Les Voix animées font pleurer les pierres

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Double concert de qualité à la Tour Royale de Toulon et à l’abbaye du Thoronet.

Un groupe vocal toulonnais se détache des traditionnelles chorales, c’est celui des Voix animées de Luc Coadou. Un ensemble vocal professionnel d’excellents musiciens dont la communication et la médiatisation sont à la hauteur des qualités musicales depuis plusieurs années. Ils sillonnent l’hexagone et plus encore et défendent la musique qu’ils aiment, de la Renaissance européenne à celle de notre temps.

Poursuivant leur cycle de concerts « Entre pierres et mer «, Les Voix Animées invitent à un voyage en Espagne au Siècle d’Or. Sous le règne des Habsbourg, l’Espagne connaît un rayonnement culturel d’une remarquable vitalité. L’ancien monde et le nouveau monde vivent au rythme de la Contre-Réforme défendue par la monarchie régnante. « Les arts, soutenus par l’argent de la Nouvelle-Espagne, unissent leurs voix dans un virevoltant tourbillon créatif. » Les compositeurs Tomás Luis de Victoria, Cristobal de Moralès, souvent interprétés par Les Voix Animées, retrouvent Francisco Guerrero, Alonso Lobo, Manuel Cardoso et Juan Gutierrez de Padilla dans un florilège de morceaux alliant pureté et intense émotion.

Au programme donc, joliment intitulé Suavité et ténèbres, du Vieux Continent à la Nouvelle-Espagne on retrouvera des pages de Tomás Luis de Victoria originaire d’Avila comme Sainte Thérèse dont il partagea la spiritualité. Sa musique, à l’image de celle de Giovanni Pierluigi da Palestrina qu’il côtoya à Rome, est un sommet de l’art polyphonique issu du Concile de Trente. (Celui qui accepta l’évolution de la musique au sein de l’église). Son art mêle avec bonheur, rigueur et sensualité. Sur le très beau texte extrait du Cantique des Cantiques « Vidi speciosam », Tomás Luis de Victoria composa un motet d’une extrême douceur qui servit de thème à sa messe éditée à Rome en 1592.

« Je l’ai vue, belle comme une colombe, monter par-dessus le cours des eaux ;
et son parfum était inestimable, ô combien, sur ses vêtements ;
et comme un jour de printemps l’entouraient des floraisons de roses
et les lis des vallées. »

Juan Gutierrez de Padilla, lui, né en 1590 à Malaga, quitta la « vieille » Espagne pour la « nouvelle » Espagne où il mourut en 1664. Ses « Lamentations » extraites d’un livre de chœur de la cathédrale de Puebla, sont un parfait exemple des débuts de la musique baroque mexicaine fortement inspirée par la musique du vieux continent.

Ces deux concerts devraient attirer beaucoup de mélomanes. Je rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’être croyant ou catholique pour apprécier cette musique dite religieuse ou sacré dans la mesure ou la musique est l’art de combiner les sons de façon agréable en dehors de tout contexte ou idéologie. Il suffit d’être sensible à la beauté.

Jean François Principiano

Concerts Samedi 18 août 21h à la Tour Royale de Toulon et Dimanche 19 août à17H sous les voutes vénérables de l’Abbaye du Thoronet.

Infos : 06 51 63 51 65 et 06 10 75 55 63

 

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