La parole est au Procureur

0

Ces dernières semaines nous avons pu assister à une série d’affaires (Harvey Weinstein, Nicolas Hulot, Gérald Darmanin, ou plus récemment Mathieu Gallet ou Laurent Wauquier dans un autre registre…) qui nous interrogent sur les personnes mises en cause bien sûr, mais aussi sur la justice qui se trouve confrontée quotidiennement à une accélération de l’information. Certains parlent même d’un tribunal médiatique.
La justice s’inscrit dans un temps long qui la rend humaine, en faisant d’elle une œuvre collective, non le produit d’un pugilat ou le fruit d’un buzz. Mais au royaume de l’immédiateté de l’information permanente et continue, ceci est il encore vrai ou simplement possible ?
Alors que l’exigence du citoyen est aujourd’hui plus forte que jamais pour la police (Affaire Théo), pour la justice , pour la sphère politique, un pan de notre société semble y échapper: la presse en général et les réseaux sociaux en particulier.
Au nom du principe d’équité et de légalité, n’est il pas temps de mettre un frein à la broyeuse médiatique capable de détruire (parfois à tort) la vie de tout un chacun, avant même que la justice ait eu à se prononcer de manière définitive ? Peut-on être considéré coupable alors que le procès en appel n’a pas eu lieu ?
L’extase médiatique et le gazouillis des réseaux sociaux demeurent, en général, l’écume des choses. On dit souvent des médias qu’ils constituent le quatrième pouvoir. Cette expression trouve ses origines dans l’ouvrage De la démocratie en Amérique, d’Alexis de Tocqueville, datant de 1833. L’arrivée des réseaux sociaux n’arrange rien à l’affaire. Il est difficile de dire exactement d’où provient son influence sur l’opinion. La frontière entre l’information et le sensationnalisme se fait mince. Il est parfois difficile de déterminer où finit le souci des followers et où commence le sensationnalisme.

Pour nous aider dans cette réflexion, nous avons demandé une entrevue avec Bernard Marchal Procureur de la République au TGI de Toulon.
Pourquoi lui ?
Magistrat, membre du Parquet, le Procureur de la République représente le ministère public devant toutes les juridictions de l’ordre judiciaire.
Le procureur de la République est placé sous l’autorité du procureur général (chef du Parquet auprès de la cour d’appel) et du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés. Le procureur de la République intervient sur information des services de police, de gendarmerie, mais également des services de l’État ou à la suite d’une plainte d’un particulier, lorsqu’une infraction est commise dans le ressort du tribunal de grande instance dans lequel il exerce ses fonctions.
Monsieur Bernard Marchal est donc au coeur du système judiciaire, vraisemblablement le mieux placé pour nous parler de ces phénomènes de société.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.