Le point sur la réforme des retraites !

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Jean Marc Durand

Vendredi 4 octobre de 18h à 21h se tiendra à Draguignan à la salle MSJ (maison du sport et de la jeunesse) une intéressante Conférence-Débat Public sur les Retraites: Relever le Défi du Choix de société avec la participation de Jean-Marc Durand, Économiste et  Fiscaliste.

Le thème est très riche « Contre le projet de démolition Macron-Delevoye, imposer une nouvelle innovation Sociale et Démocratique». En fait il s’agit de  choisir entre un système de Retraite par “Répartition” Solidaire (% du salaire, financée par les cotisations des salariés et employeurs) ou un système de Retraite assurancielle par Contrat et “Capitalisation”  dit par points (c’est le gouvernement qui décide et décrète la valeur du point).

Le  plan Macron / Delevoye annonce déjà que la part du PIB consacré aux retraites doit passer de 14% à 12% (baisse du montant et du nombre de ressortissants bénéficiaires) et le taux plein à 64 ans (au lieu de 60 ans) mais chacun pourrait toujours prendre sa retraite à 60 ans  mais avec une décote (montant retraite réduite) d’autant.

À l’occasion de cette intéressante conférence on pourra faire le point (c’est le cas de le dire) le plus rationnellement et objectivement possible sur ce choix de société  en se basant sur les  analyses et propositions de la CGT et du Parti communiste français confortés par de nombreux économistes venus de tous horizons.

Une pseudo-concertation
Le gouvernement considère qu’il y a déjà eu 18 mois de concertation mais aucune proposition de la émanant d’autres chercheurs et notamment de la CGT n’a été reprise dans le rapport Delevoye. C’est une pseudo-concertation. Le constat est pourtant dramatique. Aujourd’hui, il n’y a pas assez de ressources pour développer et maintenir le système actuel. Il faut élargir l’assiette du financement des retraites.

En mettant fin aux régimes spéciaux, le gouvernement tente de renflouer les caisses
Le gouvernement veut attribuer une seule enveloppe de financement au régime des retraites et la plafonner. D’ailleurs, cette enveloppe de financement devrait être limitée à 14 % du PIB (Produit intérieur brut). La fin des régimes spéciaux est  donc un moyen de tout mettre dans un pot commun, et de faire croire que la réforme sera plus juste, plus équitable. Mais au final, elle conduit ni plus ni moins à baisser les pensions du plus grand nombre.

Les femmes  seront les plus touchées.
Et surtout celles qui travaillent à temps partiel. Le chômage, la maternité, l’invalidité ne seront pas pris en compte. La pension va baisser mécaniquement. Les économistes s’attendent à une diminution pour tout le monde de 30 %. La retraite est basée actuellement sur la carrière de travail. Demain, elle sera calculée sur les résultats économiques et la valeur du point.

Un nouveau calcul pour favoriser la baisse.
Le calcul de la pension dans le privé ne tiendra plus compte des 25 meilleures années mais de l’ensemble de la carrière. Un salarié du privé débute avec un petit salaire. En fin de carrière, il est souvent bien meilleur. Il en est de même pour les fonctionnaires : leur retraite est jusqu’à présent basée sur les six derniers mois. La baisse sera, là aussi, automatique.

Il faut savoir qu’un futur retraité ne connaîtra pas, le jour où il part, le montant de sa pension. Cette valeur du point sera indexée sur deux choses: les chiffres économiques du pays, c’est-à-dire la conjoncture économique, et la démographie avec le nombre de futurs retraités. En définitive, le gouvernement dit qu’il y aura une enveloppe pour payer les retraites qui sera de 14 % du PIB mais avec une valeur du point qui évolue. Plus il y aura de retraités, plus le niveau des pensions baissera.

Le montant de la pension ne sera donc plus fixe
Il évoluera d’une année sur l’autre en fonction notamment de la situation financière du pays. C’est le cas en Suède, avec un élément en plus : une part de capitalisation. Les Suédois se créent leur propre retraite. Enfin, ceux qui ont la possibilité de capitaliser. D’ailleurs ils en reviennent de ce système !

La situation aujourd’hui en Suède
Les pensions fluctuent. Il y a de gros écarts. Au bout de 20 ans, ils constatent un appauvrissement des retraités. D’ailleurs, la Suède revient sur son régime de comptes notionnels. Elle est en train de le réformer. À cet égard, ce que nous propose le président  Macron n’est pas une réforme. Une réforme c’est un aménagement du système. Là, il veut partir dans un autre système. Pourtant  de nombreux économistes affirment que le système de retraite par répartition que nous connaissons est le meilleur au monde.

Pourquoi?
Parce qu’il a un taux de retraités pauvres le plus faible au monde. D’autre part, le taux de remplacement est le plus élevé. C’est un système qui lutte contre les inégalités. Le taux de remplacement est plus élevé pour les bas salaires et moins élevé pour les hauts salaires. C’est un système qui fonctionne parfaitement.

Le système envisagé par le gouvernement s’accompagne de décote et surcote.
L’âge pivot, sans décote, est fixé à 64 ans. L’âge légal, à 62 ans, avec une décote de 10 %, à 63 ans avec une décote de 5 %. En revanche, pour un départ à 65 ans, une surcote de 5 % est prévue, à 66 de 10 %.

Comment réagir ?
D’abord faisons un peu d’histoire, la logique du système actuel date de  1945 celle d’un pays en ruine, aujourd’hui il est dix fois plus riche. Elle est assise sur l’emploi. Nos prédécesseurs n’ont malheureusement pas pensé à asseoir le financement de la protection sociale sur les richesses produites par les entreprises ; n’oublions pas que nous étions alors dans un pays capitaliste meurtri par la guerre et au début de la Guerre froide, il ne fallait pas trop effrayer les riches et les Américains du plan Marshall.

Le président Macron aujourd’hui veut un système basé sur la richesse du pays mais pas celle produite par les entreprises (toujours dans la même perspective ultra libérale).

Constatons alors objectivement que la revendication  de la CGT soutenue par de nombreux économistes reste la seule proposition valable pour tout ce qui concerne la Sécurité sociale (retraite et assurance maladie).

Il faut faire cotiser les profits financiers créés par les entreprises à la même hauteur que les salaires, ce qui n’est ni confiscatoire ni insupportable pour un pays comme la France.

Jean-François Principiano

Vendredi 4 octobre de  18h à 21h  à la salle MSJ de Draguignan Boulevard Marx Dormoy, Conférence-Débat Public sur les Retraites. Entrée libre.

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