Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République

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Le Collectif Migrants 83 vous transmet la lettre ouverte envoyée à Monsieur le Président de la République, en résidence à Brégançon, relative à l’accueil dans notre département des migrants, exilés, réfugiés, demandeurs d’asile, hommes, femmes et enfants.

Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République, dans le cadre de son séjour à Brégançon.

Monsieur le Président de la République,
Le Collectif Migrants 83 rassemble plus de quarante organisations et associations et plusieurs centaines de citoyennes et citoyens, tous mobilisés dans le Var pour que les migrants, exilés, réfugiés, demandeurs d’asile, hommes, femmes, enfants qui tentent de trouver refuge dans notre département, soient accueillis dans des conditions dignes, humaines, respectueuses des droits.

À plusieurs reprises, le constat que des mineurs non accompagnés n’étaient pas correctement pris en charge, que des familles, des femmes enceintes, de jeunes enfants étaient à la rue, le 115 n’ayant plus d’hébergements disponibles, que des procédures judiciaires et/ou administratives entravaient lourdement l’intégration de réfugié-e-s, nous a amenés à intervenir afin que ces situations cessent.

Monsieur le Président, prendre le risque de mourir en mer ne se fait pas de gaité de cœur mais parce que ce risque est la seule possibilité d’assurer la sécurité de sa famille, l’école pour ses enfants, un retour au pays la paix revenue. Les personnes fuyant les guerres ou les persécutions doivent pouvoir trouver refuge dans d’autres pays, dans notre pays. Partout un accueil digne, dont on connait les effets bénéfiques sur les populations accueillantes, doit être possible et mis en place.

Aujourd’hui encore, plusieurs familles, plusieurs adolescents, plusieurs hommes et femmes sont sans hébergement, certains d’entre eux sont déplacés de telle sorte que la scolarisation des enfants, débutée en 2018 sur Toulon, va être interrompue, certains n’ont pas accès aux soins, des mineurs non accompagnés ne peuvent pas accéder à un contrat d’apprentissage – alors que des employeurs les accepteraient -, faute de signataires désignés pour les contrats, …,

Monsieur le Président de la République,
Nous n’acceptons pas ces états de fait, nous refusons que des êtres humains soient rejetés et maltraités, nous souhaitons que ces situations cessent mais il ne peut être admis que ce soient les citoyennes et citoyens varois qui fassent le travail qui revient aux services de l’État : mise à l’abri des personnes, accompagnement des mineurs non accompagnés, accès aux soins, accès à la Justice, scolarisation des enfants, gestion des difficultés administratives, apprentissage du français, … tout ceci ne peut être laissé à l’initiative des citoyen-ne-s membres du CM83 au risque, d’ailleurs, de voir ceux-ci mis en cause au titre d’un « délit de solidarité » dont la suppression totale reste en attente.

Monsieur le Président,
Être sur le sable, dans cette période où nombreux sont celles et ceux qui profitent de nos plages varoises, n’a pas la même signification pour tous, et celles et ceux qui, dès ce soir, se trouveront à la rue, rendent indispensable un effort important de l’État pour que dans notre département, les exilé-e-s, réfugié-e-s, demandeurs d’asile, soient accueillis dans des conditions dignes, humaines, respectueuses des droits.

C’est pourquoi, Monsieur Le Président, nous vous appelons à tenir le rôle auquel les circonstances historiques vous appellent et à lancer un grand plan de mobilisation des forces gouvernementales et non gouvernementales afin d’accueillir dignement les personnes qui franchissent nos frontières en quête de sécurité.

Le Collectif Migrants 83 (CM83)

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