Pendant toute la durée du confinement, les chirurgiens-dentistes ont été au rendez-vous. Ils ont assuré leur mission de santé publique en s’impliquant dans la permanence des soins et ont assumé leurs responsabilités malgré la fermeture de leurs cabinets et l’absence quasi totale de revenus.
Depuis le 11 mai, les professionnels de santé bucco-dentaire ont été autorisés à reprendre leur activité. Mais celle-ci n’a plus rien à voir avec celle d’avant : les mesures d’hygiène et d’asepsie, déjà très élevées en temps normal dans les cabinets dentaires, doivent être revues pour répondre aux exigences de sécurité liées à cette pandémie.
Désormais, les praticiens doivent adapter leurs procédures de travail en tenant compte des mesures sanitaires et des gestes barrières. Ils devront faire face à des investissements qui auront des incidences sur le fonctionnement et l’économie des cabinets.
Fondée sur une modélisation hors de toute épidémie et des contraintes actuelles, la convention dentaire signée en 2018 avait toute sa légitimité et sa pertinence en temps « normal ». Force est de reconnaître qu’elle n’est plus adaptée à la réalité économique des cabinets ou aux mesures nécessaires pour assurer la protection des patients et de l’équipe soignante.
Cela fait plus d’un mois que les Chirurgiens-Dentistes de France (les CDF) ont alerté le Gouvernement et le directeur de l’UNCAM de l’urgence de cette situation, qui impose de prendre des mesures efficaces et immédiates, afin que les cabinets puissent continuer à assurer leur mission de santé publique.
Cela passe inévitablement par une adaptation de la Convention et donc par une renégociation !
Les CDF interpellent les pouvoirs publics sur les risques de fermetures déjà envisagées par certains chirurgiens-dentistes, qui vont s’étendre et s’amplifier dans notre pays, ce qui occasionnera la raréfaction de l’offre de soins préjudiciable à la santé orale de la population.