Ayant assisté aux répétitions, nous pouvons conseiller vivement le spectacle qui est programmé au Comedia vendredi 26 avril et intitulé La « Révérence De Gaulle Mai 68 et moi ». Le texte est d’une grande fluidité, les interprètes sont très crédibles et surtout le mystère reste entier. C’est du bon théâtre historique traité avec professionnalisme et sincérité interprétative.
De Gaulle disparaît des radars
Le metteur en scène Philippe Chuyen dit : « Les trois derniers jours du mois de mai 1968 sont le théâtre d’un bouleversement historique et politique qui reste encore méconnu. C’est un moment de troubles profonds et d’incertitudes, là où les risques de guerre civile sont réellement possibles ; « un point de bascule où gouvernement et chef de l’Etat harassés par plusieurs semaines de crise intense et de nuits blanches sont à bout, prêts à craquer. » En compagnie de ses proches, le Général de Gaulle se rend secrètement à Baden-Baden . Mais pour rencontrer qui ?
L’appui de l’armée et des russes ?
À Baden Baden , le président de la République a rencontré plusieurs chefs militaires, parmi lesquels le général de corps d’armée gouverneur militaire de Metz mais surtout le général d’armée Massu, commandant les forces françaises en Allemagne. Abattu, de Gaulle s’est confié à son fidèle compagnon d’armes dès son arrivée : «Tout est foutu Massu !» Une autre thèse avancée par les historiens est que De Gaulle serait venu recueillir le « soutien » des russes dans sa tentative de reprise en main.
Dépasser la panique
Sentant la vacance du pouvoir, la classe politique est en effervescence. Si le général à disparu c’est pour préparer son discours de démission. La rumeur court : le général se retirerait ! Déjà certains commencent à se partager les responsabilités. Pierre Mendès France se voit déjà en chef de gouvernement provisoire soutenu dans sa démarche par des syndicats et notamment la CFDT.
C’était enterrer le général un peu vite. À peine arrivé dans sa résidence à 18 h 15, le chef de l’exécutif appelle Pompidou à qui il demande de convoquer un Conseil des ministres pour le lendemain à 15 h 30. Les journalistes évoquent l’annonce de la démission du président de la République pour le lendemain. Raté. Toutefois, même s’il est requinqué, le général juge la situation sérieuse. L’après-midi même, la manifestation de la CGT soutenue par le Parti communiste a rassemblé 100 000 personnes entre Bastille et la gare Saint Lazare. Mais on ne crie pas « De Gaulle démission ! » Après un discours ferme, le lendemain l’homme à la « baraka » est de nouveau aux commandes !
Outre le Général, d’autres personnages apparaissent dans cette pièce historique : Yvonne De Gaulle, Massu, Pompidou et un invité surprise !
La Révérence – Mai 68, de Gaulle et moi vendredi 26 avril 20h45. Cie Artscénicum. Le texte est de Philippe Chuyen et José Lenzini. La mise en scène de Philippe Chuyen. Avec : Vanina Delannoy, Philippe Chuyen, François Cottrelle, Morgan Defendente, Thierry Paul. Images : Patrick Barra. Régie et lumière : Michel Neyton. Costumes : Isabelle Denis et Corinne Ruiz. Co-production : Espace Comédia, Bibliothèque de théâtre Armand Gatti La Seyne-sur-Mer, Ville de Bouc-Bel-Air, Forum Jacques Prévert Carros.
Jean-François Principiano
