Le jour d’ après …

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« Après cette catastrophe, le monde ne sera plus comme avant » Emmanuel Macron

C’est ce que l’on se jure après  chaque grande guerre, catastrophe, accident, attentat, épidémie … après que la sidération, les mouvements de solidarité se soient exprimés, la suite dans le temps nous permet de réaliser le manque … ou le refus de mémoire collective et individuelle de notre monde, chacun retournant à son quotidien. (l’exemple de la pénurie de masques en est un exemple dramatique).

Ceci ne doit pas nous empêcher de persister à croire en nos capacités et forces de convictions pour une société plus solidaire, ceci passant sans doute, en premier par une organisation territoriale mieux coordonnée et mieux animée (quartier, commune, interco …)

J’entends déjà les remarques : eh, on n’est pas en Chine !
Faut –il se référer à des régimes totalitaires pour penser solidarité collective active ? Ce serait bien dramatique !

Cette pandémie va générer des conséquences économiques et par là même sociétales et surtout sociales.

Si l’on veut conserver cette énergie de solidarités, il convient de se muscler et laisser quelques projets dans les cartons….en particulier il sera nécessaire, au-delà du sociétal, de travailler sur le  social «  qui coûte un pognon de dingue », et oublier sans doute les investissements visant à satisfaire les égos de tel ou tel élu , en arbitrant entre le nécessaire et le non indispensable, malgré bien sur l’intérêt qu’ils pourraient représenter ; mais chaque chose en son temps et en cette période et pour quelques temps il convient de protéger et réparer les Hommes et la société … plus de pain que de jeux !

Certains programmes électoraux pourraient sans doute être amendés d’ici les prochains scrutins !
Mais nous nous devons de nous interroger , interroger ,sur le devenir de la reconstruction économique et sociale.

Si l’État … et pas que lui, ne pourra s’exonérer de reconnaître ses responsabilités et manques divers, on ne peut tout demander à l’État ;

Chacun dans son immeuble, son quartier, son association, sa commune, sa communauté, son EPCI, a le pouvoir d’agir et se doit de s’interroger, analyser ses comportements, ses moyens d’action, faire évoluer ses pratiques, ses inter actions, ses solidarités…

Si le Département a des prérogatives imposées en matière sociale, avec des travailleurs sociaux de territoires, ses actions doivent être mieux relayées au niveau Communal, voir intercommunal … et là encore les strates administratives collectives ne peuvent répondre à tout.

Au niveau local, la plupart  des communes ont  un CCAS; quelles en sont les orientations, les compétences  obligatoires  et celles facultatives.., un audit de chacun devrait être proposé afin de voir ou sont les trous et comment améliorer .

Dans nos permanences associatives nous constatons et pas que de la part des personnes les plus fragiles, une méconnaissance de leurs droits, comment les faire valoir, où s’adresser … malgré de plus en plus de points d’accès aux droits, à la mise en place de maison des services publics …

Dans beaucoup de communes se sont crées des épiceries solidaires, mais sur certains territoires les personnes isolées ou en difficultés de mobilité ne peuvent en bénéficier; il peut parfois exister ponctuellement une épicerie solidaire itinérante. Peut être les  développer et sans doute y associer un travailleur social ou un bénévole formé afin de détecter ou renseigner ces personnes trop éloignées.

Les Communautés de communes devraient être en première ligne, et si la création d’un CIAS (centre intercommunal d’action sociale) pourrait être envisagée en respectant à la fois le niveau communal mais aussi développer des solidarités intercommunales (après tout les interco ont en principe été crées pour mener ces actions collectives) et si l’esprit de clocher reste plus fort , pourquoi ne pas viser la mise en place d’un pôle social de coordination intercommunal.

Viser les gains financiers et de RH semble possible en ciblant bien les objectifs.

Mais quid des avis des élus … il faudra sans doute parfois mettre un peu d’huile dans les relations !

Quel rôle alors pour les associations … et pas que celles à vocation strictement sociale …même si de fait elles ont toutes cette vocation plus ou moins dans leurs objectifs.

PRIMORDIAL, car devant être relais d’infos auprès de leurs adhérents.
Chacune (celles qui le souhaitent) devrait disposer d’un contact relais, afin d’informer et orienter les adhérents en demande … ou détectés, vers le CCAS ou pôle social, cela impliquant un devoir de réserve, de discrétion, voir de confidentialité à l’identique de celui des travailleurs sociaux.

Et pour certaines, la bonne volonté de bénévoles ne suffisant pas, un peu de formation serait particulièrement utile.

Les comités de quartier (quand ils existent) pourraient (devraient) aussi avoir ce rôle de « détecteur » de situation, et de relais.
En tout cela c’est bien la structure sociétale et sociale qu’il convient de conforter … les solidarités intra communales ou de quartier ne pouvant se limiter à la fête des voisins !

En sachant que l’action sociale doit se décliner sur 2 axes qui doivent se coordonner et fonctionner ensemble : le global et le local.

Le jour d’après, les manifestations de solidarité devront descendre des balcons pour aller au-delà de la louable et indispensable incantation et se faire vraiment actives.

Jean-Paul Jambon
Représentant Départemental Var
Fondation Abbé Pierre

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