Les Mémoires d’Outre Var 

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De la simple anecdote au témoignage d’un moment important dans l’histoire du département « Les Mémoires d’Outre Var » nous plongent dans le passé professionnel de 12 journalistes du quotidien Var Matin-République …

Nicole Fau, catalyseur de cette œuvre collective a bien voulu nous en dire un peu plus.

Puisque nos librairies sont (malheureusement) fermées, dès à présent sachez que « Les Mémoires d’Outre Var » éditées aux Presse du Midi, en cette période de confinement vous trouverez ce livre sur le site de l’éditeur.
http://www.lespressesdumidi.fr/livres/lespressesdumidi/product/5692-memoire-d-outre-var-de-nicole-fau.html
C’est un bon compagnon pour les prochaines semaines.

Tv83.info : Votre livre, « Les Chroniques d’Outre Var » vient d’être édité par les Presses du Midi. Comment vous est venue l’idée de ces chroniques ?
Nicole Fau « Depuis quelques années, nous avions pris l’habitude de nous retrouver, les « anciens de Var Matin », pour un repas amical, à Toulon, à l’initiative de Laurence Edwige Andréani (LEA), qui habite en Suisse mais revient régulièrement dans le département. Comme nous sommes tous un peu nostalgiques de ces années passées, immanquablement, à l’heure du dessert, chacun racontait quelques histoires savoureuses, car l’actualité, dans le Var, n’a jamais été un long fleuve tranquille… Et en 2019, j’ai posé la question : pourquoi ne pas écrire ce que nous racontions ? A cet instant précis, je ne pensais pas du tout que ces souvenirs seraient un jour édités. Je ne pensais pas, non plus, que mes confrères s’engageraient avec autant de plaisir dans l’aventure. Nous avons élargi le cercle des rédacteurs…et Les Chroniques ont vu le jour. Le titre a été proposé – et retenu – par Claude Bègue, qui fut un syndicaliste engagé et plein d’humour représentant le SNJ (syndicat national des journalistes) au sein de l’entreprise!»

Puisque c’est une tranche de vie du quotidien Var Matin République, comment avez-vous choisi les sujets ?
Nicole Fau « Le principe était simple : liberté totale dans le choix des sujets, mais avec un « clap » de fin, 1998. 1998, c’est la fusion avec notre concurrent historique, Nice-Matin. La clause de cession est ouverte et de nombreux journalistes quittent le journal. Par la suite, il y aura des espoirs et des déceptions, mettant à rude épreuve une rédaction malmenée. En février 2020, Var Matin est passé sous le contrôle de Xavier Niel, déjà copropriétaire du groupe « Le Monde ». Il appartient  aux journalistes encore en poste d’écrire la suite de ce feuilleton…

Quant aux sujets abordés par les douze chroniqueurs, ils vont de la simple anecdote au témoignage d’un moment important dans l’histoire du département, comme la soirée électorale qui acte l’arrivée du Front National à Toulon, vue de l’intérieur de la Mairie… On évoque aussi tous ceux qui ont partagé notre vie professionnelle et qui ne sont plus là. Comme l’écrit LEA « nous avons passé plus de temps ensemble qu’avec nos parents, nos conjoints, nos enfants… »

« Le monde est fait pour aboutir à un beau livre » disait Stéphane Mallarmé (1842-1898). Il y a 20 ans les nouvelles technologies pointaient le bout de leur nez, et les réseaux sociaux n’existaient pas. En quoi ces nouveaux outils ont changé le métier de journaliste ?
Nicole Fau « Pour comprendre comment les journalistes travaillaient avant l’explosion du numérique, il faut lire les chroniques de notre doyen, François Kibler. Passé par les Dernières Nouvelles d’Alsace et France Soir – période Pierre Lazareff – François Kibler démontre qu’il fallait de l’imagination, de l’astuce et de la persévérance pour décrocher un « scoop ». Son interview exclusive de l’ex chancelier Willy Brandt, obtenue en décembre 1978, est un modèle du genre.

Quant à l’absence de technologie, et particulièrement de téléphone portable, elle est abordée avec humour, dans le cadre d’un déplacement à Varsovie. Ce n’était pourtant pas le moyen-âge : nous étions déjà en 1983…
Les chaînes d’info en continu, les réseaux sociaux où tout le monde est journaliste, dés lors que l’on possède un smartphone et la rapidité des échanges à travers le monde, ont modifié profondément le métier et l’image que certains en ont. Mais il reste un métier de passion. »

Quel regard portez-vous sur le journalisme aujourd’hui ?
Nicole Fau Je suis toujours une inconditionnelle de la presse, sous toutes ses formes et l’écriture reste, pour moi, comme pour la plupart de mes collègues d’hier et d’aujourd’hui, une « nourriture » indispensable. Avec la crise économique, l’épidémie en cours, des titres disparaissent, des plans sociaux, dans la presse écrite mais aussi dans l’audiovisuel, fragilisent les pigistes, les jeunes en CDD… Inutile, donc, d’en rajouter en dénonçant les dérives de quelques uns, liées à la recherche du spectacle, sans aucune notion de déontologie. « Déontologie » : un « gros mot » pour certains…Malgré la multiplication des fausses infos, des menaces, du poids des monopoles, je crois toujours que ce métier est le meilleur moyen de défendre la démocratie. Et c’est le métier que je choisirais encore aujourd’hui. Nous espérons que ce témoignage spontané rallumera la flamme de ceux qui doutent parfois…

FORMAT : 16x23cm
ISBN : 97828127-1189-3
PAGES : 174
15 Euros
DATE PARUTION : 21/10/2020

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