Les Exploitants de Plage en Colère contre l’inaction du gouvernement face aux incohérences du Décret Plage

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René Colomban, président de la Fédération Nationale des Plages-Restaurants (FNPR) a réuni les établissements balnéaires du Lavandou, Hyères, Bormes-les-Mimosas, La Croix-Valmer, Cavalaire et La Londe-les-Maures, mercredi 24 juin au Coco Beach au Lavandou pour évoquer les derniers éléments concernant le Décret Plage de 2006.

« Les nouvelles ne sont pas bonnes » a d’emblée annoncé le président. Alors que depuis juillet 2014, la constitution d’un groupe de travail pour adapter le décret plage aux conditions économiques et environnementales avait été promis par Frédéric Cuvillier, ancien secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, « aujourd’hui, nous n’avons plus d’écoute d’Alain Vidalies et du Ministère, le dossier est au point mort ».

Jean-Claude Moreu, président de l’Association des Exploitants de Plage de Pampelonne (AEPP), a confirmé : « Nous menons ce combat depuis 9 ans et aujourd’hui, il y a un vrai blocage sur ce décret. Il y a 1500 établissements de plages en France, dont les 2/3 sont en Méditerranée, c’est ici que nous sommes les plus pénalisés par les critères de surface, de linéaire et de démontabilité. Ce décret est plein de contradictions : comment maintenir des prix compétitifs et satisfaire la demande en diminuant l’offre? Pourquoi assumer des coûts de démontages lourds chaque année pour fermer seulement 2 ou 3 mois et pénaliser le milieu naturel de la plage? Alors que la Loi Macron prône plus de souplesse dans les zones touristiques pour l’économie et l’emploi, nos entreprises sont totalement oubliées par l’Etat. Pourquoi Alain Vidalies ne réunit-il pas le groupe de travail? Est-il aveugle à la réalité des contradictions de ce Décret? Se prépare-t-il à déjuger son prédecesseur? » Autant de questions sans réponses qui font monter un vent de colère chez les plagistes.

Dans un contexte économique difficile, avec un décret national devenu inapplicable en local, ces entreprises se retrouvent confrontées à une incertitude juridique, dangereuse pour leur viabilité économique, menaçant plus de 2000 emplois directs entre Menton et le Cap d’Agde.

Pour Maître Rebufat, avocat-conseil auprès de la FNPR, « Les entreprises balnéaires ont fait d’énormes efforts pour se mettre aux normes, pour prendre en compte l’environnement, pour remplir toutes les conditions demandées, pour organiser la fréquentation touristique, tout cela avec une incertitude juridique et commerciale qui est pénalisante. La loi d’être utilisée, mais doit être utilisable, pas seulement contraignante. La profession et l’activité balnéaire nécessitant la proximité de l’eau doivent être reconnus. »

La FNPR a reçu le plein soutien de Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Union des Métiers des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) PACA : « L’Etat doit reconnaitre les établissements balnéaires comme des entreprises, prendre conscience que les plages font pleinement partie du ‘Trésor National’ qu’est le tourisme comme l’a déclaré le Ministre Fabius. Si nous voulons garder notre place de destination leader, si nous voulons éviter que nos clients partent vers des destinations plus attractives, il faut s’en donner les moyens. Ces entreprises versent des redevances aux communes, font vivre l’économie régionale et créent de l’emploi, l’UMIH PACA soutient la profession dans ce combat et fera tout son possible pour retrouver un dialogue, indispensable pour avancer ».

« Nous allons nous mobiliser et le faire-savoir! Entre le 15 juillet et le 15 août, nous organiserons une action sur toutes les plages de France qui impliquera les professionnels des établissements balnéaires et nos usagers. Les institutions et les médias doivent être alertés des problématiques de nos entreprises » a annoncé René Colomban.

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