Laisserons-nous les réfugiés des pays outragés par la guerre et la misère mourir sur nos rivages en multipliant les minutes de silence et la compassion de circonstance. Il faut agir. Agir concrètement. C’est pourquoi, très modestement, nous voudrions participer à faire bouger les lignes autrement que par des promesses, quelques tentes, des centres de rétention, des barbelés ou le mépris.
Le Groupe des 44 n’est pas une structure nouvelle défendant des intérêts catégoriels. Les nôtres relèvent de la morale… Vous savez ce truc qu’on apprend à l’école et qu’on pratique plus ou moins. Plutôt moins que plus quand on a de mauvaises raisons de ne pas voir, de ne pas entendre, de ne pas vouloir comprendre.
Il paraît que, selon un récent sondage, 56 % des Français sont hostiles à l’accueil d’exilés… Peut-être parce qu’ils sont un peu trop bronzés, qu’ils ne parlent pas notre langue et qu’ils risquent de nous voler notre travail, notre pain. Hélas, ils ont vite compris ces damnés de la guerre et de la misère que la France n’était peut-être plus tout à fait la patrie des droits de l’homme. Et notre honte est qu’ils se détournent de notre pays.
Au Groupe des 44, on souhaiterait simplement leur prouver le contraire à ces réfugiés du désespoir qui ont tout investi, leurs biens, leurs vies, pour échapper à leur quotidien infernal. Nous voudrions leur dire que nous n’avons pas eu besoin de photos terribles pour comprendre qu’il est urgent d’agir comme dit notre premier ministre… en prenant son temps de le faire ! Nous voulons leur crier que nous sommes choqués par les propos de M. Ciotti toujours soucieux d’être à l’avant-garde des biens pansus. Il y est allé de sa mise en garde en lançant de sa voix aigre : « La fermeté est la seule garantie de l’humanité, il faut arrêter avec cette fausse générosité. » Aucun commentaire n’est à la hauteur de cette sentence indigne d’un élu de la République.
Alors, nous vous demandons de vous manifester. De dire plus haut que ces frileux de la conscience que vous n’êtes pas contre ces réfugiés, qu’ils ont droit à leur place en Europe, dans notre pays, dans le Var. Et même que vous êtes prêts à en accueillir. Dans ce dernier cas, nous ne nous substituerons pas aux associations courageuses qui ont émergé pour permettre à ces hommes, ces femmes, ces enfants, de trouver un toit, des amis, une famille de proximité… Le temps de se refaire une santé, d’obtenir des papiers, de trouver un travail. Et de repartir dans une nouvelle vie. Souvent provisoire car la plupart d’entre eux souhaitent retrouver leur pays d’origine dans un temps où les fleurs y auront remplacé les fusils.
Dès aujourd’hui nous ouvrons notre espace de réflexion et d’échanges. Merci de nous y rejoindre. De les rejoindre…
L’équipe de TV83