Blondin a donné ses lettres de noblesses à la légende des Géminiani, Bodet, Anquetil et autre Merckx, se montrant tour à tour lyrique, émouvant, tendre et ironique. Les éditions de la Table ronde propose ce qu’il a de meilleur, de vrais morceaux d’anthologie qui sont le reflet de la course.

«Le cycle des légendes bretonnes rapporte que les chevaliers de la Table ronde, avant de partir en expédition, se rassemblaient au plus profond de la forêt de Brocéliande pour s’imposer des épreuves préalables : discuter du choix d’un casque ou d’un destrier et se durcir le cœur au bord des fontaines pétrifiantes. Hier, aux portes de Rouen, on a surtout parlé braquets dans la cuvette forestière criblée de soleil où serpente le circuit des Essarts et, si une épreuve fut effectivement imposée aux champions qui allaient s’élancer vers caen, elle avait surtout pour objet d’affermir des postérieurs échauffés par trois jours de présence en selle, et que nos paladins eussent volontiers trempés dans la première fontaine venue. Partis du virage du Nouveau-Monde, les coureurs chevauchaient à tour de rôle entre deux falaises de verdure, relevées comme le ciment des vélodromes, pour aboutir au virage du Paradis, autant dire dans l’autre monde, où ils sombraient dans une agonie provisoire, illuminée par une auréole en forme de chronomètre.»
9 juillet 1956.

Cinq cent vingt-quatre chroniques dont plus de quatre cents inédites en volume, voici dans son intégralité le roman du Tour de France par Antoine Blondin.

 

Œuvres complètes Jean-Jacques Rousseau Tome III
product_9782070104901_180x0Ce volume contient
Discours sur les sciences et les arts – Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité – Discours sur l’économie politique – Du Contrat social (première version, manuscrit de Genève) – Du Contrat social – Fragments politiques – Écrits sur l’abbé de Saint-Pierre – Lettres écrites de la montagne – Projet de constitution pour la Corse – Considérations sur le gouvernement de Pologne – Dépêches de Venise. Appendices : Fragment sur la liberté – Parallèle de Socrate et de Caton – Guerre et état de guerre.

Les écrits de Rousseau sur la musique étaient peu accessibles. Ils figurent intégralement dans ce volume, qui contient notamment le Dictionnaire de musique né des articles que commanda Diderot, pour l’Encyclopédie, à celui en qui l’on voyait alors, avant tout, un musicien. Rousseau, il est vrai, tablait sur cette facette de son talent pour se faire une place dans la société. Il comptait sans Rameau qui ne s’est pas privé de dire le mal qu’il pensait des Muses galantes. Terrassé, délesté de son honneur et de ses honoraires, Rousseau a fait de son contempteur l’incarnation d’une musique française lors de la querelle des Bouffons, il s’est employé à montrer que le système ramiste menait à un art de la non-communication. Or, «tout chant qui ne dit rien n’est rien». La musique est un langage, elle doit être l’art de l’expression vivante. Rousseau fonde sa pensée linguistique et musicale sur la nécessité de réconcilier la plénitude des origines et le savoir. Se profile alors le rêve d’un art régénéré : la poésie parle à l’esprit, la musique sollicite l’oreille, la peinture réjouit les yeux ; la réunion des trois renoue avec les premières fêtes, à l’époque de l’unité de la parole et de la mélodie. C’est à un chef-d’œuvre de la civilisation, l’opéra, que Rousseau confie la mission de provoquer ce retour à l’origine, qui est aussi annulation du temps.

 

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