La température monte au Moyen-Orient 

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Israël : le comble du cynisme

Non content d’intensifier les massacres de cvils à Gaza malgré les appels verbaux de l’UE et des E-U conscients de l’isolement croissant du gouvernement d’extrême-droite d’Israël. Il vient de sortir une « proposition » concernant un éventuel après-guerre qui démontre, s’il en était besoin, qu’il ne veut pas arrêter les massacres et la guerre.

Le plan consiste à « poursuivre les opérations à Gaza jusqu’au retour des otages, au démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas et à l’élimination des menaces militaires« , a déclaré le ministre israëlien de la défense Galant, précisant que « l’armée garderait sa liberté d’action ».

Cela avant que Blinken, représentant Biden, ait quitté Israël sans avoir contrarié leur protégé et client à qui les E-U fournissent tout ce qu’il demande ? Ils voudraient aussi que les Etats pétroliers et gaziers ne leur tournent pas le dos ni ne perturbent leur transit dans une zone maritime adossée à leurs pays.

En réalité ils se parlent en privé et jouent chacun leur rôle avant de communiquer en public ce sur quoi ils se sont mis d’accord. Telle est leur mise en scène. Les E-U leur donneraient de « sages » conseils et surtout beaucoup d’armes plus son véto à l’ONU et son soutien inconditionnel. Israël les remercie et continue son extermination du maximum de civils palestiniens pour mieux coloniser toute la Palestine qui ne l’est pas encore, y compris Gaza !

Les E-U n’en sont toujours pas à les priver de leurs moyens militaires ni à voter contre Israël à l’ONU, ce qui obligerait leur gouvernement d’extrême-droite à renoncer à ses objectifs génocidaires faute de munitions.

Des paroles aux actes

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell a réagi fortement le 3 janvier  à la déclaration de deux ministres israéliens qui appelaient les Palestiniens à quitter la Palestine tandis que le ministre de la sécurité (?) appelait à un retour des colons juifs à Gaza ???

  1. Borell a eu des mots très sévères : »Je condamne fermement les déclarations incendiaires et irresponsables des ministres israéliens Ben Gvir et Smotrich insultant la population palestinienne de Gaza et appelant à leur départ massif…des déplacements forcés sont strictement interdits et considérés comme une grave violation du droit international humanitaire et les mots ont un sens… »

La ministre française des affaires étrangères a repris ces très sévères et pertinentes paroles à l’encontre d’Israël. Le constat reflète le réel. A quand les actes concrets de…la bien impuissante communauté internationale que certains soutiens inconditionnels d’hier implorent aujourd’hui. La tragédie du 7 octobre demeure, elle ne pouvait que susciter l’horreur et la condamnation du Hamas. Mais pas justifier trois mois de massacres d’Israël qui ont fait 20 fois plus de victimes du côté des civils palestiniens !

Il est urgent de passer aux actes et de répondre aux exigences populaires qui s’expriment au Moyen-Orient et dans le monde entier. Encore faut-il que les pays occidentaux qui dominent l’ONU convainquent les E-U d’émettre  un vote unanime d’arrêt du cessez-le-feu et des dispositions à prendre, en même temps que l’arrêt des attaques des mouvements islamistes concernés, la libération de tous les otages des deux côtés, entre autre, avant d’ouvrir les négociations garantissant la création d’un Etat palestinien et la cohabitation des deux Etats, c’est-à-dire la paix dans toute la région.

Ce n’est pas gagné

Plus Israël s’accrochera à son objectif funèbre, plus il sera dificile de l’y faire renoncer sauf si ses soutiens occidentaux cessent par leurs actes de lui fournir les armes et la logistique dans toute sa dimension : des multinationales comme Mac Do fournissent des repas aux militaires de Tsahel (merci à Serge Raynaud). Ce n’est qu’un exemple, pas si anodin que ça.

Et surtout, plus ils persisteront dans leur haine viscérale des Palestiniens plus ils susciteront celle de l’ensemble du monde arabe et des progressistes de tous les continents. Il faudra bien en finir avec 75 ans de refus de reconnaître leur existence et leur légitimité d’avoir un Etat toujours promis jamais obtenu.

Ce n’est pas la mort du n°2 du Hezbollah et de cinq autres cadres islamistes le 2 janvier à Beyrouth au Liban bombardé au sud par l’artillerie d’Israël qui ne l’a pas démenti et qui va  faire baisser la tension et les risques d’embrasement voulus par ceux qui soufflent sur les braises.

Le leader du Hezbollah a prévenu : « Si la guerre est déclarée contre nous, l’intérêt national nous obligera à la mener jusqu’à la fin. » Perspective bien sombre, nous en sommes là.

À Toulon la 12è manifestation du samedi pour la paix et la justice en Palestine a bravé le froid, mobilisant à peine moins que d’habitude avec toujours beaucoup de dynamisme de toute une jeunesse essentiellement féminine et déterminée.

Une idée me vient à l’esprit : pourquoi pas une manifestation encore plus transpartisane, contre l’antisémitisme et le racisme, contre l’acharnement de l’extrême-droite d’Israël qui multiplie les crimes de guerre et nous éloigne de la paix, pour la reconnaisance d’un Etat palestinien cohabitant avec l’Etat d’Israël ?

Une idée parmi d’autres.

René Fredon

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