La Provence verte se penche sur le futur de son agriculture
Jeudi 1er Décembre, le Lycée d’Enseignement Agricole Privé de Saint-Maximin était le cadre des Premières Assises de l’Agriculture en Provence Verte. Une initiative de la communauté de commune Saint Baume Mont Aurélien, présidée par Christine Lanfranchi-Dorgal, et la Chambre d’Agriculture, dirigée par Alain Baccino.
Pourquoi de telles Assises ? Pour réfléchir au devenir de ce secteur d’activité qui n’échappe pas à la crise de société que nous traversons. Certes, le Var et la Provence Verte peuvent s’appuyer sur le beau fleuron que constitue la viticulture…. jusqu’à quand ?
Que faire lorsque les changements climatiques ne permettront plus de produire autant de raisin, donc autant de rosé, La question reste posée mais aussi celle du développement d’une nouvelle activité économique, celle des idées nouvelles à mettre en place afin d’offrir aux consommateurs, et ce quelle que soit leur couche sociale, des produits de qualité.
Gagner en autonomie alimentaire et permettre aux agriculteurs de vivre décemment, tels étaient les axes de réflexion. Pour cela, les organisateurs ont convié deux experts. Le premier, Bernard Seguin, est spécialiste du climat. Responsable de la mission sur le changement climatique et l’effet de serre à l’Institut national de la Recherche Agronomique de 2002 à 2012, il a permis d’aborder le thème « Comment développer une agriculture durable en Provence Verte ? ».
En seconde partie de matinée, Nabil Hasnoui-Amri, ingénieur agronome à l’Institut méditerranéen de Montpellier et créateur du bureau d’études « Alim En Terre » (Alimentation Environnement Territoire) a donné les clés afin de définir un projet politique alimentaire sur le territoire.
Il faut maintenant tirer les enseignements de ce travail pour permettre aux jeunes agriculteurs de la Provence Verte de travailler dans des conditions saines et de développer une nouvelle économie.
Alain Revello
Démarche à la fois prospective et pragmatique, les Assises de l’Agriculture en Provence Verte se voulaient être un lieu de réflexion et d’échanges entre les différents acteurs du territoire pour poser les bases d’un projet agricole partagé ; mais aussi un espace d’initiatives au sein duquel des premières actions ont été menées pour relever des défis propres au territoire : la transmission agricole et le déficit foncier.
En s’appuyant sur le travail de fond réalisé par la communauté de communes Sainte Baume Mont-Aurélien avec l’appui de la Chambre d’agriculture du Var, le territoire de Provence Verte réfléchissait sur son avenir agricole et les solutions concrètes à mettre en œuvre pour lever les principaux freins au développement de son agriculture. L’agriculture serait- elle le premier chantier à l’ordre du jour pour la Provence Verte ?
L’Agriculture est une force économique majeure, créatrice d’emplois et de richesses. Elle occupe près de 20% du territoire de Provence Verte. Pourtant, on constate que son activité est contrainte par un manque de foncier, mais qu’elle est aussi menacée par un renouvellement des générations agricoles incertain. Ces Assises entendaient apporter des solutions à ces deux défis majeurs :
-Libérer du foncier agricole : 15% des terres agricoles, soit 855 hectares, sont en friches sur le territoire de Sainte Baume Mont Aurélien. Détenues par plus de 800 propriétaires fonciers, ces terres incultes sont une opportunité de développement agricole. L’enjeu de ces Assises était de convier ces acteurs clés pour les informer et trouver ensemble des solutions pour l’avenir.
-Favoriser la transmission et l’installation de nouveaux agriculteurs : 62% des agriculteurs de Sainte Baume Mont Aurélien ont 55 ans et plus, et souvent des projets de transmission incertains. Tous les agriculteurs, et notamment ceux de 55 ans et plus, étaient conviés à ces Assises afin d’accompagner au plus tôt les projets de transmission et d’installation de nouveaux agriculteurs.
Face à ces enjeux majeurs pour l’avenir de l’agriculture et du territoire, la Communauté de communes Sainte-Baume Mont Aurélien, la Chambre d’agriculture du Var et le Lycée agricole de Provence Verte, en partenariat avec le Conseil de Développement Provence Verte souhaitaient organiser les Assises de l’Agriculture de la Provence Verte afin, d’une part, de réfléchir à l’agriculture de demain en Provence Verte et, d’autre part, de trouver et mettre en place ensemble des solutions aux principaux freins au développement de l’agriculture que sont, le déficit de foncier et la transmission agricole. En toute objectivité, ces assises sont une réussite pleine et entière. Les intervenants étaient de vrais spécialistes qui pour une fois connaissaient leurs dossiers, les participants étaient nombreux et très motivés. Une fois n’est pas coutume, tirons un coup de chapeau à Christine Lanfranchi-Dorgal et Alain Baccino pour cette initiative.
Maire de Correns, il a su faire passer son village au « BIO » il y a plus de vingt ans. Les anciens se rappelleront qu’à l’époque Michaël Latz était seul et passait pour un illuminé aux yeux des décideurs. Vingt ans après, le temps prouve qu’il avait raison avant les autres. A ce titre, nous avons voulu lui tendre le micro pour écouter son point de vue sur l’avenir possible d’une agriculture durable sur le territoire de la Provence verte.
Etaient présents
Mme Christine Lanfranchi, présidente de la communauté de communes de Sainte-Baume Mont Aurélien
Alain Baccino, président de la Chambre d’agriculture du Var
Jacques Paul, président du Lycée Agricole de Provence Verte
Jean-Pierre Morin, président de la communauté de communes
Val d’Issole
Bernard de Boisgelin, président de la Communauté de communes
Provence d’Argens en Verdon
Sébastien Bourlin, conseiller départemental du Var
Bernard Vaillot, président du Syndicat mixte du Pays de la Provence Verte
M . Michaël Latz Maire de Correns
Gilles Millo, président de la FDSEA du Var
Gérald Fabre, président des Jeunes Agriculteurs du Var
