Ce dimanche à Oslo l’association internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) a reçu le prix Nobel de la Paix pour son action, regroupant des centaines d’ONG dans le monde -dont le Mouvement de la Paix- en faveur de l’abolition des armes nucléaires.
Cela dans un contexte particulièrement lourd d’escalade et de menaces très inquiétantes entre les États-Unis et la Corée du Nord, les premiers disposant de quelques 8 000 têtes nucléaires, près de 50% du total des 9 nations disposant de l’arme nucléaire, les seconds d’une dizaine…dix de trop.
À quelques jours de la cérémonie, le président Trump a lancé un missile -symbolique- de longue portée politique en déclarant transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem en Palestine, la ville berceau des trois religions monothéistes, en violation du droit international, véritable provocation à l’égard du peuple palestinien colonisé et de tous les musulmans !
L’ICAN par ses initiatives à l’échelle internationale, a permis l’adoption à l’ONU, d’un traité historique signé par 122 pays…à l’exception des 9 puissances nucléaires absentes : États-Unis, Russie, Chine, Grande Bretagne, France, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord.
Seuls 3 États ont ratifié cet accord, le Vatican, le Guyana et la Thaïlande. Ce traité a besoin de la signature de 50 États pour entrer en vigueur.
A noter également que les États-Unis, la Grande Bretagne et la France n’ont pas envoyé à Oslo leurs ambassadeurs, comme il est d’usage, mais des diplomates de second rang.
Etaient présents à la cérémonie qui s’est déroulée à l’Hôtel de Ville d’Oslo plusieurs survivants des bombardements américains d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945 qui avaient fait 220 00 morts…ainsi que de nombreux jeunes.
Pour la directrice de l’ICAN, madame Béatrice Fihn : « nous faisons face à un choix clair : la fin des armes nucléaires ou notre fin à nous ! Ces armes ne nous mettent pas en sécurité, elles ne dissuadent pas, elles ne font qu’encourager les autres États à obtenir leurs propres armes nucléaires… »
Elle était accompagnée, pour recevoir le Prix Nobel, d’une survivante qui vit depuis 72 ans avec des séquelles horribles. Elle avait 13 ans et continue de militer pour que ces armes de destruction massive soient bannies et que se réduisent les arsenaux militaires, pas l’inverse.
Une délégation de jeunes participait à la cérémonie officielle d’Oslo, dont une délégation de jeunes Français, l’ICAN tenant à sensibiliser la jeunesse qui évolue dans un contexte où la course aux arsenaux nucléaires n’a que trop tendance à se banaliser.
À Toulon, le comité varois du mouvement de la paix avait, à cette occasion, organisé, la veille de cet évènement, un rendez-vous festif sur le carré du Port entre 11 h et 15 h.
René Fredon
