Les désastres écologiques c’est maintenant ! par René Fredon

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Regardez cette diapo qui fait froid dans le dos !
(http://photo.capital.fr/l-enorme-desastre-ecologique-du-petrole-bitumeux-2658?/#xtor=CS1-18&utm_source=Outbrain&utm_medium=SEM&utm_term=Diapos&utm_campaign=Diaporamas_(sansCA)

Elle résume à elle seule l’énorme saccage de notre environnement à une échelle sans doute jamais atteinte auquel se livrent les multinationales à la recherche de gisements pétrolifères ou autres, conduisant à mutiler océans et forêts, montagnes et plaines, villes et campagnes…

Cela se passe maintenant et a des conséquences sur les changements climatiques -parmi de très nombreux autres phénomènes- parce que de telles atteintes modifient profondément, à l’échelle planétaire, les écosystèmes qu’elles polluent en même temps qu’elles tournent le dos au développement durable.

En ce sens il convient de parler d’impact de l’activité humaine, certes, mais en distinguant les responsabilités : il y a, d’un côté, les maîtres de l’économie, pollueurs conscients à  très grande échelle, qui choisissent la voie la plus courte pour attirer les capitaux et satisfaire leurs actionnaires, sans état d’âme sur les conséquences écologiques gravissimes à court et à très long terme. Et de l’autre, les populations dont on méprise les besoins élémentaires, les mises en garde, la volonté de conserver un cadre de vie protégé des pollutions générées par des intérêts égoïstes et dévastateurs.

L’évolution démographique, du fait des progrès de la médecine, notamment, bien qu’encore trop inégalitairement répartis, ne saurait justifier de tels choix aberrants qui tarissent les sources de ce que la nature nous donne pour le transmettre aux générations futures.

Et là, on touche à la question hautement politique de la nature du système économique qui prévaut et qui s’avère incompatible avec les défis qui nous sont posés. La mondialisation capitaliste et sa financiarisation sont directement responsables de la crise dans laquelle nous sommes, provoquée par la volonté des possédants de perpétuer et d’accroître leurs privilèges.

Ils ont, provisoirement, réussi à accréditer l’idée qu’il n’y a pas d’alternative aux choix qu’ils mettent en oeuvre et qui produisent ces désastres en même temps que s’accroissent les inégalités sociales. L’Union européenne vient de déclarer légale la culture des OGM et se prépare à signer un accord transatlantique lourd de graves menaces environnementales !

Quant au réchauffement climatique dont les scientifiques constatent l’existence et anticipent les conséquences, il y a débat sur sa mesure globale et sur l’origine anthropique  qui paraît à certains, comme le GIEC, le facteur principal, tandis que d’autres en contestent  la prépondérance à partir d’observations non moins sérieuses. Y aurait-il aussi une pensée unique dans la recherche climatologique, une science relativement récente aux innombrables données ? (1)

Le fait que ce débat n’ait pas lieu ou qu’il paraisse tranché par l’organisme désigné par les gouvernements, n’aide pas à clarifier les enjeux dramatisés pour les uns, relativisés pour les autres. Il y a consensus sur le constat de la pollution, son origine et l’urgence à y remédier.

La question centrale, à mes yeux du moins, est de savoir si le capitalisme est compatible avec l’absolue nécessité de règles protégeant la nature et les populations. Règles  prises à l’échelle mondiale, anticipées aux échelles nationale et régionale. Chaque citoyen étant bien entendu impliqué, à son niveau, pour remettre en question le consumérisme débridé dans lequel on veut nous enfermer, au service d’un productivisme  insatiable, inconciliable avec les exigences écologiques.

C’est à cette réalité, d’un système de production répondant d’abord et surtout à des critères financiers, que se heurtent les citoyens qui essaient d’en limiter les conséquences tout en doutant de la possibilité d’en changer le cours. Comme s’il s’agissait d’une fatalité.

Ne faut-il pas s’attaquer à cette résignation si l’on veut faire valoir d’autres perspectives que cette fuite en avant dans le productivisme ravageur ? La seule mobilisation contre le changement climatique -et non contre le système économique qui l’engendre- me paraît contenir l’illusion que les pollueurs conscients que sont les décideurs économiques inspirant les politiques libérales d’austérité, pourraient être gagnés par la grâce et la rédemption.

Et cela vaut pour la Chine -pays qui arbore le nom de communiste- et qui est, avec les Etats-Unis, à l’origine de la moitié de la pollution  mondiale. Il faut plus que de bonnes intentions : on n’y est pas encore. Tous les Etats sont concernés.

« La démocratie sans le capitalisme… » comme l’exprime si bien le mouvement Blockupy en Allemagne contestant les politiques d’austérité de plus en plus impopulaires. Comme Podemos en Espagne et Syrisa en Grèce livrant un bras de fer contre les orientations libérales et les institutions qui les portent.

Mêmes aspirations en France où les forces progressistes ne demandent qu’à converger pour rendre crédible l’alternative au libéralisme.

Sur la question climatique, les sommets de Copenhague et Doha ont été un échec en matière de réduction de gaz à effet de serre (-20% seulement au lieu de -40% programmés d’ici 2030). Paris doit être une réussite ! Tel est le slogan qui monte en puissance à quelques mois du sommet qui se tiendra en France. On voit bien à quelle fin il ne manquera pas d’être utilisé tandis que la politique libérale s’affirme sans complexe …avec les résultats économiques, sociaux et environnementaux que l’on subit.

Tant mieux si des décisions palpables et collectives sont prises, pour une protection efficace de la planète. Comptons surtout sur l’engagement citoyen pour y parvenir et pour que les pollueurs soient vraiment les payeurs.

René Fredon

(1) http://pensee-unique.fr/

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